tag:blogger.com,1999:blog-15126241311107558402024-03-19T07:14:44.929+01:00Corps Culture Educationcorps, culture, éducation, socialisation.
sport, genre, violences (sexuelles, sexistes, homophobes), modifications corporelles (bodmods, tatouage, piercing, scarification, implants...), sexualité, éthique, vulnérabilité, handicapliotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.comBlogger126125tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-30080884047518398182022-03-13T11:09:00.007+01:002022-11-09T07:57:09.618+01:00
<h1>Le jour où j’ai stoppé les Popovs dans le Bugey*</h1>
<p style="text-align: right;"><br /></p><p style="text-align: right;">« Comme il faut mal aimer son peuple pour l’envoyer à des choses pareilles.</p><p style="text-align: right;">À présent je déteste toutes les guerres, même les bagarres entre gamins.</p><p style="text-align: right;">Et ne me dites pas que cette guerre est terminée »</p>
<p style="text-align: right;"><em>Les cercueils de zinc</em></p>
<p style="text-align: right;">Svetlana Alexievitch</p>
<p><br /></p>
<p></p><br />Je me souviens du froid et de la longue attente.<p></p>
<p>Je suis couché dans la neige, à flanc de colline, à quelques centaines de mètres de la lisière d’une forêt.</p>
<p>Je suis au 99è régiment d’infanterie, affecté à la CEA, Compagnie d’éclairage et d’appui, section du lieutenant Romero.</p>
<p>Je suis tireur Milan.</p><p style="text-align: center;">---</p>
<p><em>Le Milan est une arme très précise et puissante, adaptée à la lutte contre les tanks, les véhicules blindés et des bâtiments.</em></p>
<p style="text-align: center;">---</p><p>Couché dans la neige, talkie-walkie posé entre le coude et la tête lestée d’un casque lourd, je fixe la route en contre-bas. C’est une route étroite où deux voitures passent difficilement de front. Je dois, m’a-t-on dit la surveiller, attendre que du bois dont elle sort surgisse un tank russe. La lisière où plonge la route est à huit-cent mètres environ, deux tours de piste.</p>
<p style="text-align: center;">---</p><p><em>Le Milan peut atteindre des cibles à 2 500 mètres grâce à un système de guidage semi-automatique, dit «filoguidé»</em>.<span></span></p><a name='more'></a><p></p>
<p style="text-align: center;">---</p><p>J'ai glissé quelques couches de vêtements non règlementaires sous mon treillis pour m’isoler un peu plus du froid. Le froid, je le sens dans les os, dans la chair. Se sentir glacé n'est pas une expression mais une impression qui laisse le corps comme en dehors de soi, mêlé à la neige, dissout dans la terre gelée sous le manteau neigeux et en même temps douloureux, traversé. Le froid mort vraiment quand il ronge les os.</p>
<p style="text-align: center;">---</p><p><em>Le Milan est un missile léger sol-sol très apprécié par les troupes d’infanterie capable de tirer de jour comme de nuit grâce à un système infrarouge.</em></p>
<p style="text-align: center;">---</p><p>Je reçois l’ordre de tirer.</p>
<p>Je tire.</p>
<p> Je trouve l’exercice idiot. Jamais les Russes, s’ils veulent atteindre la centrale du Bugey ne monteront sur le plateau. Et puis ils ont assez affaire dans les montagnes afghanes. Pour eux, « l’Afghanistan, ce n’est pas un récit d’aventures ou un roman policier ». Le Bugey, si. Pour moi aussi. C’est un grand jeu scout mais sans Scouts.</p>
<p>J’ai toujours froid mais au moins l’attente a cessé. </p>
<p style="text-align: center;">---</p><p><em>Ce missile peut être embarqué sur un véhicule et fixé sur une griffe ou débarqué, à pied, et utilisé grâce à un poste de tir installé sur un trépied</em></p>
<p style="text-align: center;">---</p><p>Concentré sur une cible invisible je guide un missile invisible jusqu’à l’entrée de la forêt d’où sort la route. J’ai toujours froid. Coudes écartés, mains posées sur les poignées, yeux collés au viseur, le haut du corps est totalement lié au lanceur de missile auquel il imprime une très légère rotation sur la gauche pour guider le missile jusqu'à la gueule de la forêt.</p>
<p style="text-align: center;">---</p><p><em>C’est la grande différence du missile par rapport à un lance-roquette sans technologie, dont le tube lanceur est jeté après chaque usage et qui ne dispose ni de sa précision ni de sa puissance</em></p>
<p style="text-align: center;">---</p><p>Je ne me souviens plus des commandements. J’ai reçu l’ordre de tirer sur les Popovs, sur un char popov qui n’est bien sûr jamais arrivé jusqu’au Bugey dont nous protégeons la centrale, en plein hiver, quelques mois à peine avant Tchernobyl. Nous sommes en janvier 1986. Il fait froid sur le plateau du Bugey, avec ou sans Popov. Dès qu’une voix sortant du talkie-walkie dit la cible touchée, nous recevons l’ordre de nous carapater. Nous sommes deux, moi, tireur Milan, et mon assistant qui charge le trépied sur son dos.</p>
<p style="text-align: center;">---</p><p><em>Toutes les nations européennes de l’OTAN sont équipées de ce type d’arme antichar de fabrication franco-allemande</em> </p>
<p style="text-align: center;">---</p><p>Sur le plateau du Bugey, deux jeunes hommes couchés dans la neige depuis des heures se lèvent à la hâte. Dans le talkie-walkie une voix leur gueule dessus, leur demande de se sortir les doigts du cul, leur hurle que les chars popovs vont par deux, que le deuxième va arroser, la voix continue à gueuler, bougez-vous le cul (le cul est un point sensible de la motivation militaire). C’est dur de se carapater après être resté allongé dans le froid, récupérer le trépied de lancement, mettre le masque à gaz, courir dans la neige, dans la côte…</p>
<p style="text-align: center;">---</p><p><em>la France livre, selon nos informations, des missiles antichars Milan aux combattants ukrainiens. Prélevée sur les stocks de l’armée française, la quantité paraît, pour l’heure, être restée modeste – « quelques dizaines », entre le 28 février et le 3 mars, selon une source diplomatique</em></p>
<p style="text-align: center;">---</p><p>Maintenant, deux jeunes hommes en treillis au corps engourdis courent, une voix leur gueule de se magner dans le talkie-walkie qu’ils ont envie de couper. Plein le cul de la voix. Vous avez vingt secondes…, vingt secondes pour plonger dans la forêt, là-haut, s’y cacher, vingt secondes. Impossible d’atteindre la lisière avant que les Popovs n’arrosent à l’obus chimique. Car les Popovs utilisent des armes chimiques, on nous l’a dit. On le sait. En Afghanistan comme dans le Bugey. C’est pour ça qu’on court avec un putain de masque à gaz qui nous empêche de respirer.</p>
<p>On nous l’a dit et redit, vous verrez quand vous aurez les Popovs au cul…</p>
<p style="text-align: center;">---</p><p><em>Outre des équipements de protection, Paris a fourni à Kiev « quelques dizaines » de ces armes, utilisées par les troupes d’infanterie contre les tanks et les véhicules blindés.</em></p>
<p style="text-align: center;">---</p><p>À deux, on a grillé les Russes. On s’est caillé mais on l’a fait. C’est ce qu’on nous dit. J’ai fait un bon tir, on s’est bien replié, on a ralenti la progression popov.</p><p>Je n’ai rien vu dans le Bugey. Rien. Pas un char, pas un Popov. J’ai eu froid, j’ai attendu comme un soldat, j’ai tiré, je me suis replié jusqu’au sommet de la colline, j’ai plongé dans la forêt, à bout de souffle. On m’a dit que c’était bien.</p><p>Un Milan, c’est efficace. Ça peut sérieusement ralentir la progression popov.</p>
<p style="text-align: center;">---</p><p><em>La quantité de matériels livrés paraît faible au regard des besoins des forces ukrainiennes… sur le terrain, les troupes russes sont déjà confrontées depuis dix jours à l’efficacité de ces armes</em>.</p>
<p style="text-align: center;">---</p><p>Janvier 1986, j’ai stoppé les Russes dans le Bugey.</p><p><br /></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiFKU5KmddIYbSOw7E-b2A9oUTCJtrZAQIkRzimgvP_8yOVO4TgivQ88PvsqOH4N3HW7KB4XYSfdKxXXF4FxfteO1-UAajoOKHa8blLhQAczSMo2W6q096zfPnQ5f3eyD6jXGUlIUOXkC1ElkECMsU2ZCIEjvwI65cgaEVUFgHKSUk1kzxIJgN5o765=s1192" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1192" data-original-width="1162" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiFKU5KmddIYbSOw7E-b2A9oUTCJtrZAQIkRzimgvP_8yOVO4TgivQ88PvsqOH4N3HW7KB4XYSfdKxXXF4FxfteO1-UAajoOKHa8blLhQAczSMo2W6q096zfPnQ5f3eyD6jXGUlIUOXkC1ElkECMsU2ZCIEjvwI65cgaEVUFgHKSUk1kzxIJgN5o765=s320" width="312" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Le Petit parisien</i> 30 juin 1941</td></tr></tbody></table><p></p><p>*Tous les passages en italiques en sont extraits de l’article de Jacques Follorou, « La France livre des missiles antichars Milan à l’Ukraine », <em>Le Monde</em>, 9 mars 2022. </p>
liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-4486209133552341472022-01-15T01:46:00.006+01:002023-12-17T21:11:14.641+01:00Yann Brënyàk bodmodeur <div><span style="font-family: trebuchet;">Yann Brënyàk était un bodmodeur, un de ces artisans qui sculptent le corps à coup de scalpel. Il avait une tronche de punk qu'on n'oublie pas: visage tatoué, piercings, oreilles, comment dire... c'était Yann. Et quand il n'était pas là, il manquait.</span></div><p></p><span style="font-family: trebuchet;"><br /></span><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEieq6rBVV0Fu4l-3Rz-l_excRvQR0cXsufI1Re-epY2iH1_W2ldGubksDRDYKoUYNSlwaeAdHWHfseX7UVDKRZEYcd-kQA43mKlK6NfIjt_8S0zARMXDRlCkHobZlBXlY8lHQApD6ku_TQ/s1102/Yann+Bre%25CC%2588nya%25CC%2580k+2020.png" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><span style="color: black; font-family: trebuchet;"><img border="0" data-original-height="1102" data-original-width="1060" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEieq6rBVV0Fu4l-3Rz-l_excRvQR0cXsufI1Re-epY2iH1_W2ldGubksDRDYKoUYNSlwaeAdHWHfseX7UVDKRZEYcd-kQA43mKlK6NfIjt_8S0zARMXDRlCkHobZlBXlY8lHQApD6ku_TQ/w384-h400/Yann+Bre%25CC%2588nya%25CC%2580k+2020.png" width="384" /></span></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;">Yann Brënyàk</span></td></tr></tbody></table><span style="font-family: trebuchet;">Voilà une des dernières images que je garde de Yann prise lors de l'interview qu'il m'a accordée à distance, sur zoom le 19 mai 2020. Aujourd'hui* sa mort a fait le tour des réseaux sociaux. Le monde des modifications corporelles et des bodmods est en deuil.</span><div><span style="font-family: trebuchet;"><br /></span><div><span style="font-family: trebuchet;">*(ce billet a été commencé le 3 novembre 2020 et, <a href="https://philippe-liotard.blogspot.com/2022/01/le-corps-de-lalien-ne-reste-pas-sur.html" target="_blank">comme celui sur HannaH Sim</a>, je n'ai pas pu le finir, trop affecté par leur décès. Le fait que je sois moi-même arrêté quelque temps pour des raisons de santé me permet d'y revenir, avec sans doute moins d'émotion mais tout autant d'intensité dans ce que j'ai conservé de leur rencontre)</span></div><div><span style="font-family: trebuchet;"><br /></span></div><div><span style="font-family: trebuchet;">J'ai appris la mort de Yann moins de six mois après qu'il m'a accordé l'interview dont je viens de parler.</span></div><div><span style="font-family: trebuchet;">La nouvelle m'a sauté aux yeux, déchiré le coeur. C'est difficile de dire comment une réalité d'une telle violence nous arrive, ce qu'elle produit en soi. Yann, je l'avais senti fragile, parfois bien paumé – et il le disait. Là, de nos échanges, je l'avais trouvé fort; il avait pris de la distance avec certaines personnes car elles étaient éloignées de ses valeurs. Il était amoureux. De l'amour qu'il vivait une petite vie avait déjà pris forme dans le corps de Laura. Depuis, Shayahn est né qu'il n'a pas connu.<span><a name='more'></a></span></span></div><div><span style="font-family: trebuchet;">Mais ça, je ne le savais pas encore. J'ai d'abord pris une bonne claque, une de celles que tu prends en scrollant Instagram ou Facebook et en relisant le message en allant chercher d'autres infos, fiables parce que non, c'est pas possible: une photo de Yann, sur Instagram, c'était un peu comme une évidence, tantôt avec une clé à la main, tantôt suspendu, tantôt celle d'un tongue splitting, d'une scarification qu'il avait faite puis recouverte d'encre de tatouage pour produire un tatouage en 3D, tantôt une oreille réparée après avoir porté un bijou trop large, tantôt une oreille sculptée... et ses storys, ses images et messages éphémères qui faisaient qu'on pouvait échanger dans l'instant alors qu'il était au Mexique, à Londres ou à Berlin. Ou chez lui aussi, dans un coin calme de la Suisse voisine.</span></div><div><span style="font-family: trebuchet;">Mais cette photo de Krousky, dont il a été un modèle régulier, m'a pris comme un coup de genou dans les reins alors qu'on se balade tranquillement sur un chemin de campagne. Enfin pas la photo, il y en avait déjà des séries de ce type: le mec au coeur d'or qui fait le bad guy, le doigt levé bien haut, perfection du fuck you style. Du plus pur Yann Brënyàk.</span></div><div><span style="font-family: trebuchet;"><br /></span></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimu4IRt6DdLBhgUtVLR5A3aCq7gJfGoklKOiaSDJX7vZnj__RjVrWzmvbYy_5Yv43C_lBIZBDqBnN3cd33FglNWR7X6cTZq0I7p7p7YW78XDiQRevQWtGoKVVsfi0-TBnpQ7wIQwZmhi0/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: black; font-family: trebuchet;"><img alt="" data-original-height="2280" data-original-width="1080" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimu4IRt6DdLBhgUtVLR5A3aCq7gJfGoklKOiaSDJX7vZnj__RjVrWzmvbYy_5Yv43C_lBIZBDqBnN3cd33FglNWR7X6cTZq0I7p7p7YW78XDiQRevQWtGoKVVsfi0-TBnpQ7wIQwZmhi0/w303-h640/Yann_Brenyak-by-Krousky.jpg" width="303" /></span></a></div><span style="font-family: trebuchet;"><div><span style="font-family: trebuchet;"><br /></span></div>Mais quoi "like a slip in my face this news broke my heart"</span></div><div><span style="font-family: trebuchet;">What the fuck? Il dit quoi, là Krousky?</span></div><div><span style="font-family: trebuchet;">Je cherche. L'information circule vite, les images sortent, les message affluent, les témoignages...</span></div><div><span style="font-family: trebuchet;">Yann Brënyàk s'est envolé. Des échanges avec des proches effondrés le confirment.<br /><br /></span></div><div><span style="font-family: trebuchet;">Yann était un globe-trotter-bodmodeur, un de ces artisans du corps qui parcourent le monde – c'est un petit monde et pour gagner de la reconnaissance dans ce monde il faut de la technique et incarner des valeurs fortes, des valeurs humaines. Yann Brënyàk avait acquis cette reconnaissance. Il faisait ce que les médecins – nombre d'entre eux tout au moins – considèrent comme de la barbarie ou de la mutilation parce que ça n'entre pas dans leurs codes esthétiques et s'éloigne de leurs pratiques plastiques de normalisation des apparences.<br /></span><p></p><p><span style="font-family: trebuchet;">Initialement, quand j'ai commencé ce billet, il y a plus d'un an, j'avais parcouru les moments partagés avec Yann. Le jour où il était venu avec moi à la <span style="background-color: white; font-variant-ligatures: normal; orphans: 2; widows: 2;">Humboldt Universität</span><span style="background-color: white; font-variant-ligatures: normal; orphans: 2; widows: 2;"> zu </span><span style="background-color: white; font-variant-ligatures: normal; orphans: 2; widows: 2;">Berlin pour parler de son travail avec les étudiantes et est étudiants de PAtricia Ribault en janvier 2016, sur le thème "Hacking the body" par exemple </span></span></p><p><span style="background-color: white; font-variant-ligatures: normal; orphans: 2; widows: 2;"><span style="font-family: trebuchet;"></span></span></p><div class="separator" style="clear: both; font-size: 14px; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjG23L_LBcenQhEB7OtxaZtYqXlx9hVPMWyZB8f9hdYc57TaTys_fS8nH3t72Xmz0hQS3_6dX1Arv06ytgY0PsOPFjW5GneQchEfYnyCKA4nGrfjjlTShDo2giBYlQkQER1QKuKnaVicSM/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="764" data-original-width="1012" height="483" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjG23L_LBcenQhEB7OtxaZtYqXlx9hVPMWyZB8f9hdYc57TaTys_fS8nH3t72Xmz0hQS3_6dX1Arv06ytgY0PsOPFjW5GneQchEfYnyCKA4nGrfjjlTShDo2giBYlQkQER1QKuKnaVicSM/w640-h483/Haching+the+body-Philippe_Liotard-Yann_Brenyak-Humboldt+Universitat+Berlin+2016.png" width="640" /></a></span></div><span style="font-family: trebuchet;"><br /><span style="font-size: 14px;">Et puis, j'ai préféré peu écrire, garder sa trogne et laisser flotter sa présence comme il flottait dans les </span></span><span style="font-family: trebuchet;"><span style="font-size: 14px;">airs</span></span><p></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYwUSeR_jIONtlzI7pJw3JNoaIcRKApTC4iwDOJQbBeZWFBa5f4PXmtRm4ZjFKCgumJHeuAkzaAp2I6PscGOEwE4kubZrGshrUZjhYqAI6VdNpeQjN0a-yP3eZKCI2bGcGkDYJwHLKKd0/s1196/Yann+Bre%25CC%2588nya%25CC%2580k+2020+zoom.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1196" data-original-width="870" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYwUSeR_jIONtlzI7pJw3JNoaIcRKApTC4iwDOJQbBeZWFBa5f4PXmtRm4ZjFKCgumJHeuAkzaAp2I6PscGOEwE4kubZrGshrUZjhYqAI6VdNpeQjN0a-yP3eZKCI2bGcGkDYJwHLKKd0/s320/Yann+Bre%25CC%2588nya%25CC%2580k+2020+zoom.png" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxvyJAQPiO_VrXC6qhd8-QcqOFZ_4g0mbH91UezfN7xQvqcdkXtpWOvYgTh0Lu7ENX1Sg087vduVZ_bKZruB4CEWZgfYTv-fTZ-epZQ4YtuTgDO-orvVUgshXmsMxbwPfsOXWMBHh7KSs/s1348/Yann+Bre%25CC%2588nya%25CC%2580k+bijoux.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1348" data-original-width="794" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxvyJAQPiO_VrXC6qhd8-QcqOFZ_4g0mbH91UezfN7xQvqcdkXtpWOvYgTh0Lu7ENX1Sg087vduVZ_bKZruB4CEWZgfYTv-fTZ-epZQ4YtuTgDO-orvVUgshXmsMxbwPfsOXWMBHh7KSs/s320/Yann+Bre%25CC%2588nya%25CC%2580k+bijoux.png" /></a></span></div></div><span style="font-family: trebuchet;"><br /></span><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXCxAA-1SzwbF7DnWEu8ol_SehF4cs9Zy-ZxU0ZgkkPlJZGZ8Oy_viPng1wJw12bAKWECTELhT_Dsijy-hc2aJw0Z-eaDVNi0CezmwMlymZDOG7Opan38ltmV9DAaGWJYFRMwQViNhyphenhyphencY/s1890/yann+Bre%25CC%2588nya%25CC%2580k+PUNK+Linqualifiable.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><span style="color: black; font-family: trebuchet;"><img border="0" data-original-height="1118" data-original-width="1890" height="378" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXCxAA-1SzwbF7DnWEu8ol_SehF4cs9Zy-ZxU0ZgkkPlJZGZ8Oy_viPng1wJw12bAKWECTELhT_Dsijy-hc2aJw0Z-eaDVNi0CezmwMlymZDOG7Opan38ltmV9DAaGWJYFRMwQViNhyphenhyphencY/w640-h378/yann+Bre%25CC%2588nya%25CC%2580k+PUNK+Linqualifiable.png" width="640" /></span></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: trebuchet;">Yann Brënyàk à qui je viens de remettre l'INqualifiable, numéro spécial Punk!!!</span></td></tr></tbody></table><span style="font-family: trebuchet;"><br /></span><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDnP6Bu7308o5lHJlMKfCkHfsJUitZzDCCaMfPihFISJO9Jtym9IanFzNjFereXT4B_CuBEhtwWf1LSjcuMKa7kSBoq03YkQaC81I_Pfo8WXLde6ubpK4dnoX9Yk9k3ZrRpDfMh0KZQ_Y/s1122/Yann+Bre%25CC%2588nya%25CC%2580k.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: black; font-family: trebuchet;"><img border="0" data-original-height="1122" data-original-width="986" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDnP6Bu7308o5lHJlMKfCkHfsJUitZzDCCaMfPihFISJO9Jtym9IanFzNjFereXT4B_CuBEhtwWf1LSjcuMKa7kSBoq03YkQaC81I_Pfo8WXLde6ubpK4dnoX9Yk9k3ZrRpDfMh0KZQ_Y/s320/Yann+Bre%25CC%2588nya%25CC%2580k.png" /></span></a></div><span style="font-family: trebuchet;"><br /> <br /></span><span style="font-family: trebuchet;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDuWqIBXhI17VpgQatzWIYzBoP0dhtSa61CqVFTGRLvwRoXcdvQPCY0lYLPhfpKwTmygvU_siP24E4hVn8YWmf85YwMhqDpcvxjV7h-EdNWUZnypDzCW93C2luVXsUHu8MFbWL3l4uFw4/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="640" data-original-width="640" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDuWqIBXhI17VpgQatzWIYzBoP0dhtSa61CqVFTGRLvwRoXcdvQPCY0lYLPhfpKwTmygvU_siP24E4hVn8YWmf85YwMhqDpcvxjV7h-EdNWUZnypDzCW93C2luVXsUHu8MFbWL3l4uFw4/" width="240" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBao5YZXItbnOHs6k_JGUDpmrFTpkYlyp8A739jxfXnGXSA7TpTlN3X76CKaE49P-Fum3fZHRhkmJa0mpvTAMaC45CV8_HaOlu09TLaYR9TGAcvkBmQy1kh1UJqMQVhvL2kiWFFgjHykg/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="500" data-original-width="500" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBao5YZXItbnOHs6k_JGUDpmrFTpkYlyp8A739jxfXnGXSA7TpTlN3X76CKaE49P-Fum3fZHRhkmJa0mpvTAMaC45CV8_HaOlu09TLaYR9TGAcvkBmQy1kh1UJqMQVhvL2kiWFFgjHykg/" width="240" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBS1RCF4oOrbbr4UnDvjfxT6Y3Qn2GGzHKWpFLeYE-mlrl-Rwyc8e4n4HUrhDwmiXjCKf5pIYTAAfcWjZEC0IJyo4TiwXNKQ_FdlxF-U52wvD__4KGR79M4NtLiQQbRvcWxl1Atd89pLg/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="1350" data-original-width="1080" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBS1RCF4oOrbbr4UnDvjfxT6Y3Qn2GGzHKWpFLeYE-mlrl-Rwyc8e4n4HUrhDwmiXjCKf5pIYTAAfcWjZEC0IJyo4TiwXNKQ_FdlxF-U52wvD__4KGR79M4NtLiQQbRvcWxl1Atd89pLg/" width="191" /></a></div><br /><br /></span><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisFkP_j-LcFiGxj9GAavgMdZlUtD7AIX58BHDh50oyPEYkBJ9sw0u6uByP0Nhv2erT2mXS-ORyJd3BfuS_PRA9sCuPSOB33lawsXCecOl9rkdsSm4WSlVVSrICb1Gku4dFgVn49-Uy8D4/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: black; font-family: trebuchet;"><img alt="" data-original-height="1424" data-original-width="1678" height="543" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisFkP_j-LcFiGxj9GAavgMdZlUtD7AIX58BHDh50oyPEYkBJ9sw0u6uByP0Nhv2erT2mXS-ORyJd3BfuS_PRA9sCuPSOB33lawsXCecOl9rkdsSm4WSlVVSrICb1Gku4dFgVn49-Uy8D4/w640-h543/Yann_Brenyak+is+flying.png" width="640" /></span></a></div></div></div>liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-16969477164061292802022-01-10T22:16:00.015+01:002022-11-09T07:57:49.742+01:00À Hannah Sim; le corps de l'Alien ne reste pas sur terre. <p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh21au0lWlvkgl5cK-izIcKCFoXU4BFC6wUOLQ38a5lANcfihrD1kBOzX17xFK3VgFoYUALGHTStfp-UKid1FdM58qjTzz6uV1hnntoQhl0ZMs69wYzXZuh76R6994hj7a0EViTOjC_GwM/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="500" data-original-width="672" height="474" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh21au0lWlvkgl5cK-izIcKCFoXU4BFC6wUOLQ38a5lANcfihrD1kBOzX17xFK3VgFoYUALGHTStfp-UKid1FdM58qjTzz6uV1hnntoQhl0ZMs69wYzXZuh76R6994hj7a0EViTOjC_GwM/w640-h474/HANNAH-SIIM_in-MACBETH_1999.png" width="640" /></a></div><br />Peu de gens peuvent imaginer la peine que l'on peut ressentir au départ d'une Alien.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">La mort d'HannaH Sim m'a empli de peine.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Celle de Yann Brënyàk une semaine auparavant*, m'avait déjà beaucoup touché.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">L'envol d'Hannah bouleverse toutes celles et tous ceux qui la connaissaient.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Elle les bouleverse vraiment. <span><a name='more'></a></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Plutôt Lalitha qu'humaine (lire <i>les Amants étrangers</i> de Philip José Farmer, <i>The Lovers</i>), Hannah (Nina pour sa famille) transformait qui la rencontrait.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCE5uneay4GWnJOs5QphR_ONHF-WEHYoMlCBTF1wMjA32oEVYbKalDLkLSA8Idaefo5F7WxhyfW4fwnEcQbf_zoQeY2ptnWA8_zld68lOLs6H7-OdKjK_ex4lTaCiGMY11dB8Z-wh21J4/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="2048" data-original-width="1673" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCE5uneay4GWnJOs5QphR_ONHF-WEHYoMlCBTF1wMjA32oEVYbKalDLkLSA8Idaefo5F7WxhyfW4fwnEcQbf_zoQeY2ptnWA8_zld68lOLs6H7-OdKjK_ex4lTaCiGMY11dB8Z-wh21J4/w261-h320/Hannah_Sim-Buto.jpg" width="261" /></a></div></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Elle était la seule véritable Alien que j'ai connue.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Elle était d'ailleurs, regardait, sentait comme personne ne le fait sur notre terre.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Chaque geste d'elle était une découverte.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Elle est repartie sur sa planète et sans doute bien au-delà.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicWlWzWK9_M4BlHRYNvuicU8Bupvvdp-c8i6iENMlR2DcfqtGywleMcLqeh9K07Atny6hsXuxCfHcCgDyrhCKKjGG5X0i5GYt98ZTeks3SN4AJG5ve4uqHgmDWFyFwfeccBSLiOJpP5Yo/" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" data-original-height="684" data-original-width="1070" height="254" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicWlWzWK9_M4BlHRYNvuicU8Bupvvdp-c8i6iENMlR2DcfqtGywleMcLqeh9K07Atny6hsXuxCfHcCgDyrhCKKjGG5X0i5GYt98ZTeks3SN4AJG5ve4uqHgmDWFyFwfeccBSLiOJpP5Yo/w400-h254/Capture+d%25E2%2580%2599%25C3%25A9cran+2022-01-09+%25C3%25A0+10.33.18.png" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Osseus Labyrint</td></tr></tbody></table><br /><br /></div>La première fois que je l'ai vue, c'était à Hambourg où elle jouait Joyce, avec Ron Athey.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfMEr78MkIXt3KtJkQjPqwvtIRiXRO1puuUXyVmEtJnNoy8XQftRxHUl1qEUVMQjFfvk8Kuq6ECw1Zc7txviCVVpdWYQNKXA-f4i77PMzKXKS24gxkI4yUyGv21Bwd3RBI5VRSTGIXRf4/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="986" data-original-width="1806" height="350" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfMEr78MkIXt3KtJkQjPqwvtIRiXRO1puuUXyVmEtJnNoy8XQftRxHUl1qEUVMQjFfvk8Kuq6ECw1Zc7txviCVVpdWYQNKXA-f4i77PMzKXKS24gxkI4yUyGv21Bwd3RBI5VRSTGIXRf4/w640-h350/JOYCE%252C+2002%252C+KAMPNAGEL%252C+HAMBURG-VIDEO+SCREENSHOT-CYRIL+KUHN.jpeg" width="640" /></a></div>Ron Athey, <i>Joyce</i>, Kampnagel, Hamburg<br /><br /></div></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span><!--more--></span>Durant longtemps, Joyce se joue sans elle. On ne la voyait pas dans la pièce. Tout au plus apercevait-on à peine son visage à l'arrière d'un fenestron, en haut d'une sorte de tourelle rectangulaire où rien ne se passait, tandis que les artistes évoluaient sur scène de part et d'autre. Puis, elle sauta de la fenêtre, ou plutôt elle en déchira la cloison de papier et se jeta dans le vide où elle resta longtemps suspendue par les chevilles, tête en bas. Elle portait une robe, de ces robes années 1950. La robe, dans cette position lui tombait sur le buste, dévoilant ses fesses, son sexe. Elle essayait de les cacher, ramenant la robe vers le haut, sur ses genoux mais au bout d'un moment elle renonça. Elle finit par retirer la robe en la laissant glisser sur son torse puis le long des bras qui pendaient sous elle. Puis – je ne me souviens plus vraiment comment – elle a commencé à se toucher les cheveux (référence à Abramovic?), elle les coiffe peut-être ou tente de ne pas paraître ébouriffée, comme ça, tête pendante, hirsute. Puis, ses cheveux tombent et rejoignent la robe.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Elle portait une perruque.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Le corps d'Hannah pendu par les pieds est totalement nu, rasé, son crâne chauve.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Je me souviens de ce corps suspendu.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">J'ai longtemps eu cette image en moi.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Je me souviens de l'intensité poétique que dégageait Hannah, dans cette pièce de Ron Athey.<br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Nous avons mangé avec toute l'équipe. Hannah n'était pas là. Elle arrivée tard, alors que le repas était bien avancé. Elle s'est assise en face de moi, seule place laissée libre.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Et c'est alors que j'ai rencontré HannaH Sim.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Grâce à ton Athey.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Sans savoir qui elle était.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Et depuis elle est en moi.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Combien de temps passé ensemble faut-il pour que l'on sente l'autre en soi?</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Combien de temps après son départ peut-on le sentir encore?</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">L'année suivante, j'ai vécu une semaine à Los Angeles, chez elle et Mark son compagnon à la fois dans la vie et dans le fabuleux duo Osseus Labyrint à la <a href="https://www.youtube.com/watch?v=1HoEOvQ1scA" target="_blank">motricité humanimale</a>. Une semaine, c'est peu de temps mais suffisamment pour sentir ce quelle avait en elle de désespérément bon, de radicalement autre et d'incurablement froissé.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">HannaH, Mark, et IO, leur chien de rien.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Les compléments alimentaires et vitamines du matin, le travail quotidien du corps, le rasage lui aussi quotidien, jambes, bras, torse, aisselles, crâne, sourcils...</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">et la douceur.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Une douceur à broyer le coeur noyée dans des doses d'alcool à faire peur.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Et elles m'ont fait peur.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">C'est HannaH qui m'a parlé des Badlands.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Pour ça, je lui en serai reconnaissant à vie</div><br /><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizbsenj7u9sbuXhLvaY4J5lT5kzTXfmZfNmD1C4XlHlSEXSYdQ8KqeKXEq-kXqiIypcTv2z5dqvSMZcSNdlQKPhAGZbqP3D971lc3ISOnfR6xcsnV3eWYWxbnvPisU7M-HP8gBta8W-Ck/" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" data-original-height="662" data-original-width="1000" height="212" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizbsenj7u9sbuXhLvaY4J5lT5kzTXfmZfNmD1C4XlHlSEXSYdQ8KqeKXEq-kXqiIypcTv2z5dqvSMZcSNdlQKPhAGZbqP3D971lc3ISOnfR6xcsnV3eWYWxbnvPisU7M-HP8gBta8W-Ck/" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>HannaH_Sim & Mark_Steger-Osseus Labyrint</i></td></tr></tbody></table><br /><b>Aujourd'hui 10 janvier 2022</b>, je lis ce brouillon d'un texte non terminé parce que le terminer alors aurais signifié la mort d'HannaH et je pense que je ne pouvais m'y résoudre.<div><br /></div><div>La dernière fois que je l'ai vue, c'était à San Francisco. Nous avions fait le voyage depuis Seaside, Oregon, avec mes filles. Tout ce qu'elle possédait tenait dans la voiture pourtant déjà pleine de nos propres bagages. Nous l'avions déposée chez un ami qui devait l'héberger quelque temps. Nous l'avons revue le lendemain, mangé un bout dans Castro. Je me souviens qu'elle avait pris un verre de vin, un seul. Depuis mon séjour chez elle en 2003, c'était la première fois que je la voyais boire. Je n'avais jamais vu quelqu'un boire comme elle, comme on se fait un shoot d'héro. </div><div><br /></div><div>Depuis, nos échanges avaient été sporadiques. Quelques mots sur messenger, quelques appels sur Skype. Elle m'avait appris qu'elle avait été sans abris durant un temps, qu'elle avait été violée, que son corps et son cerveau étaient abîmés. Il était toujours difficile de la contacter. C'était elle qui appelait. <br /><p></p><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRRVIq_blJ-CczyY_Zk4A5o4mlgcazWjRtQIZp0U257bvVGBdBd0nY5TNRZegkPoEsJcpamZEXmkhxZfJYgTzEhyphenhyphen7r5X_vG4i3DF53zzdhIh-eQRD3cOx7rLNLgVHknsnJUF0hXlIKqfQ/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="1136" data-original-width="1198" height="379" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRRVIq_blJ-CczyY_Zk4A5o4mlgcazWjRtQIZp0U257bvVGBdBd0nY5TNRZegkPoEsJcpamZEXmkhxZfJYgTzEhyphenhyphen7r5X_vG4i3DF53zzdhIh-eQRD3cOx7rLNLgVHknsnJUF0hXlIKqfQ/w400-h379/Capture+d%25E2%2580%2599%25C3%25A9cran+2022-01-09+%25C3%25A0+14.08.47.png" width="400" /></a></div>Une photo repostée récemment par Ron Athey sur Facebook ou Instagram, datant de 2013 – déjà – la montre en marge de "Gift of the Spirits" une performance collective d'écriture automatique animée par Athey en juillet 2013 à laquelle elle avait participé. Je crois que je n'avais pas eu de nouvelles d'elle depuis San Francisco. Je me souviens très bien ce cette image. Enfin, il y en avait deux. J'avais été content de la voir sur celle où elle est avec Ron sur l'épaule de qui elle a la main posée. Elle semble apaisée – mais qui ne le serait au contact de Ron?</div><div><br /></div><div>Mais sur la seconde, celle où elle est prise avec ORLAN et Tobaron, je l'avais senti si triste que cette tristesse m'a hanté longtemps, à lui parler la nuit et pas qu'en rêve, à inventer des discussions, à lui demander où elle était, à me relever pour chercher des associations d'aides aux SDF (homeless people) à San Francisco, à tenter de trouver une image d'elle prise dans les bas-fonds de la ville, à lui dire que quand elle viendrait en France, que quand je retournerai aux USA... à essayer de ne pas imaginer son corps déchu, son corps dont elle faisait ce qu'elle voulait et que l'alcool détruisait, rendait vulnérable, si vulnérable, je ne pouvais pas l'imaginer inconsciente sur un trottoir, robe retroussée sur son sexe nu, exposée à la violence, à la maladie, au désespoir.</div><div><br /></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfmjDvovQgvvNpQvGtvwhD5bLhaxtU-l4wFoZsZTKokY4R1qhatIvZfjbhqy4U08aIHflBb0rrVMyqUOJHOQF58BDmyzUkdo0ooClxwP0yl7Ezkq-Qieaw0Rd5PQrN5hlDsgHwiGmHc1o/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="1170" data-original-width="1210" height="387" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfmjDvovQgvvNpQvGtvwhD5bLhaxtU-l4wFoZsZTKokY4R1qhatIvZfjbhqy4U08aIHflBb0rrVMyqUOJHOQF58BDmyzUkdo0ooClxwP0yl7Ezkq-Qieaw0Rd5PQrN5hlDsgHwiGmHc1o/w400-h387/Capture+d%25E2%2580%2599%25C3%25A9cran+2022-01-09+%25C3%25A0+14.04.19.png" width="400" /></a></div><br /><br /><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTnIgEzp9AuyiUf3tjJYpWWelPOTusZNKQj6Eobnx8g-KqYZNm_yPyHFtoMUUJG_ai0_j-tkYSxMyZLFjvNHl8tvleThs9_lVecr4600ZkQbTvmgN1SlSPGlHFRij2XU7RbeSbQS2lxYI/" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" data-original-height="1354" data-original-width="862" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTnIgEzp9AuyiUf3tjJYpWWelPOTusZNKQj6Eobnx8g-KqYZNm_yPyHFtoMUUJG_ai0_j-tkYSxMyZLFjvNHl8tvleThs9_lVecr4600ZkQbTvmgN1SlSPGlHFRij2XU7RbeSbQS2lxYI/w255-h400/Capture+d%25E2%2580%2599%25C3%25A9cran+2022-01-09+%25C3%25A0+14.10.55.png" width="255" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="text-align: left;">ORLAN, Tobaron, HannaH_Sim</span></td></tr></tbody></table><br />Je ne savais pas encore, où je ne me souviens plus vraiment, si j'avais appris qu'elle était restée sans-abris durant un temps. J'ai imaginé comment faire pour retrouver – mais comment? par la police? par une association? – une femme, seule, sur un trottoir de san Francisco ou d'ailleurs. Était-elle restée à Frisco, avait-elle rejoint LA, était-elle dans une autre ville où elle aurait pu avoir un peu de réconfort?</div><div>Savoir qu'elle était à la rue – ou qu'elle y avait été – a été sans doute la douleur la plus intense avant l'apprentissage de sa mort. Forcément, j'imaginais l'alcool qu'elle devait ingurgiter comme on se shoote, pour tomber vite, flotter ailleurs, n'importe où, ne plus sentir la merde que sentent les bitumes de toutes les villes où crèvent les corps étiolés, évités, ignorés, boire pour ne plus avoir peur de rien, boire pour mourir aussi, chaque jour, jusqu'au dernier.</div><div><br /></div><div>J'ai quelque part, chez moi, une longue lettre écrite à HannaH en 2003, alors que je quittais Los Angeles où j'étais allé voir Modern Prometheus. J'avais fait l'aller-retour ou presque. Mark et HannaH avaient donné un spectacle très technologique, contrairement à la plupart de leurs performances habituellement plutôt minimalistes.</div><div><br /><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWbmprVPjkWRiirtr-Niz-8WugOcFAGYwf89pGcjfloTuj-Q2BZh4OAt-rjRBhdl-r7Mp-Ohic7Y4nvPTsji6aSa4HmOTOKLNk58NIwweaw_525Nse9s0lXSvBFtMfTXW7roMKcgsC1fs/" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" data-original-height="299" data-original-width="450" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWbmprVPjkWRiirtr-Niz-8WugOcFAGYwf89pGcjfloTuj-Q2BZh4OAt-rjRBhdl-r7Mp-Ohic7Y4nvPTsji6aSa4HmOTOKLNk58NIwweaw_525Nse9s0lXSvBFtMfTXW7roMKcgsC1fs/w400-h266/prometheus3.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Modern Prometheus<br /><br /></i></td></tr></tbody></table><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiv9k3q5pKADRvC_vNxzUMq_dqKcu1IxgoRu9u6yh5x9ptDuZybBt4T_rXw6dlred8O1HL6_H33TjZGV2_uv6w7ToYlyMAGGjjfX8tDyX00YQ5dA_2DVZiFLei9291fg1Gja4vLNiWaEz8/" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" data-original-height="750" data-original-width="1104" height="271" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiv9k3q5pKADRvC_vNxzUMq_dqKcu1IxgoRu9u6yh5x9ptDuZybBt4T_rXw6dlred8O1HL6_H33TjZGV2_uv6w7ToYlyMAGGjjfX8tDyX00YQ5dA_2DVZiFLei9291fg1Gja4vLNiWaEz8/w400-h271/Capture+d%25E2%2580%2599%25C3%25A9cran+2022-01-09+%25C3%25A0+10.36.27.png" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Modern Prometheus</i></td></tr></tbody></table><br />Je l'avais écrite à l'aéroport, après mon tout dernier contact physique avec elle. Lors de la soirée festive qui a suivi la dernière représentation, c'était sa soirée à elle, c'était celle de Mark, leur soirée. Elle était restée près de moi à boire beaucoup, trop. Elle s'est effondrée à mes pieds, ivre-morte. Je l'ai portée jusqu'à un lit à l'étage puis couchée. Je lui ai fait mes adieux, me disant que peut-être elle les percevait dans son coma éthylique. Puis je sui parti après avoir dit à Mark, dépité et dans le dépit duquel j'ai senti une profonde tristesse, qu'elle était couchée, anesthésiée par l'alcool.</div><div>Je n'ai pas dormi de la nuit. J'ai attendu plusieurs heures l'avion pour Roissy et j'ai écrit cette longue lettre manuscrite sur des feuilles de format A4.</div></div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div><div style="text-align: left;">J'ai aimé HannaH, comme on aime une Alien. </div></div></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div><div style="text-align: left;">Sans rien attendre d'autre que son départ. </div></div></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div><div style="text-align: left;">Mais ce départ, quand même, il fait encore mal</div></div></blockquote></blockquote><div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBRQSEFuEg0CjmUMsLxJkQ7f2l4srNiEKGTun8994Vqn6UbDIzlujrx3AsgO70C4Vhz9vuwwpszSBNN3ZHxnwZux6w52xXDanwFiuZklxOH7-QnXKgoBX1e9RE440NfJR4tSe1s3KYxdU/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="750" data-original-width="485" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBRQSEFuEg0CjmUMsLxJkQ7f2l4srNiEKGTun8994Vqn6UbDIzlujrx3AsgO70C4Vhz9vuwwpszSBNN3ZHxnwZux6w52xXDanwFiuZklxOH7-QnXKgoBX1e9RE440NfJR4tSe1s3KYxdU/w258-h400/Hannah_Sim-Modern_Prometheus.jpg" width="258" /></a></div><br /><br /></div></div><div><br /></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimGR3SXhOXmxxxHgg8G044PJ1cRDgC6rCPyXR6B6RVlWgVUgJm_gVM-5LPFInbjxcTpwWJRnJN-_2rP6OC-S1xIEdUyvad7DwCjRlaK8OFZrnO7VBXnn6ovDf83bKsKkhMehW7z59i6uE/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="1254" data-original-width="1582" height="317" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimGR3SXhOXmxxxHgg8G044PJ1cRDgC6rCPyXR6B6RVlWgVUgJm_gVM-5LPFInbjxcTpwWJRnJN-_2rP6OC-S1xIEdUyvad7DwCjRlaK8OFZrnO7VBXnn6ovDf83bKsKkhMehW7z59i6uE/w400-h317/HannaH_Sim-Mark_Steger-Osseus_Labyrint.png" width="400" /></a></div><br /></div></div><div><br /><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi73Dp7eGs7s7IRKfcIgINSfEvNNz3nvdf1Kc7hkNuwxC5ebpDzO1Y0Wsacm-cIOLzSa8JXuxt888IJ57i40eFs3dAWzJNZODZF-DLVUDPMcd9w-bdLswFbhCfFlZV02s_A1TM1Hlt_Yss/" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" data-original-height="502" data-original-width="664" height="304" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi73Dp7eGs7s7IRKfcIgINSfEvNNz3nvdf1Kc7hkNuwxC5ebpDzO1Y0Wsacm-cIOLzSa8JXuxt888IJ57i40eFs3dAWzJNZODZF-DLVUDPMcd9w-bdLswFbhCfFlZV02s_A1TM1Hlt_Yss/w400-h304/Capture+d%25E2%2580%2599%25C3%25A9cran+2022-01-09+%25C3%25A0+10.28.50.png" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>HannaH_Sim-Hamlet-1999</i></td></tr></tbody></table><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgPLUjuRD5PvbfUDj3KrmV2kPgUCWWID0fQyKIxHJTqXGmVWd2vWhR1F-MZnEqSCMdOCVh5ppn8Ao52bds_rJSxhb35CRq5S_oDkfl_v-r6Mx5qN59aQ7HhKyE7mJlmfTucNRq1toJsZjE/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="910" data-original-width="642" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgPLUjuRD5PvbfUDj3KrmV2kPgUCWWID0fQyKIxHJTqXGmVWd2vWhR1F-MZnEqSCMdOCVh5ppn8Ao52bds_rJSxhb35CRq5S_oDkfl_v-r6Mx5qN59aQ7HhKyE7mJlmfTucNRq1toJsZjE/" width="169" /></a></div><br /><div>One of the latest pictures I took with HannaH during our road trip from Seaside to San Francisco:<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtJxLyGI6szGcD0jfG_JF6nwq7hVDRjqswVVG3GGpYEBt1yfNFWEif1ADvPaDH7RKsh0w7PhHv16iuyS8948e9N4dZmGCAksUnmscW2GLpaIHtIPN5Bsa2icYjEEDiF3RAQIvDv3zA2A0/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="1260" data-original-width="954" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtJxLyGI6szGcD0jfG_JF6nwq7hVDRjqswVVG3GGpYEBt1yfNFWEif1ADvPaDH7RKsh0w7PhHv16iuyS8948e9N4dZmGCAksUnmscW2GLpaIHtIPN5Bsa2icYjEEDiF3RAQIvDv3zA2A0/w303-h400/Capture+d%25E2%2580%2599%25C3%25A9cran+2022-01-10+%25C3%25A0+21.56.22.png" width="303" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEOdZYaPqULQG-OQDsY_YDIiZRV0h5KVCFEfF2lduN_WMQmIzVyrV8esLkh_0I7BlyUZGzEIVrqgsd9B90nsPqRMimhKopSQChAtX9IjZEV1KDMpl_AA-AkB2R2oNymvBnazokkikKNZw/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="1252" data-original-width="884" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEOdZYaPqULQG-OQDsY_YDIiZRV0h5KVCFEfF2lduN_WMQmIzVyrV8esLkh_0I7BlyUZGzEIVrqgsd9B90nsPqRMimhKopSQChAtX9IjZEV1KDMpl_AA-AkB2R2oNymvBnazokkikKNZw/w225-h320/Capture+d%25E2%2580%2599%25C3%25A9cran+2022-01-10+%25C3%25A0+21.56.39.png" width="225" /></a></div><br /></div></div></div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div><div><div style="text-align: left;">And maybe the picture I love the most, shared by Mark on Instagram when she passed</div></div></div></blockquote><div><div><br /></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi064rT9GKr4ldYryisj-Y9E2p2Cdqt4f2GW2Mme5P61I0bbBDAYbT4Ze_GlW-VocoM7JhEGeS-vrgHADOOI_3oQ75ABMQXDP5hl4dcM2XEpZXW_YvUm3K0CjuAlc60bdfyoG1is9lz_1I/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="1324" data-original-width="1064" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi064rT9GKr4ldYryisj-Y9E2p2Cdqt4f2GW2Mme5P61I0bbBDAYbT4Ze_GlW-VocoM7JhEGeS-vrgHADOOI_3oQ75ABMQXDP5hl4dcM2XEpZXW_YvUm3K0CjuAlc60bdfyoG1is9lz_1I/w509-h640/Capture+d%25E2%2580%2599%25C3%25A9cran+2022-01-10+%25C3%25A0+21.56.03.png" width="509" /></a></div><br /><br /></div><div><br /></div>* ce texte a commencé à être écrit le jour-même où j'ai appris la mort d'Hannah, le 10 novembre 2020, soit quelques jours après celle de Yann Brënyàk.</div>liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-32612971825107561192021-02-17T09:44:00.010+01:002022-11-09T07:59:04.387+01:00Anthroposomatocène la Terre, le Corps, l'Humain<p> </p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9-V2PZJNFFfhTk9zGsivd6dh3KPMqkno_3NtsdaMMhRkP7UAioBBglTxATBLe7K1_Gjc9InImCgTZzAL2UtPSuVclEGgvV0o57d0hRIVt8K0SwAJJzUlt_bVDaE1FfCP5N2pkP_PSv3o/s1440/Anthroposomatocene-Philippe_Liotard-A-2021.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1440" data-original-width="1440" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9-V2PZJNFFfhTk9zGsivd6dh3KPMqkno_3NtsdaMMhRkP7UAioBBglTxATBLe7K1_Gjc9InImCgTZzAL2UtPSuVclEGgvV0o57d0hRIVt8K0SwAJJzUlt_bVDaE1FfCP5N2pkP_PSv3o/w400-h400/Anthroposomatocene-Philippe_Liotard-A-2021.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Anthroposomatocène, revue <i>A°2021</i>, éditions 205</td></tr></tbody></table><br /><p></p><p>Le troisième festival <a href="https://ecoleurbainedelyon.universite-lyon.fr/version-francaise/a-l-ecole-de-l-anthropocene-2021-replays-et-podcasts-199702.kjsp?RH=1510909846029">"A l'école de l'anthropocène"</a> s'est tenu depuis Lyon du 25 au 31 janvier 2021 et à été diffusé sur le web en images et en sons. À cette occasion a été livrée la très belle revue <i>A°2021</i>. Il faut l'avoir entre les mains pour constater le magnifique travail fait par <a href="https://www.editions205.fr/products/a-2021" target="_blank">les éditions 205</a> qui n'en sont <a href="https://www.editions205.fr">pas à leur coup d'essai</a>. L'Ecole urbaine de Lyon est à la manoeuvre <a href="https://ecoleurbainedelyon.universite-lyon.fr/magazine-a-2021-des-pistes-de-reflexion-pour-une-epoque-inedite--207113.kjsp?RH=1510909846029">pour le contenu riche et stimulant </a>(as usual), les éditions 205, façonnant l'objet. Et ça donne vraiment quelque chose de beau, à laquelle je suis honoré d'avoir participé.</p><p>Car ça m'a donné l'occasion de poser les jalons d'un concept qui pourrait abriter les réflexions menées sur ce que les humaines font à leur propre environnement ainsi qu'à leur propre corps. Sans doute, cette tentative prend-elle place dans une volonté plus large de caractériser ce que nous vivons, d'identifier un point d'inflexion à partir duquel la vie elle-même est modifiée par ce que nous, humains, pouvons concevoir et mettre en oeuvre à l'échelle de la planète et de notre corps, nos réalisations trouvant des prolongements et des effets concrets sur chacune et chacun de nous, autant que sur les autres espèces vivantes. Dans <i><a href="https://leseditionsdesmondesafaire.net/produit/vivre-avec-le-trouble/" target="_blank">Vivre avec le trouble</a></i>, Donna Haraway s'est, elle aussi, prêtée à l'exercice. Avec le brio intellectuel qui est le sien, elle discute d'autres néologismes visant à caractériser le mouvement dans lequel nous sommes. Ainsi, mobilise-t-elle la force sémantique de termes comme "capitalocène" (Andrea Malm et Jason Moore) ou "plantationocène" (Scott F. Gilbert, David Epel) pour proposer à son tour le Chthulucène:</p><p>"<i>Il nous faut encore un nom – et j'insiste sur ce point, </i>écrit-elle – <i>pour désigner les forces et les pouvoirs symchthoniens dynamiques auxquels les êtres humains participent et au sein desquels se joue la continuation. L'épanouissement d'assemblages multispécifiques comprenant des êtres humains sera, peut-être, possible. Mais peut-être seulement, moyennant un engagement intense, à condition aussi de collaborer, de travailler et de jouer avec d'autres habitants de Terra. Voilà tout ce que je désigne lorsque je parle du Chthulucène – passé, présent et à venir</i>" (<i><a href="https://leseditionsdesmondesafaire.net/produit/vivre-avec-le-trouble/" target="_blank">Vivre avec le trouble</a></i>, p.223)</p><p>Voici ici, la présentation des concepts discutés par Donna Haraway dans <a href="https://www.cairn.info/revue-multitudes-2016-4-page-75.htm">"Anthropocène, Capitalocène, Plantationocène, Chthulucène. Faire des parents"</a>, dans la revue <i>Multitudes</i> (2016, traduction Frédéric Neyrat)</p><p>Avec la fabrication du terme <i>anthroposomatocène</i>, je m'inscris donc dans ces tentatives de dire la période qui nous dépasse et que nous vivons, dont nous percevons les mutations et envisageons les perspectives à partir d'une observation qui s'étale sur la longue durée. C'est un exercice aussi ambitieux que futile mais il permet de poser au sein des multiples réflexions sur l'anthropocène, une spécificité sur laquelle je travaille depuis quelques décennies, à savoir ce que les humains peuvent non seulement imaginer, mais également faire sur leur corps.<span></span></p><a name='more'></a><p></p><p>L'intégralité du texte publié dans A°2021 est reporté ci-dessous dans sa version "preprint":</p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify;"><b><span face=""Avenir Next", sans-serif">L’anthroposomatocène: l’humain, la Terre, le corps<o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify;"><b><span face=""Avenir Next", sans-serif">Philippe Liotard, Université Lyon1</span></b><span face=""Avenir Next", sans-serif"><o:p></o:p></span></p><p align="right" class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: right; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif"> </span></p><p align="right" class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: right; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">« <i>Le philosophe s’y connaît en concepts, et en manque de concepts, il sait lesquels sont inviables, arbitraires ou inconsistants, ne tiennent pas un instant, lesquels au contraire sont bien faits et témoignent d’une création même inquiétante ou dangereuse</i>. » (Deleuze et Guattari, <i>Qu'est-ce que la philosophie? </i>1991) <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif"> </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><b><span face="Arial, sans-serif" style="font-size: 11pt;">Anthroposomatocène</span></b><span face="Arial, sans-serif" style="font-size: 11pt;"> : nom masculin<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span face="Arial, sans-serif" style="font-size: 11pt;">ánthrôpos</span></i><span face="Arial, sans-serif" style="font-size: 11pt;"> (« </span><span face="-webkit-standard"></span><span face="Arial, sans-serif" style="font-size: 11pt;">être humain</span><span face="Arial, sans-serif" style="font-size: 11pt;"> »)</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span face="Arial, sans-serif" style="font-size: 11pt;">sỗma</span></i><span face="Arial, sans-serif" style="font-size: 11pt;"> </span><span face="Arial, sans-serif" style="font-size: 11pt;">(« corps »)</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span face="Arial, sans-serif" style="font-size: 11pt;">kainos</span></i><span face="Arial, sans-serif" style="font-size: 11pt;"> (« récent »)</span><span face="-webkit-standard"></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><span face="Arial, sans-serif" style="background-color: white; font-size: 11pt;">Période qui se caractérise par l’influence des actions de l’espèce humaine sur la planète sur laquelle elle vit et sur le corps qui la fait vivre.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><span face="Arial, sans-serif" style="background-color: white; font-size: 11pt;">Le concept sert à la fois à décrire </span><span face="Arial, sans-serif" style="font-size: 11pt;">l’ensemble des actions humaines dont on perçoit l’influence sur l’environnement </span><span face="Arial, sans-serif" style="background-color: white; font-size: 11pt;">et à en comprendre les effets sur les humains eux-mêmes</span><span face="-webkit-standard"></span><span face="Arial, sans-serif" style="font-size: 11pt;"> Le terme invite à interroger la logique des transformations ainsi que le moment où le changement de degré des modifications entraîne un changement de nature ou une mutation de l’espèce.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif"> </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">On sait désormais que « <i>l’importance des activités humaines affecte la Terre de manière (…) radicale </i>»<a href="applewebdata://1D4EF09C-D764-4CEB-B6D1-6390ABA6678C#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align: super;"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align: super;"><span style="font-size: 12pt;">[1]</span></span></span></a>, ce qui fait des humains les principaux acteurs de la modification de leur environnement. C’est d’ailleurs ce qui a poussé Erle C. Ellis et ses collègues à publier dans <i>Nature</i> en 2016 un article intitulé « <i>Involve social scientists in defining the Anthropocene</i> ». Si l’anthropocène fournit un cadre théorique et un champ de questionnement pour penser l’effet des activités des humains sur leur environnement à une échelle qui les dépasse, au point d’affecter l’écosystème terrestre, alors il importe en effet d’interroger les sciences humaines et sociales. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">Je propose d’y contribuer en interrogeant ce que les humains produisent non seulement sur la planète qui à la fois les accueille, les abrite et les rend vulnérables mais aussi ce qu’ils font sur leur propre corps, c’est-à-dire sur la manière dont historiquement et collectivement ils infléchissent les caractéristiques de leur propre espèce. L’interrogation conjointe portant sur la Terre et le corps modifiés peut-elle servir à identifier un ou des moments pivots, un tournant dans l’histoire de l’humanité qui créeraient un monde post-naturel ? En combinant l’interrogation sur ces deux objets de transformation à une grande échelle, pouvons-nous saisir un point d’inflexion, « à partir duquel le “jeu” de la vie sur Terre changerait tellement – pour toutes, tous et tout – qu’il faudrait le nommer autrement ? » (Donna J. Haraway<a href="applewebdata://1D4EF09C-D764-4CEB-B6D1-6390ABA6678C#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align: super;"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align: super;"><span style="font-size: 12pt;">[2]</span></span></span></a>).<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">L’anthroposomatocène pourrait alors définir cette période dans laquelle les humains organisés en sociétés multiples mais connectées infléchissent à la fois leur environnement et leur corps, dans des proportions qui tout à la fois participent à leur mieux-être et inquiètent. L’anthroposomatocène serait ainsi la période au cours de laquelle les humains prennent en main leur destin grâce à la bio politique et aux bio-techno-sciences, le moment où ils deviennent à la fois les acteurs, les outils et les supports de leur propre projet qui, dans le même temps, leur échappe au point de rendre nécessaire l’auto-saisissement éthique et politique.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">Le recours au terme d’anthroposomatocène serait donc à la fois une tentative de saisir une longue période de transformation de l’humain sur une planète qu’il modifie et dont les modifications affectent son organisme et un outil permettant de comprendre comment les humains ont produit les connaissances autorisant ces transformations, leur permettant de les évaluer et, éventuellement, de les canaliser ou de les réguler. L’anthroposomatocène est donc aussi une épistémologie qui suppose une connaissance fine des organismes vivants (sciences biologiques) mais aussi des humains capables de produire des sciences leur permettant de se comprendre dans leur fonctionnement objectif et ses fondements subjectifs (sciences humaines et sociales, humanités…). <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">Dans ce cadre, ce qu’il advient du corps peut aider à penser les inflexions. Les modifications qu’il subit relèvent de pratiques créées à cet effet et qu’on peut rassembler sous le terme de biotechnologies, qui organisent sa propre transformation dont il convient d’évaluer la nature et les degrés. L’organisme est en effet affecté par les effets de l’activité humaine (pollution, mode de vie, alimentation agroalimentaire…) qui produisent un ordre corporel mondialisé.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">L’anthroposomatocène serait un cadre pour interroger l’impact des activités humaines sur l’espèce elle-même, à partir des actions, expérimentations, interventions, innovations réalisées sur les individus eux-mêmes, à partir des imaginaires et des significations liées aux modifications corporelles (qu’elles soient fonctionnelles, identitaires, esthétiques…), à partir des désirs des personnes d’infléchir leur propre corps et celui des gouvernement de réguler les effets de l’anthropocène sur les organismes des populations. Il en résulte la nécessité de penser aux différentes échelles, à celle des populations (effets migratoires, réfugié.es climatiques, pandémies, famines, politiques éducatives, de santé) et à l’échelle des individus, des nouveaux pouvoirs dont ils bénéficient autant que des vulnérabilités nouvelles auxquelles ils sont exposés.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">Car si les humains ont appris à soigner, à (se) réparer, à prévenir, ils doivent adapter leurs savoirs et leurs techniques à ce qu’ils font à leur propre monde (température, alimentation, pollution…). Les organismes souffrent et s’adaptent. Les corps se modifient sous l’effet des technologies (machine à vapeur, électricité, véhicules individuels, électro-ménager, moyens de transport, de communication, numérique…).<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">L’anthroposomatocène (sa genèse, sa datation, sa signification…) engage donc la réflexion sur ce que les humains font à la fois à leur propre corps et à leur propre planète dont ils ont pris les rênes. Comme pour la planète, les modifications du corps se font à l’échelle de l’humanité, en termes de destruction comme en termes de régulation et de progrès. Dit autrement, l’humain modifie à la fois son corps et son environnement qui infléchit le corps en retour.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">Prendre les rênes ne signifie pas nécessairement conduire dans la bonne direction. Il est tout à fait possible de mener l’équipage vers le précipice, une impasse surchauffée ou vers de grands espaces luxuriants et tempérés. La question n’est donc pas – en recourant au terme d’anthroposomatocène – de centraliser les inquiétudes ou de proclamer les espoirs d’un futur qu’on ne peut qu’imaginer (et qu’en imaginant on contribue à influencer) mais bien de penser ensemble les effets du savoir, des technologies et des activités humaines sur la Terre et sur le corps.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">Comme pour l’anthropocène, on peut se poser les questions du début de l’anthroposomatocène, c’est-à-dire des débuts des modifications du corps rendues possibles par l’activité humaine à l’échelle de l’humanité. Comment les médecines, l’alimentation, les rites, les modes de vie dits traditionnels ont basculé vers d’autres manières de modifier le corps. Est-ce avec la découverte de l’Amérique et son corollaire, la rencontre des corps, les hiérarchies, les éliminations et les exploitations qui s’en sont suivies ? Est-ce avec la révolution industrielle et ses effets en termes de transport, de travail, de déplacement des populations vers les centres urbains, la pollution qui en résulte ? Est-ce avec les progrès des sciences de la vie, qui s’appuient désormais sur le principe de l’expérience et sur des moyens d’observation inédits en imagerie, calculs, simulation, analyses biologiques et sur des technologies permettant d’appareiller, d’implanter le corps, d’en dupliquer les cellules voire d’en produire à partir de matériaux non humains, de générer des organoïdes ? Est-ce avec la révolution numérique qui désormais autorise la connexion des corps, leur mesure permanente et la centralisation de ces mesures ? Est-ce avec l’appropriation des bio-technologies par les populations qui peuvent par exemple jouer de la sexuation biologique pour modeler les identités de genre ?<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">L’émergence de nouveaux désirs corporels engendre craintes, peurs, angoisses de décadence. Les bio-techno-politiques comme ensemble de savoirs et de moyens disponibles pour modifier le corps ouvrent en effet des perspectives qui échappent à la stricte utilité fonctionnelle des pouvoirs institués. Le pouvoir pharmaceutique, par exemple, n’est pas qu’un pouvoir économique, c’est un formidable pouvoir dont l’espèce s’est dotée pour se protéger des maladies (les vaccins), des douleurs (paracétamol, morphine), se soigner (chimio-hormono-thérapies), réguler son métabolisme (diabète, maladies cardiaques, hyper-tension…) ou son système nerveux (anxiolytiques, antidépresseurs,…), pour pallier les effets de l’âge (hormones), pour réguler les naissances (pilule). L’épistémologie du corps modifié de l’anthroposomatocène participe à l’accroissement des possibilités d’agir et pas seulement en termes de soins, de thérapies ou de régulation des naissances. Elle permet d’agir plus largement sur les cultures et sur ce qui pousse les humains à agir : les symboliques et les valeurs.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">Le corps humain du XXIè siècle est un corps modifié, modelé, travaillé, jusqu’aux loisirs qui infléchissent le corps, les goûts, appris et partagés ; le goût pour ce qui détruit le corps (l’alimentation, l’alcool, la vitesse, le risque), et la connaissance de ce qui l’entretient, le perfectionne, le protège (des chaussures de sécurité aux oméga 3). Les loisirs dont une des finalités dans les sociétés et pour les catégories de la population qui sont en mesure d’y accéder vise l’entretien du corps, son modelage fonctionnel et esthétique par une discipline de soi intégrant exercice physique, régime, mode de vie, séjours à la mer, à la montagne, à la campagne pour se tenir au moins ponctuellement loin des effets de la pollution, du stress et de l’agitation des villes… dont l’espace, les activités et les modes de déplacement sont (dé)régulés par les humains.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif"> </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">L’épistémologie du corps de l’anthroposomatocène contient en outre la possibilité pour chacune, pour chacun de s’approprier les savoirs nécessaires à sa propre transformation fonctionnelle, esthétique, identitaire. Elle ouvre ainsi à un questionnement vertigineux sur ce que les humains peuvent sur eux-mêmes tant collectivement qu’individuellement.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif"> </span></p><p align="right" class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm; text-align: right; text-indent: 21.6pt;"><span face=""Avenir Next", sans-serif">Décembre 2020<o:p></o:p></span></p><div><br clear="all" /><hr align="left" size="1" width="33%" /><div id="ftn1"><p class="MsoFootnoteText" style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 10pt; margin: 0cm;"><a href="applewebdata://1D4EF09C-D764-4CEB-B6D1-6390ABA6678C#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align: super;"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align: super;"><span style="font-size: 10pt;">[1]</span></span></span></a> <i><span face=""Avenir Next", sans-serif">« L’anthropocène comme tournant cosmologique », Rue89 Lyon,</span></i><span face=""Avenir Next", sans-serif"> 2-11-2020</span><o:p></o:p></p></div><div id="ftn2"><p class="MsoFootnoteText" style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 10pt; margin: 0cm;"><a href="applewebdata://1D4EF09C-D764-4CEB-B6D1-6390ABA6678C#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align: super;"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align: super;"><span style="font-size: 10pt;">[2]</span></span></span></a> <span face=""Avenir Next", sans-serif">Donna J. Haraway, <i>Vivre avec le trouble</i>, 2020</span><o:p></o:p></p><p class="MsoFootnoteText" style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 10pt; margin: 0cm;"><span face=""Avenir Next", sans-serif"><br /></span></p></div></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjVSikel3XHPl5fT4Bojs3vUM9sH5S_4v30h_sdzhUXidEIyk-frM5PvPMuvMBd-GnhXe-IsxEotu2Z85DZw4I_FZ16O2k_6UnQEjezeDfCcue0EPVeHVZ0_0m5nHg7AIr8XHQVbc_NaEs/s600/A%25C2%25B02021-Ecole-Urbaine-Lyon-anthroposomatocene.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="420" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjVSikel3XHPl5fT4Bojs3vUM9sH5S_4v30h_sdzhUXidEIyk-frM5PvPMuvMBd-GnhXe-IsxEotu2Z85DZw4I_FZ16O2k_6UnQEjezeDfCcue0EPVeHVZ0_0m5nHg7AIr8XHQVbc_NaEs/w280-h400/A%25C2%25B02021-Ecole-Urbaine-Lyon-anthroposomatocene.png" width="280" /></a></div><br /><p><br /></p>liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-30836932471957581362021-01-11T06:48:00.004+01:002021-01-11T10:29:24.621+01:00Journal de corps confinés – Etudiante, étudiant, dix-huit ans à l’enfermement<p><span face="Calibri, sans-serif" style="text-align: justify;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCq75EGDShF0bhyVOcffrxda4_oMDCJFH54fGkHWwEEyiac-sV511noT8fJ29co8BpbYqpfv8sI4oXJy_yA6Xaz979Ty0J2ahrQuUv_7WqVbkxZhDEHdgsm_yULXN7KUTdijq1gBCYdDw/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="1462" data-original-width="2048" height="228" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCq75EGDShF0bhyVOcffrxda4_oMDCJFH54fGkHWwEEyiac-sV511noT8fJ29co8BpbYqpfv8sI4oXJy_yA6Xaz979Ty0J2ahrQuUv_7WqVbkxZhDEHdgsm_yULXN7KUTdijq1gBCYdDw/" width="320" /></a></div><br /><span style="font-family: helvetica;">La fatigue, la saturation, l’ennui, l’inquiétude des étudiantes et des étudiants commence à être bien connue. Des enquêtes sortent, des médias s’en font écho. Durant les vacances de Noël 2020, j’en ai eu une vision émouvante et inquiétante, à partir des textes que m’avaient adressés celles et ceux que j’encadrais, en première année de STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives), dans le cadre d’un module d’expression et de communication. Le second confinement nous a conduits à travailler à distance, ce que nous faisions déjà en partie. Auparavant, durant le cours, je faisais des lectures de textes à partir desquelles se mettait en place une écriture, puis, avant de partir, il y avait une première lecture des écritures en cours, réalisées par les étudiantes et les étudiants. Ils avaient ensuite jusqu’au début de la semaine suivante pour m’adresser une version jugée finie. La plupart prenait ce temps pour compléter l’écriture enclenchée en cours.</span><div><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><br /></span></div><div><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Au moment du confinement, il fallait proposer une évaluation, dite contrôle continu en cours de formation. J’ai conservé les rendez-vous réguliers à distance et suggéré – en arrière-plan –de travailler à partir du </span><i style="font-family: Calibri, sans-serif;">Journal d’un corps</i><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">, de Daniel Pennac et d’écrire le « Journal d’un corps confiné ». Les textes remis constituent des témoignages de la vie de ces jeunes femmes et de ces jeunes hommes, inscrits en faculté des sports, âgés de 18 ans, et qui vont se retrouver, pour la seconde fois de l’année (en terminale puis durant ce premier semestre à l’Université) enfermés chez eux, dans l’impossibilité de se rendre à l’université comme de pratiquer le sport. Ces textes abordent le quotidien dans ses différentes dimensions ; le rapport à la famille, aux amis, aux études, au corps et à ce propos à l’alimentation, à l’exercice, à l’immobilité… </span><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm; text-align: left;"><o:p></o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm; text-align: left;">Je voulais ici lister un certain nombre d’extraits qui traduisent leur mal-être, leur vécu angoissant. Tout le monde ne produit pas des textes désespérés. Néanmoins, chaque texte contient des passages, plus ou moins longs, plus ou moins répétitifs qui indiquent la difficulté à vivre le confinement. La plupart est rentrée dans la famille. Mais ce qui est marquant, c’est que l’isolement est ressenti, par rapport aux ami.es, par rapport à l’université, malgré la présence (parfois pesante aussi) des parents et de la fratrie.<o:p></o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><o:p> </o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;">Chaque extrait provient d’un « Journal d’un corps confiné » différent <o:p></o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><o:p> </o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><b>Extraits</b> : <o:p></o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><o:p> </o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Je passe mes journées sur mon lit ou mon ordinateur. J’ai quelques cours qui font passer le temps mais dès que le cours se termine, je retrouve l’ennui qui était déjà là. Mon corps ne veut plus rien faire, il veut se reposer. Je n’ai plus de motivation pour rien<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>N’ayant pas cours, mon corps est sans énergie<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span style="font-size: 14pt;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>je suis de nouveau très fatiguée, je sens mon corps très lourd et sans énergie<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>J’ai très peu dormi, je ne sais pas pourquoi je n’ai pas réussi à m’endormir. Je trouve mon corps lourd, plus pesant que d’habitude, j’ai du mal à me lever<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Ce matin sans aucune envie je me lève. En sortant du lit, je sens des douleurs au dos mais également à la jambe droite<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Après un mois à écrire je suis triste, triste d’avoir compris trop tard que ce journal me faisait du bien. Il m’aidait à tenir un rythme, à me lever le matin ou continuer mes cours, aller à mes liens en visio et surtout à ne pas oublier qu’il est important de maintenir un rythme scolaire comme si nous étions à la fac<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Physiquement autant que mentalement, je me sens molle.<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Il n’est que 9h mais mes yeux sont déjà fatigués<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>grosse journée de cours, très peu de pause. 8h/18h sans pouvoir bouger et défouler mon corps à part pour manger<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Mon corps fatigué de ne rien faire, j’enchaine les crampes et le manque de contact humain se fait ressentir<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Je déprime. J’en ai marre. J’essaie de tirer du positif de ce confinement mais c’est dur<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span face=""Bahnschrift Light", sans-serif">Ce matin aucune énergie, je n’avais envie de rien faire… j’avais les bras ballants, les jambes molles, vraiment très fatiguée<o:p></o:p></span></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span face=""Bahnschrift Light", sans-serif"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span face=""Bahnschrift Light", sans-serif">moi qui habituellement trouve très facilement le sommeil et bien ce n’est plus le cas, c’est un calvaire !<o:p></o:p></span></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span face=""Bahnschrift Light", sans-serif"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span face=""Bahnschrift Light", sans-serif">Je ne fais plus aucun effort, je ne m’habille plus, je ne me maquille plus, je ne me coiffe plus, je ne fais plus rien, et quand je me vois comme dans cet état, je déprime encore plus<o:p></o:p></span></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span face=""Bahnschrift Light", sans-serif"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>la motivation et l’envie ne sont plus du tout au rendez vous<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Cela va bientôt faire trois semaines que je suis confiné et la fatigue commence à se faire ressentir et le moral est au plus bas<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>cela devient de plus en plus difficile de se motiver à travailler à la maison<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>je commence à avoir peur pour la suite de mes étude<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Il est dix huit heures, j’ai passé une journée fatigante, je n’ai rien fait<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>je n’arrive plus à résister, je craque et je pleure<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Je sens que je suis toujours fatigué, comme si je n’avais pas dormi<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>ce qui est problématique avec ce confinement, c’est que nous perdons tous l’envie de faire quoique ce soit<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Je n’ai pas de cours aujourd’hui. Je me lamente sur mon lit avec des pensées qui me détruisent<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Mes nuits ? Elles sont toujours aussi horribles. Je vis avec des pensées horribles. Je pleure une fois toutes les deux nuits.<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>j’en aurait passé des jours à taper sur ce clavier d’ordinateur, tous mes doits posés sur ce clavier. A avoir mal aux yeux à force d’être sur l’ordinateur, à avoir mal au dos, au cou, parce que lorsque je travaille je me tiens mal<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span face=""Arial Narrow", sans-serif"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Je suis fatigué je viens de me lever mes os craquent comme si je m’étais réveillé dans le corps d’une personne âgée ce confinement est en train de me rouiller<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Je mange n’importe comment mon hygiène de vie n’est pas excellente pourtant je le sais mais cette atmosphère ne m’encourage pas plus à faire des efforts<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Aujourd’hui, je me sens vide, vide de sensation comme si je vivais mais sans rien vivre. Je me sens mal. La journée passe et rien ne se passe<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Mon esprit est fragile et mon corps me le fait ressentir<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>en sortant de la douche avant de m’habiller, je me suis trouvée flasque et moins tonique<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>je fais ce qui est nécessaire sous ce toit mais aujourd’hui tout est plus dur, tout est plus lourd.<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Seule toute la journée, j’en deviens folle<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Il ne se passe rien. Je répète ma routine. Je ne sais même plus ce que je ressens. Mon corps répète ces gestes encore et encore. Je suis vide. Ça n’a plus de sens. Je réitère juste les mêmes choses, chaque jour.<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Je me mords l’intérieur de la lèvre jusqu’à sang, et je me gratte la peau de la main jusqu’à ce que l’on voit ma chair<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>une journée totale d’ennui devant mon ordinateur à suivre les cours à distance<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Je me sens faible, faible mentalement, faible physiquement, faible tout court<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Aujourd’hui je ne me sentais pas bien, que ce soit moralement ou physiquement j’étais à sec<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>je ressens la tristesse et la lassitude reprendre le dessus<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>En plus de la pression des cours et de ce quotidien dépressif j’ai l’impression de me sentir de moins en moins bien dans mon corps<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>déjà que mon quotidien est répétitif alors si celui-ci deviens désagréable cela risque d’être long…<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>L’ennui est au centre de tout en ce moment, peu de cours, peu de personnes chez moi<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>je suis prisonnier de ma propre maison dans ma peau d’humain<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>en tant qu’ado de 18 ans dans un corps d’1m87 et 75KG c’est compliqué de rester sans rien faire<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span style="font-size: 11pt;">Sans rien pour me divertir, personne pour me parler, j’ai erré sans but dans ma maison tel un zombie, avant d’enfin pouvoir me recoucher, que cette journée se termine<o:p></o:p></span></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span style="font-size: 11pt;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span style="font-size: 11pt;">Ma tête est lourde. Ce confinement pèse sur mes épaules. L’absence pèse aussi sur mon cœur.<o:p></o:p></span></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Je suis en état pseudo-dépressif depuis mon réveil et la perspective de travailler à distance chez moi<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Ce soir mes émotions on prit le dessus et je n'ai pas su les contrôler.<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Je sens comme une fatigue non expliquée, puisque que je dors bien et j'ai un sommeil de 8 heures chaque nuit<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Mon moral est proche de zéro, car c’est ma première année en France et je vais passer deux mois cloitrés dans un appartement<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i><span style="font-size: 10pt;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Les jours se ressemblent et s’assemblent et c’est de plus en plus dur de se lever le matin<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>depuis une semaine je grignote toute la journée. J’entame à dix heures un paquet de chips puis à onze heures j’enchaine avec un paquet de bonbon et tout ça dans ma chambre devant mon écran<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>je suis fatigué de faire mon sport à l’appart, c’est devenu plus déprimant que jouissif<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>je n’ai ni le courage, ni l’énergie, ni l’envie de faire quelque chose<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>j’ai passé la journée au lit. Ma vie se résume à l’ennui.<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Je me sens ballonnée à longueur de journée et j’ai de plus en plus de douleurs à l’estomac qui me réveillerait presque la nuit<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>L’ennuie prend le dessus, j’ai de moins en moins de cours en visio-conférence, je me sens seul et plus ça va, plus je me renferme sur moi-même<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Tout comme les émotions, la douleur peut parfois être difficile à écrire, tout ce que je peux dire, c’est que ma douleur psychologique est bien au-dessus de ce que j’ai pu ressentir auparavant<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Je suis fatigué. Fatigué par les cours<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i>Je ne suis aucun cours, je n’ai pas pris la peine d’allumer mon ordinateur ni de mettre un réveil<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm;"><i> </i></p></div>liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-57653996153036836602020-06-03T12:36:00.003+02:002020-06-12T15:18:52.784+02:00à genoux sur un corps que tu étouffes. A George Floyd<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhsgBbuyiB5PNz_GJTb8Vw-YF4BWDVVzCD72yr74TLZzQq6I9wOpvuIqsRJOMMHl8ZPHy6dGLMjVnIA4SRuDFdppl6EVFIW9-kS7AR7m71RSMP0qDQnEmw16eSwRkOnP8XwtGLQmVjOTe0/s1600/george-floyd-etait.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="1000" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhsgBbuyiB5PNz_GJTb8Vw-YF4BWDVVzCD72yr74TLZzQq6I9wOpvuIqsRJOMMHl8ZPHy6dGLMjVnIA4SRuDFdppl6EVFIW9-kS7AR7m71RSMP0qDQnEmw16eSwRkOnP8XwtGLQmVjOTe0/s400/george-floyd-etait.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;">
<span style="font-family: "avenir next", sans-serif;">« <i>En me mettant а genoux </i></span></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;">
<span style="font-family: "avenir next", sans-serif; text-indent: 21.6pt;"><i>J’ai pleuré</i> » (Daniel Darc, La main au coeur)</span></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;">
<span style="font-family: "avenir next", sans-serif;">Derek, tu l’as senti dans ton genou, hein, le moment où George Floyd a perdu connaissance après t’avoir supplié, hein? Tu l’as senti… Il s’est passé quelque chose. Tu appuyais fort. Tu savais que tu faisais mal. Tu étais fort. Tu te sentais fort. Ton regard en atteste. Tu étais fier. De ton uniforme, de ta force, et fier de faire plier, d’avoir fait plier un homme, plus grand que toi, plus fort, de le maintenir à ta merci, au sens véritable du terme. Tu as mis littéralement avec tes collègues, on est plus fort quand on est plusieurs, George Floyd à ta merci.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;">
<span style="font-family: "avenir next", sans-serif;">Il t’a supplié longtemps, jusqu’à ce que son corps cède. Il te disait qu’il ne pouvait plus respirer « I can’t breathe, I can’t breathe, I can’t breathe… » combien de fois tu l’as entendu parce que tu l’as entendu, tu lui as répondu, et quand il disait « I can’t breathe… » tu n’appuyais pas un peu plus fort? tu ne transférais pas encore un peu plus le poids de ton corps dans ce genou qui l’écrasait, juste pour lui montrer qu’il était à ta merci, et juste aussi pour le petit plaisir qui est le tien de faire mal, parce que tu le savais qu’il ne simulait pas, qu’il avait vraiment mal, la gueule sur le bitume, les mains dans le dos, tu le sentais, et c’était bon, comme c’était bon aussi de voir l’agitation autour, les gens qui suppliaient et ton genou posé là, qui ralentissait le sang qui coupait la respiration et depuis lequel tu te sentais fort, c’était bon de le sentir à ta merci et de ne pas lui avoir accordé, même si tu as ressenti une légère inquiétude quand sous ton genou le corps s’est aplati, tu sais, au moment où la tonicité du vivant a été comme absorbée par la chaussée, quand tu sentais qu’il n’y avait plus de résistance de la chair irriguée sous ton genou et que pour un peu tu avais l‘impression de traverser le cou, d’avoir le genou directement posé à terre, tu as eu un petit moment d’inquiétude, à peine, puis tu en as été grisé, tu es devenu aiguille dans l’abdomen du papillon et une aiguille ne pense pas, elle fixe, et quand tu l’as senti s’évanouir la tonicité, s’en aller avec l’énergie vitale de George Floyd, après le petit moment d’inquiétude, tu t’es appliqué à maintenir la position, un genou à terre dans le cou de George Floyd mort, le buste droit, ta force <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;">
<span style="font-family: "avenir next", sans-serif;">En France, aussi, la police sait faire plier, mettre à genoux, soumettre, elle sait imposer sa puissance en imposant une posture: à genoux, mains sur la tête, face au mur, on regarde droit devant, on baisse les yeux, on se tait. On a vu ça naguère, avec des mômes. Ils ont été humiliés, moqués… <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;">
<span style="font-family: "avenir next", sans-serif;">George Floyd, tu l’as mis plus bas que terre, tu ne l’as pas laissé se mettre à genoux, te supplier dans les formes et en te suppliant lui permettre de reconnaître ta puissance, tu l’as enfoncé dans le sol, cloué au bitume avec un genou, un seul, le tien dans lequel tu concentrais toute ta force. Quiconque a fait du judo ou de la lutte sait combien on peut mettre de la force dans un appui que l’on plaque au sol, au-delà de sa propre masse, dès lors qu’on y concentre l’énergie vitale, tu le sais, ça, tu es entraîné, tu es un vrai flic.<o:p></o:p></span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiPOF5I-vR2GpvU2lRBmJGkDbArFoneDdXyLaTLyF93VmcuUTpqm4uRfSXBWMP6I3qTGBHwRhrH4GdURVrXR4jv8SNgNnHP8HXOoUG9mIz39Zpy36SA7QVN_4M3fhC8RxNSqU4wXqCcgO4/s1600/0922-colin-kaepernick-time-cover-5.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="559" data-original-width="718" height="249" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiPOF5I-vR2GpvU2lRBmJGkDbArFoneDdXyLaTLyF93VmcuUTpqm4uRfSXBWMP6I3qTGBHwRhrH4GdURVrXR4jv8SNgNnHP8HXOoUG9mIz39Zpy36SA7QVN_4M3fhC8RxNSqU4wXqCcgO4/s320/0922-colin-kaepernick-time-cover-5.jpg" width="320" /></a></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;">
<span style="font-family: "avenir next", sans-serif;">Sur le corps de George Floyd que tu clouais sur le bitume sale de Minneapolis, tu pensais à tous ces Négros de footballeurs américains qui ont suivi Kaepernick, en mettant un genou à terre au lieu de mettre la main au coeur, debout, regard porté loin, avant les matches en écoutant Stars and Stripes. Tu l’avais bien en tête cette image… tous ces Noirs qui régalent les foules qui occupent le terrain, qui sont au centre du terrain, et qui se sont rebellés, bien symboliquement, en mettant un genou à terre, pour protester contre quoi déjà? Colin Kaepernick, le quarterback des 49ers de San Francisco, tu t’en souviens, hein Derek, de lui et des ses frères qui s’agenouillaient pendant l’hymne nationale c’était pour protester contre les violences policières sur leurs frères noirs, bordel, on leur demande pas leur avis, ils sont payés pour passer courir marquer et bloquer l’adversaire dans un sport d’hommes, de balèzes, un sport où George Floyd aurait pu jouer, mais toi, tu l’as en tête cette image de Kaepernick, à genou, tête baissée, lorsque tu appuies ton genou sur le cou de George Floyd, contrairement à Kaepernick tu ne baisses pas la tête, tu as le regard fier, par moment, tu te baisses pour regarder George Floyd, pour lui parler, tu sens bien qu’il ne peut rien faire, aussi vulnérable que le papillon dans l’abdomen duquel on a piqué une aiguille pour le fixer au liège et l’afficher au mur<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;">
<span style="font-family: "avenir next", sans-serif;">Bientôt, toi aussi tu seras sur tous les murs de tous les réseaux sociaux de la terre, sur toutes les télés, tu deviendras un symbole de l’inhumain par la force de ton genou appuyé dans le cou de George Floyd, tu ne le sais pas encore, mais ta photo fera le tour du monde, longtemps après que tu te seras relevé, parce que tu as donné un nouveau sens à l’agenouillement, l’homme fort ne s’agenouille que pour prier, toi, tu en as fait un outil de barbarie, tu as posé pour la postérité en posant ton genou dans le cou de George Floyd que tu as tué de la plus lâche et la plus horrible des manières en maintenant le garrot de ton propre corps concentré dans ton genou sur le cou de Georges Floyd, tu as tué comme on supplie, à genoux, tu as renversé la signification de la posture, en s’agenouillant, l’humain prie son bourreau ou s’élève vers le ciel, en t’agenouillant, tu t’es abaissé jusqu’au vil Derek.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: calibri, sans-serif; line-height: 24pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify; text-indent: 21.6pt;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQfpteGOzn13HVmM2nL3XkfZLa2xhI5_fgiOtKknwm_VxFQ2QIa6gEMinuptQTlDt0bmEOS-Ep9RHr3gc_7mBxwI0h_uUIggTmS31NR4yA8QEa6WyNb9TmoiZJs8e1hKRH0WgbPoVA4us/s1600/Derek+Chavin+a+genoux+sur+George+floyd-I+can%2527t+breathe.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="375" data-original-width="740" height="162" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQfpteGOzn13HVmM2nL3XkfZLa2xhI5_fgiOtKknwm_VxFQ2QIa6gEMinuptQTlDt0bmEOS-Ep9RHr3gc_7mBxwI0h_uUIggTmS31NR4yA8QEa6WyNb9TmoiZJs8e1hKRH0WgbPoVA4us/s320/Derek+Chavin+a+genoux+sur+George+floyd-I+can%2527t+breathe.jpg" width="320" /></a></div>
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: calibri, sans-serif; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
<br /></div>
liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-21477132424976176882019-08-30T11:03:00.000+02:002019-09-04T11:09:38.652+02:00Martial (1973-2019)<div class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdWw79UyzA5P1Z6sFYd8YnGixA3tqPxWeXrBtBot2ZQjEOOdEIo-xV-aekjTLWItp2GBRhXQ6KQg4kXPXain4Ar5iwe72kN7pCvDclqPFxsU6divy856Dw0yWWDb7u3fAUzmC6aFTSio0/s1600/martial-punk-acc80-chienne.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdWw79UyzA5P1Z6sFYd8YnGixA3tqPxWeXrBtBot2ZQjEOOdEIo-xV-aekjTLWItp2GBRhXQ6KQg4kXPXain4Ar5iwe72kN7pCvDclqPFxsU6divy856Dw0yWWDb7u3fAUzmC6aFTSio0/s400/martial-punk-acc80-chienne.jpg" width="211" /></a><br />
alors elle a frotté le trottoir avec le bout du pied pour voir si c'était de la craie ou de la peinture… ça ne partait pas, il avait dit qu’il laisserait des traces avant de partir, que le banquier serait content de voir le trottoir coloré à la bombe plutôt qu’à la craie, il n'était plus là, il était parti… depuis plusieurs jours, la peinture était altérée mais il y avait encore des couleurs sur le trottoir, des fleurs, des slogans, des symboles d’amour, de paix, d’anarchie, punk is not dead and power to the people, tout en couleur, sur le trottoir devant la banque mais c’étaient de vagues traces de couleur que la pointe de la chaussure n’effaçait pas, des couleurs mais pas celles des dessins à la craie de la journée qu’on trouvait le soir en se disant « ah, il était là aujourd’hui », de ces traces qu’il laissait en usant ses craies à dessiner et à faire dessiner les passantes, les passants et les enfants…, les enfants qui le regardaient dessiner, s’arrêtaient, tendaient le bras du parent qui leur tenait la main, et faisaient avec lui des dessins si les parents prenaient le temps de se poser quelques instants pour laisser dessiner leur enfant, pour faire du trottoir ce patchwork de motifs et de couleurs, de dessins sur lesquels parfois, à la nuit, on le retrouvait ivre-mort d’avoir trop bu longtemps après que les enfants étaient couchés et que leurs parents aussi dormaient, avec sa chienne couchée à côté de lui, le punk à chienne du quartier, dont la chienne veillait le corps du maître plein d’alcool jusqu’à ce qu’il émerge et qu’à quatre pattes il aille jusqu’au mur de la banque, s’asseoir sur la margelle et y dormir, assis, toute la matinée, devant les passants et les passantes qui le connaissaient et le laissaient dormir ou qui ne le connaissaient pas et passaient sans le voir et qui ralentissaient à peine en regardant les dessins à la craie de la veille, des bonhommes d’enfant géants, des fleurs, des cœurs et poursuivaient leur marche pendant qu’il continuait à dormir jusqu’à ce que le soleil le réveille par sa lumière et sa chaleur, qu’il se lève encore titubant, yeux gonflés, fermés et qu’il aille chercher sa première bière, une bière de punk, «ça c’est de la bière de punk», disait-il en la portant devant son visage en éclatant de rire, un rire franc, aux dents manquantes mais ça, c’était quand il était réveillé, qu’il avait déjà bu quelques bières pour se remettre et qu’il avait commencé à saluer les passantes et les passants et qu’il avait dessiné avec les plus jeunes, avec les plus belles et quand on le croisait on la voyait cette envie de parler, de rire, de saluer, d’accueillir, chez lui, sur le trottoir « c’est chez moi ici » et il faisait entrer sur son palier les personnes qui prenaient le temps et même celles qui venaient exprès le voir, celles qui osaient s’asseoir, en tailleur ou sur la margelle de la banque et qui ne s’inquiétaient pas qu’on le voit avec lui, qui parfois se mettaient à dessiner ou juste partageaient un moment de sa vie, comme cet homme du quartier, distingué, à qui il avait proposé de «faire un truc de punk», l’homme avait accepté: lui s’était mis torse nu, s’était assis en tailleur sur le trottoir et lui avait tendu une tondeuse pour se faire raser le crâne, enfin pas tout le crâne, juste sur les côtés en gardant une bande de cheveux grisonnants au milieu, pour garder son mohawk, pas une crête, un mohawk, pas une iroquoise «les Iroquois sont des traitres, les Mohawks des résistants»… il a sa philosophie politique punk, sa mythologie, à côté des groupes punks dont il chante les chansons, celles des punks anarchistes, pas des nazis, «fuck off», dit-il, «fuck off», en tendant son doigt aux nazis, aux fachos qui traînent dans sa tête, dans son histoire, <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnZ4aO3aZOQtFkS5DDqBCn_Bvn7YOE4ewiPp5eTTwKfTjXEirkwhaqixf1ZS_fxmMEByxWVZGPEgW8u4d142Mccr4rRSXhMWFZmUqWGaLBoW1X44k-ziHnK9jYrrU7QfAjpxHaTZM2GgE/s1600/Martial-Fuck-You.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="889" data-original-width="500" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnZ4aO3aZOQtFkS5DDqBCn_Bvn7YOE4ewiPp5eTTwKfTjXEirkwhaqixf1ZS_fxmMEByxWVZGPEgW8u4d142Mccr4rRSXhMWFZmUqWGaLBoW1X44k-ziHnK9jYrrU7QfAjpxHaTZM2GgE/s320/Martial-Fuck-You.jpg" width="179" /></a></div>
<br />
«être punk c’est être libre» clame-t-il en titubant et en riant, et l’homme a tombé sa veste, il l’a pliée a demandé s’il pouvait la poser là, sur le sac à dos plutôt que sur le trottoir, pas sur le sac de course plein de craies, juste sur le sac à dos un peu crado plutôt que sur le trottoir donc, et il a commencé à raser le crâne; c’était avant qu’on vienne lui reprendre la chienne, avant la tristesse, avant cette après-midi où une ancienne copine est venue la récupérer, le laissant seul avec un chiot, amputé de cette présence de plusieurs années – c’était souvent la chienne qu’on voyait la première quand on le croisait ailleurs que sur son trottoir, elle le précédait ou le suivait, d’une allure lente d’aristocrate, veillant sur lui, l’air de rien, bonne pâte, grognant et montrant les dents pourtant dès qu’elle sentait l’embrouille, que les mots adressés à son maître se faisaient incisifs, les attitudes menaçantes, même un regard noir elle paraissait le percevoir et elle se transformait en pitt-bull, elle, la calme bâtarde – l’homme passe la tondeuse délicatement, à mesure que tombent les touffes de cheveux un tatouage se découvre, à la droite du crâne, une sorte de machine à tatouer stylisée, il lui fait une remarque sur ce tatouage-là, les autres, il en avait vu certains, ces traits sur le visage bien sûr (le menton, sous les yeux), les mains et puis le torse, les bras, certains pourris «ça c’est des tatouages de punk… tu vois le dragon, c’est l’héroïne, cette petite pute. Elle part en fumée, là, tu vois, c’est une grosse merde mais ça a été ma meilleure maîtresse…» et il éclate de son rire sonore et sans dents en passant ses doigts au creux du coude; la coupe mohawk est terminée, du plat de la main il frotte avec énergie les deux côtés du crâne, pour chasser les cheveux collés et se relève, «t’es un vrai punk mec», chez lui tout est punk ou pas, ce qui est punk est ce qui vaut et ce qui vaut c’est parfois pas grand-chose, comme dessiner sur le trottoir avec des enfants qui lui demandent pourquoi il n’a plus de dents, pourquoi il a dessiné une tête de mort sur son bras et sur sa poitrine, si c’est son vrai visage, pourquoi il a des ficelles de couleur qui pendent aux oreilles, pourquoi il a des gros trous aux oreilles… « parce que je suis punk et être punk c’est être libre », la litanie de la liberté qu’il crache à tout va, bien campé sur ses pieds nus noirs et calleux, et les enfants l’écoutent, ils ne demandent pas ce que ça veut dire punk, ils le voient dans son corps, ils l’entendent par ses mots, ils le captent dans son sourire et son regard, dans la façon dont son corps, toujours, se balance d’avant en arrière quand il parle, ils n’entendent pas de musique, ils voient son corps de vieux punk à la rue qui en porte l’histoire, la sienne et celle de tous les punks qui se sont défoncés qui ont dit « mort aux cons », tout ça les enfants le voient, ils voient qu’il est gentil aussi, il leur parle comme aucun adulte ne leur parle ailleurs, et c’est pareil avec les « petites meufs », il y a toujours des gamines qui trainent avec lui, des étudiantes parmi les plus belles, des intellos, des petites bourgeoises, quand elles passent devant lui sur le trottoir, il commence par les interpeller comme le font tous les gros lourds, mais lui, il n’est pas lourd, pas toujours, pas quand il n’est pas complètement bourré, et il les fait sourire, il transforme la crainte en désir, désir de repasser plus tard et de lui dire bonjour, désir de s’approcher de lui puis de parler avec lui, avec les autres… il y a toujours des autres qui s’arrêtent trente secondes, un quart d’heure, une heure, une après-midi, des autres qu’il présente les uns aux autres en cherchant les prénoms de celles et de ceux qui sont nouveaux dans ce cercle éphémère («c’est quoi ton prénom déjà ?») et il a un mot pour chacun dans ces présentations et les petites meufs se sentent accueillies, respectées et parfois elles l’accueillent à leur tour, quelques jours pour une douche, un repas, une baise, mais une bonne baise, une qui laisse des traces de plaisir et qui laisse des bouts d’amitiés pour longtemps, mais il ne squatte pas, ou pas trop ou pas longtemps, il a son chez-soi, le trottoir et l’arrière-cour où on lui laisse sa tente, il n’a pas besoin d’une nana qui l’héberge mais là, ça se sentait qu’il était triste, d’abord la chienne, puis le chiot, le chiot, ce sont des «salauds de zonards» qui le lui ont volé, il dormait, trop bourré pour sentir qu’ils lui piquaient le chien, salauds de SDF qui se défoncent et qui pensent qu’à la came, ça l’a abattu, il n’avait même plus la force de les traiter de «fils de pute», ou alors juste par principe, mais on sentait bien quand on l’entendait raconter à l’éducateur de rue qu’il n’y croyait pas, l’autre voulait qu’il aille porter plainte parce qu’on savait qui c’était, qu’on savait où il étaient, alors oui, il les a traités de «sales fils de pute» mais il n’y croyait pas, il était triste, et puis «les putes c’est des femmes bien mais fils de pute c’est une bonne insulte pour les “fils de pute”», il souriait toujours mais son sourire portait la tristesse, les enfants passaient et le voyaient assis, le regard dans le vague avec les craies au pied, jusqu’à ce soir où il était tout excité, il avait acheté des bombes de peinture, il racontait à tous ceux qui s’arrêtaient qu’il allait laisser des traces, que le banquier allait être content, ce «fils de pute», un vrai celui-là, qui râlait parce qu’il décorait le trottoir avec les enfants, que ça emmerdait de voir des attroupements joyeux devant «son établissement», mais «j’ai demandé aux flics, il peut rien me dire, je peux dessiner à la craie autant que je veux, fuck!», ce soir là, il exposait les bombes, expliquait les types de peinture, leurs effets, comment elles tenaient… il racontait les graphes, la peinture de rue, et les petits trucs, comme le jour où il avait demandé du fric pour acheter de la laque pour fixer une dédicace qu’il a faite à la craie sur un journal, «ça c’est pour toi mais file mois dix balles, on va acheter de la laque, comme ça ça tiendra, sinon la craie s’efface…» et ils étaient allé au casino acheter de la laque et deux bières au passage, là, elle ne frotte plus le trottoir du bout du pied, elle sent un vide, il a son numéro de téléphone noté sur son carnet glissé dans la poche intérieure du sac à dos qu’il ne lâche pas, il a une sorte de sécurité pour son sac à dos, quand il sent que ça va partir, il le laisse en lieu sûr, et il le retrouve pas toujours tout de suite mais il le retrouve, même après une sévère dégelée qui l’a laissé comateux sur le trottoir sous la pluie, le sac est quelque part, chez quelqu’un de confiance, pas quelqu’un de la rue, une voisine, un commerçant ou au Mac Do, il trouve toujours quelqu’un pour le sac, «là j’commence à être bourré – sourire titubant, gencive exposée – tu veux pas m’garder mon sac? j’passerai le prendre demain…», demain ou un autre jour pour un punk, le futur c’est flou pourtant c’est là qu’il vit, «j’vais m’barrer, j’en ai marre de la ville, j’vais partir à la campagne, j’vais m’faire un tepee, j’vivrai là-bas avec ma chienne, j’bosserai dans les fermes…» ou alors «un jour, je viendrai cuisiner chez toi, j’apporterai toute la bouffe, il me manque juste les casseroles, la cuisinière, mais c’est moi qui t’inviterai, tu verras, j’cuisine bien», ou encore «un soir, j’t’amènerai avec moi on fera un truc de punk, t’auras juste à payer les bières et me suivre», le no future vit dans le future, un future souhaité, désiré, où ça sera bien tu verras, pas forcément ailleurs mais ça sera bien, «je vais faire une expo», «je vais trouver un appart», «je vais recommencer à tatouer», «je vais écrire un bouquin», «je t’appellerai»;</div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
il n’a plus de téléphone dans son sac, juste le carnet avec les numéros et la mémoire qui flanche qui mélange les prénoms la mémoire qui efface les visages comme la peinture sur le trottoir qui s’efface aussi, après la craie… et…<o:p></o:p><br />
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: Calibri, sans-serif; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXAfq_AknbwC8WjX-UrNaVV2PyrGR1PL_eCcHP1gWuPmHQIQCHWh0nzo6MM14r5OK1-RhBvZ-p7NZn06W5ywrVlFDTN6D3Yf1PpOd5m4uteXQ-qCAM5ROcCRvhGJcpKfLuQrwgem5A-A0/s1600/Martial-Croix_Rousse-Visible-Invisible-2019.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1248" data-original-width="1534" height="520" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXAfq_AknbwC8WjX-UrNaVV2PyrGR1PL_eCcHP1gWuPmHQIQCHWh0nzo6MM14r5OK1-RhBvZ-p7NZn06W5ywrVlFDTN6D3Yf1PpOd5m4uteXQ-qCAM5ROcCRvhGJcpKfLuQrwgem5A-A0/s640/Martial-Croix_Rousse-Visible-Invisible-2019.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Extrait du documentaire <a href="https://vimeo.com/343947085" target="_blank">Invisibles</a><br />
de <a href="https://www.clou-lili-production.com/" target="_blank">Clou et Lili productions</a></td></tr>
</tbody></table>
Sur Martial Noury,<br />
un documentaire <a href="https://vimeo.com/329528489?fbclid=IwAR3w6nbyW5z-xYwsDLdn1Jdvj6hV6at4fFIadNHpbYPA3pbsm_79JbOwf0g" target="_blank">Mars, boire pour éteindre, fumer pour rallumer,</a> réalisé par Gilles Ducloux<br />
un texte, <a href="https://bodiesinprocess.wordpress.com/2015/07/12/0010-punk-a-chienne/" target="_blank">Un punk à chienne</a><br />
<br /></div>
liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-46127898710611621742019-05-02T18:17:00.000+02:002019-05-02T18:28:08.821+02:00Caster Semenya être et ne pas être <table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBKsEqOpS1xKv52K65P4QZJSLDh_KcFAiQ38HgWgKtC6De7FhX1jzghWl59dXnQ-ktkshc7WVYhMy5o-0iC36E458ocdYRg-Yy2a1niGSw-Bepco4_Q1-cf7aWcTy60WTcLxGQDcdVuE4/s1600/Caster_Semenya-Francine_Niyonsaba.gif" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="785" data-original-width="1240" height="404" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBKsEqOpS1xKv52K65P4QZJSLDh_KcFAiQ38HgWgKtC6De7FhX1jzghWl59dXnQ-ktkshc7WVYhMy5o-0iC36E458ocdYRg-Yy2a1niGSw-Bepco4_Q1-cf7aWcTy60WTcLxGQDcdVuE4/s640/Caster_Semenya-Francine_Niyonsaba.gif" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="font-size: 12.800000190734863px;">Caster Semenya et Francine Niyonsaba,<br />
deux athlètes discriminées par le règlement de l'IAAF</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: right;">
"<i>Les petits officiels, quel que soit leur rang,</i></div>
<div style="text-align: right;">
<i>sont tout-puissants devant les Athlètes.</i></div>
<div style="text-align: right;">
<i>Et ils font respecter les dures Lois du Sport</i></div>
<div style="text-align: right;">
<i>avec une sauvagerie décuplée par la terreur</i>".</div>
<div style="text-align: right;">
Georges Pérec, <i>W ou le souvenir d'enfance</i></div>
<br />
"<i>Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde</i>" écrivit Camus.<br />
Que dire alors du fait de mal désigner une personne?<br />
Caster Semenya est une femme.<br />
Caster Semenya n'est pas une femme.<br />
Être ET ne pas être, tel est son terrible destin.<br />
<br />
Le mercredi 1er mai, la décision du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) est tombée. Il a rejeté la requête que lui avait adressée Caster Semenya à propos d'une clause du Règlement de la fédération internationale d'athlétisme (l'IAAF) qu'elle jugeait discriminatoire: le "Règlement d'éligibilité pour la classification féminine (athlètes avec des différences de développement sexuel" (sic.) qui l'exclut de certaines compétitions en raison de ses caractéristiques biologiques et génétiques.<br />
<br />
Caster Semenya est une femme.<br />
Sans aucun doute possible.<br />
Mais, par sa décision, le TAS valide de fait un règlement qu'il juge pourtant lui-même discriminatoire et qui impose à Caster Semenya de se soumettre à un traitement médical permettant de modifier son taux naturel de testostérone.<br />
<br />
Cette décision confirme que l'athlétisme est donc officiellement une activité:<br />
1) qui discrimine réglementairement et que cette discrimination est à ce jour acceptable du point de vue du droit<br />
2) qui exclut tout aussi règlementairement des personnes en raison de leurs caractéristiques génétiques<br />
3) qui s'autorise à imposer règlementairement un "redressement" biologique à des femmes réelles afin qu'elles soient acceptées dans la catégorie "femmes" de ses compétitions.<br />
<br />
En clair, l'athlétisme produit un règlement inique, discriminatoire et stigmatisant.<br />
<br />
La requête de Caster Semenya a été rejetée, alors même qu'elle n'a commis aucune infraction et qu'elle n'est pas soupçonnée de tricherie. C'est ce que souligne le Tribunal <a href="https://www.tas-cas.org/fileadmin/user_upload/CAS_Executive_Summary__5794_.pdf" target="_blank">dans sa synthèse</a>, par un curieux dernier paragraphe qui contient de quoi contredire sa propre décision (<a href="https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/05/01/athletes-hyperandrogynes-la-decision-ambigue-du-tribunal-arbitral-du-sport-sur-le-cas-de-caster-semenya_5457098_3242.html" target="_blank">par ailleurs ambiguë, comme l'a souligné Anthony Hernandez</a>).<br />
Ce dernier paragraphe de la synthèse du TAS n'a pas été commenté dans la presse. Il est pourtant au centre de l'éthique défendue par l'IAAF: une éthique de l'exclusion. Ce paragraphe confirme que Mokgadi Caster Semenya est exclue en raison de <i>ce qu'elle est</i> et non de <i>ce qu'elle a fait</i>.<br />
Le comité qui a entendu Caster Semenya conclut ainsi que "r<i>ien ne permet de penser que Mme Semenya (ni aucune autre athlète dans la même situation qu'elle) a fait quelque chose de mal. Il ne s'agit ni d'un cas de tricherie ni d'irrégularités d'aucune sorte. Mme Semenya n'est pas accusée d'avoir enfreint la moindre règle. Sa participation et son succès dans les compétitions d'athlétisme féminin sont absolument irréprochables et elle n'a pas fait quoique ce soit qui puisse justifier des critiques personnelles</i>."<br />
<br />
Les choses sont claires: Caster Semenya n'a enfreint aucun règlement et elle court <a href="http://philippe-liotard.blogspot.com/2016/08/caster-semenya-800m-categorie-femmes.html" target="_blank">le 800m dans la catégorie femmes</a>.<br />
Il lui est simplement reproché d'être ce qu'elle est, une femme produisant biologiquement un taux élevé d'hormones.<br />
Et en le lui reprochant, le règlement lui signifie – et le signifie aux yeux du monde – qu'elle n'est pas ce qu'elle est..<br />
<br />
Être et ne pas être donc.<br />
Être une femme mais pas assez ou bien autrement.<br />
Être une femme légalement mais ne pas être une femme sportivement.<br />
Quelle violence. Et quelle absurdité.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8KsOjpBA0GZBV9Bmj2dQmCRlbVixEa220nF3JAxiKEeWGAwZdlhSQFPTDShyphenhyphen8JeJpHpQp0kpIHLSLlQn8_Bg6IQicsaFtRLPdDnqN1J89v7QCjfq6EpkBxXS-nr8p8-OrSRYTv8NQZGQ/s1600/Caster_Semenya-avant+le+jugement-TAS.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="904" data-original-width="862" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8KsOjpBA0GZBV9Bmj2dQmCRlbVixEa220nF3JAxiKEeWGAwZdlhSQFPTDShyphenhyphen8JeJpHpQp0kpIHLSLlQn8_Bg6IQicsaFtRLPdDnqN1J89v7QCjfq6EpkBxXS-nr8p8-OrSRYTv8NQZGQ/s320/Caster_Semenya-avant+le+jugement-TAS.png" width="305" /></a></div>
Ce règlement montre que le sport compétitif n'a rien d'inclusif.<br />
Le "Règlement d'éligibilité pour la classification féminine" s'adressant aux "athlètes avec des différences de développement sexuel" est fait <b>pour</b> exclure des femmes aux caractéristiques biologiques différentes. Comme l'avait souligné l'entraineur d'athlétisme Pierre-Jean Vazel, ce règlement "<i>relève d'un contrôle scandaleux du corps des femmes.</i>" (<a href="https://www.lemonde.fr/sport-et-societe/article/2018/04/26/hyperandrogynie-le-nouveau-reglement-releve-d-un-controle-scandaleux-du-corps-des-femmes_5291059_1616888.html" target="_blank">Le Monde, 26 avril 2018</a>).<br />
Il touche profondément à la nature des corps et à ce que l'on en fait politiquement. Au prétexte d'une classification basée sur une différenciation supposée naturelle (les catégories "hommes" et "femmes" étant pensées comme respectant la distinction biologique mâles/femelles), ce règlement impose un traitement hormonal pour transformer cette nature biologique, au prétexte qu'elle ne convient pas, alors même que ce qui le fonde, c'est l'idée d'une nature distinguant de manière radicale les hommes et les femmes.<br />
Or, comme le relève Anne Fausto-Sterling dans un essai de 1993 ("The Five Sexes: Why Male and Female are not enough", traduit chez Payot en 2000), le système juridique (ici le Règlement de l'IAAF) trouve son intérêt "<i>dans le maintien d'un système sexuel bicatégorisé</i>", il est donc selon elle "contre-nature", compte tenu de la grande variation qui existe pour sexuer le corps (Anne Fausto-Sterling, <i>Sexing the Body</i>, 2000).<br />
C'est ce que révèle la décision du TAS, incapable d'invalider un règlement pour lequel <a href="https://www.tas-cas.org/fileadmin/user_upload/Communique_de_presse_Semenya_ASA_IAAF_decision.pdf" target="_blank">il exprime de sérieuses réserves</a>. L'idéologie classificatoire qui justifie un tel règlement est mise à mal par l'instabilité des fondements naturalistes sur lesquels elle s'appuie. Comme le souligne Patrick Tort dans <i>Sexe, race et culture</i> (2014), "<i>La “nature humaine” est l'incalculable somme de tous les possibles de l'humanité.</i>"<br />
Et Caster Semenya est une de ces possibles (comme le sont également <a href="https://regionweek.com/burundis-francine-niyonsaba-reveals-she-has-hyperandrogenism/" target="_blank">Francine Niyonsaba</a> ou encore <a href="https://www.liberation.fr/sports/2015/07/28/rehabilitation-de-dutee-chand-une-victoire-pour-toutes-les-femmes-de-l-athletisme_1355262" target="_blank">Dutee Chand</a> et d'autres)<br />
Qu'on la laisse être le possible, et qu'on arrête de vouloir en faire un corps imposé.<br />
<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgK8suJBa_uzpwx1piqY0a6SpaUDdEhW8XXYDfzg0Nn1OJIJw9gBYTkvWv-wwxSu-5nVHwMtO4FCPKyVRoyX8YA99saO8A9bq7M97lPN5yQQt7dj-AV4SL9wFO9TzDTzkOflUbdftQsS30/s1600/Semenya-sometimes+it%2527s+better+to+react+with+no+reaction.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="396" data-original-width="284" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgK8suJBa_uzpwx1piqY0a6SpaUDdEhW8XXYDfzg0Nn1OJIJw9gBYTkvWv-wwxSu-5nVHwMtO4FCPKyVRoyX8YA99saO8A9bq7M97lPN5yQQt7dj-AV4SL9wFO9TzDTzkOflUbdftQsS30/s320/Semenya-sometimes+it%2527s+better+to+react+with+no+reaction.png" width="229" /></a></div>
<br />liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-35556237864091459752018-08-03T10:00:00.001+02:002018-08-03T10:09:59.117+02:00Zombie Boy, le beau sale gosse<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfADTBjtYKQC961lpAAcwCJGdnqJuko0FANOgU4Z2pNnJbBcV3MRF1LiDbIvY0IgLsCHttjDkY1LYDk2InjOgCqN3uJDNmQggHJPcaCLhXScM9dGBaDfDuBldwsegbS4IpX12i2aGCu6k/s1600/Rick-Genest-Zombie_Boy-Dead-Face-Dead-smile.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="759" data-original-width="1349" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfADTBjtYKQC961lpAAcwCJGdnqJuko0FANOgU4Z2pNnJbBcV3MRF1LiDbIvY0IgLsCHttjDkY1LYDk2InjOgCqN3uJDNmQggHJPcaCLhXScM9dGBaDfDuBldwsegbS4IpX12i2aGCu6k/s640/Rick-Genest-Zombie_Boy-Dead-Face-Dead-smile.jpg" width="640" /></a></div>
Rick Genest, plus connu sous le nom de Zombie boy a été <a href="https://www.cbc.ca/news/canada/montreal/zombie-boy-dead-1.4772315" target="_blank">découvert mort</a> par la police de Montréal mercredi 1er août 2018, <a href="http://philippe-liotard.blogspot.com/2018/08/lultime-modification-du-corps-de-fakir.html" target="_blank">jour de la mort de Fakir Musafar</a>.<br />
Sa tête vous dit quelque chose sans doute. Une tête de mort, de zombie, un déguisement à tomber par terre dans les soirées branchées. Tatoué, des pieds à la tête, crâne et visage compris. Zombie a été une apparition dans le monde du tatouage. Découvert mort à 32 ans, il y a pourtant plusieurs années qu'il est ainsi recouvert.<br />
On connait un peu son histoire, il a été beaucoup interviewé. Les photos de lui inondent le web. Mannequin pour Mugler, on le retrouve dans la presse féminine dans une image de sale gosse stylisé. Il prenait la lumière. Savait poser son regard, faire la mimique qu'il fallait.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhR8wOzQNhC7miaX8zGYcUNDskSpKkNpD1uiCb0-deuI1_h3zCEexuLreUteTqNjVJOMHG3abODAi_7egwk2jV6JG1Haw7KAGdjHSrlvbZqpKi09QWoXXQRQJj5zMYYnvDt3H9A_0rQXxA/s1600/Rick_Genest-Zombie_Boy-for-Mugler-is-dead.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1018" data-original-width="492" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhR8wOzQNhC7miaX8zGYcUNDskSpKkNpD1uiCb0-deuI1_h3zCEexuLreUteTqNjVJOMHG3abODAi_7egwk2jV6JG1Haw7KAGdjHSrlvbZqpKi09QWoXXQRQJj5zMYYnvDt3H9A_0rQXxA/s640/Rick_Genest-Zombie_Boy-for-Mugler-is-dead.jpg" width="307" /></a></div>
<br />
On le voit aussi dans le clip de Lady Gaga "<a href="https://www.youtube.com/watch?v=wV1FrqwZyKw" target="_blank">Born this way</a>" (un clip à plus de 230 millions de vues) où il incarne la créature qui nait dans un déchirement et en laquelle... se maquille Lady Gaga<br />
<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgt50_4po_l5zzKqmpxtu1ckvQ1nKlrw_mHe_Yjk422wXj8rH_khy86lnI0TKdysd7LLgV-ppvbF_MtA5LGtuKTbD9R5Vm7_9mpiuADS01B9H4VJfDoBmu6NsDhhymNp5ISj6fCn5Z-_GY/s1600/Lady-Gaga-Zombie-Boy-Dead.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="954" data-original-width="1360" height="224" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgt50_4po_l5zzKqmpxtu1ckvQ1nKlrw_mHe_Yjk422wXj8rH_khy86lnI0TKdysd7LLgV-ppvbF_MtA5LGtuKTbD9R5Vm7_9mpiuADS01B9H4VJfDoBmu6NsDhhymNp5ISj6fCn5Z-_GY/s320/Lady-Gaga-Zombie-Boy-Dead.png" width="320" /></a></div>
<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCRvHH2Dh4OHEaSW736E5_MvElSPpSVT04ddpMjAvmk_vqs6UMameJekXTKo9D8YIgEJP1zpUtAr0A88BYVT8skn-1Hu2smiRZyMvxAAgpf0jBjwT8G5MeeG8UlnCQG2Qrb6WH-hq-DfA/s1600/Lady-Gaga-Zombie-Boy-Mort-Suicide.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="809" data-original-width="1600" height="161" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCRvHH2Dh4OHEaSW736E5_MvElSPpSVT04ddpMjAvmk_vqs6UMameJekXTKo9D8YIgEJP1zpUtAr0A88BYVT8skn-1Hu2smiRZyMvxAAgpf0jBjwT8G5MeeG8UlnCQG2Qrb6WH-hq-DfA/s320/Lady-Gaga-Zombie-Boy-Mort-Suicide.png" width="320" /></a></div>
<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjExbhgsWffU0U1ObClIt-FPy2WgrKdz_XiSIhsYziNFuXPZ3WAIrh_p1vMWMKqqAev6Kl6J9qRpSrMhIyZKeoKGE00UHMqRGEkVCxCgqmDfCfFyKiVyS0yEiUt-ihL0q9_jKqcyUFUMQ0/s1600/Lady-Gaga-Zombie-Boy-Mort.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="889" data-original-width="1600" height="177" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjExbhgsWffU0U1ObClIt-FPy2WgrKdz_XiSIhsYziNFuXPZ3WAIrh_p1vMWMKqqAev6Kl6J9qRpSrMhIyZKeoKGE00UHMqRGEkVCxCgqmDfCfFyKiVyS0yEiUt-ihL0q9_jKqcyUFUMQ0/s320/Lady-Gaga-Zombie-Boy-Mort.png" width="320" /></a></div>
<br />
Mais Rick Genest était un mec de la rue. Un punk à paillettes dont le look a été utilisé et mis en scène. Il gardait cette tension entre les projecteurs qui font de vous une icône et le bad boy tatoué revenu de loin.<br />
En devenant Zombie Boy, Rick Genest a contribué à populariser le tatouage du visage. Il était une exception dans la valorisation sociale de soi. En allant au bout d'une démarche radicale, en inscrivant à l'encre l'intérieur de son corps à la surface de sa peau, il a échappé au suicide social de la marginalisation pour devenir un personnage public, pour exister comme image, comme belle image de beau sale gosse.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1NyO6u0U7fFjUQVnKw_JCTRGSOFr12zH1gKnGZnZLddltJeKmi48ZHZvnUZEJRZJRsbV2Xr3mTMviJcHxt8k92tUFhxQsF5-wHydi0Upkj0SDp1Ah19ECzLQmVXt4LSFeC6n5yPEQi-8/s1600/29468924_2009465042625949_8417019848613167104_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="790" data-original-width="640" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1NyO6u0U7fFjUQVnKw_JCTRGSOFr12zH1gKnGZnZLddltJeKmi48ZHZvnUZEJRZJRsbV2Xr3mTMviJcHxt8k92tUFhxQsF5-wHydi0Upkj0SDp1Ah19ECzLQmVXt4LSFeC6n5yPEQi-8/s320/29468924_2009465042625949_8417019848613167104_n.jpg" width="259" /></a></div>
<br />
Mais si on peut se distinguer de son personnage public, il est difficile d'échapper à soi. Et les images souffrent aussi.<br />
Il portait tatoué sur le ventre RIP. C'est tout ce qu'on peut lui souhaiter aujourd'hui<br />
Requiescat in Pace,<br />
Repose en paix,<br />
Rest in Peace<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh16o-gbV7XRXf6hsKAWpRn-c2OCWHRsNC2MAT1x4HYdD5PsZfPT5xHE39sxwFvLxav0mq3ZjlDoXhEkw7kc4l10RS0rIBvolgJINxVrLXiy4Y_VMHcqBaBHdOHm53YV96cSfYYF48rn7s/s1600/Rick_Genest-Zombie_Boy-RIP.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="478" data-original-width="720" height="265" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh16o-gbV7XRXf6hsKAWpRn-c2OCWHRsNC2MAT1x4HYdD5PsZfPT5xHE39sxwFvLxav0mq3ZjlDoXhEkw7kc4l10RS0rIBvolgJINxVrLXiy4Y_VMHcqBaBHdOHm53YV96cSfYYF48rn7s/s400/Rick_Genest-Zombie_Boy-RIP.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJRiYjEt2OO9TmYQGYhbpyyPkUGLuDrJno8ensjUt7nun3zA-JBuQ3hUkjHxMHQDETSgCoIWC5aDUwmKBhWnUGsrua66xvyYj7FZNUCzzhSKbzIsBPmPuWFrll9M5rr9u4xRkXsTo1zI0/s1600/Rick_Genest-Fuck-you-style.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="480" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJRiYjEt2OO9TmYQGYhbpyyPkUGLuDrJno8ensjUt7nun3zA-JBuQ3hUkjHxMHQDETSgCoIWC5aDUwmKBhWnUGsrua66xvyYj7FZNUCzzhSKbzIsBPmPuWFrll9M5rr9u4xRkXsTo1zI0/s320/Rick_Genest-Fuck-you-style.jpg" width="240" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Rick Genest<br />
Fuck You Style</td></tr>
</tbody></table>
<br />liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-77916719085027102512018-08-02T13:17:00.001+02:002018-08-07T12:25:49.951+02:00L'ultime modification du corps de Fakir Musafar: la mort<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-qe_FglyJMoJiO1CNK7ieD-baVfHPj5L0_DkLCez_3cVsr42k_dEWKZ9GXbL-3eIUqqOwpVljPtvg3jDzywqMLm2Q2p6yFcPkG-Q_Yvd5L-wnk6Ai76JBBYnMw2fTtMFRrHpw0JnrH0g/s1600/Fakir_Musafar-Suspension.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="239" data-original-width="980" height="97" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-qe_FglyJMoJiO1CNK7ieD-baVfHPj5L0_DkLCez_3cVsr42k_dEWKZ9GXbL-3eIUqqOwpVljPtvg3jDzywqMLm2Q2p6yFcPkG-Q_Yvd5L-wnk6Ai76JBBYnMw2fTtMFRrHpw0JnrH0g/s400/Fakir_Musafar-Suspension.jpg" width="400" /></a></div>
Fakir Musafar est mort.<br />
Sa femme, Cléo Dubois qui l'a veillé jusqu'au bout, a annoncé sur Facebook qu’il s’était éteint, chez lui, un peu avant midi le 1er août 2018.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhj0qtp1BV9nFyyt-9cs4w2LKObA9KT7eqlLCUOYmZOf10-7I6CrHCNdQ5AJMlylwlpV2CDxocxdkiJH2mqXZDPip_9KncbAuUvdMXLz3f14EgO6TFadZ7HqbkT_beV2AuBAi1wP11Yh4E/s1600/Fakir_Musafar-id-dead-August-1-2018.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="878" data-original-width="738" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhj0qtp1BV9nFyyt-9cs4w2LKObA9KT7eqlLCUOYmZOf10-7I6CrHCNdQ5AJMlylwlpV2CDxocxdkiJH2mqXZDPip_9KncbAuUvdMXLz3f14EgO6TFadZ7HqbkT_beV2AuBAi1wP11Yh4E/s400/Fakir_Musafar-id-dead-August-1-2018.png" width="335" /></a></div>
<span id="goog_1559390858"></span><span id="goog_1559390859"></span><br />
<div style="text-align: center;">
Fakir Musafar, le Dandy au corps modifié est mort.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNtyQU3g4R8WqMVl_TwAORUgXx18PmG0PczeBtCZa8ZcwJLPMVwirzbRRVcqvibYBnsReQa3scjSN1DZCM37vmreMggz0gGIlRqaGuzfJQ_cpfZQ0hDK6253CFzP-JroFMUOhyphenhyphenDR-gZIQ/s1600/Gentleman.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="700" data-original-width="549" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNtyQU3g4R8WqMVl_TwAORUgXx18PmG0PczeBtCZa8ZcwJLPMVwirzbRRVcqvibYBnsReQa3scjSN1DZCM37vmreMggz0gGIlRqaGuzfJQ_cpfZQ0hDK6253CFzP-JroFMUOhyphenhyphenDR-gZIQ/s320/Gentleman.jpg" width="250" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhM7jKcPLUoCbrjN_NeSymfwsH7VYSzR8YAEMXcjenrJtSxE74A2bSA0IghPuM8sNfJWiTJAeZKFBD7Nkf4bJYR8hssWqP-vy4gjqkb_-bLn2nSEXHgu8FKaVbs_jmQ3ohNmsexUTj9AdU/s1600/Fakir_Musafar-le-Dandy-au-corps-Modifie-est-mort.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="640" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhM7jKcPLUoCbrjN_NeSymfwsH7VYSzR8YAEMXcjenrJtSxE74A2bSA0IghPuM8sNfJWiTJAeZKFBD7Nkf4bJYR8hssWqP-vy4gjqkb_-bLn2nSEXHgu8FKaVbs_jmQ3ohNmsexUTj9AdU/s320/Fakir_Musafar-le-Dandy-au-corps-Modifie-est-mort.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
Sa mort ne fera pas la une des journaux et ses obsèques ne seront pas retransmises en direct. La presse people ne l’a pas traqué jusqu’à ses derniers instants. Pourtant, l’annonce faite par Fakir lui-même de sa mort à venir avait déclenché une vague de tristesse, d’hommage et de respect. Le 4 mai, 2018 il annonça en effet qu’il souffrait d’un cancer. Lors de cette annonce, il a demandé à ce qu’on lui adresse un courrier postal. Avec humour et détachement, il annonçait que le temps était venu pour lui d’annoncer que sa durée de conservation était épuisée et que sa date de péremption était imminente. Souffrant d’un cancer des poumons, il s’apprêtait à passer dans un autre monde et à profiter de ses derniers instants.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0pVIXLBj6yO7ojVxsteV0-gaOK_FE_VLpAHORVAxbKtjNYVO9ieDN5fms5VcFZk2Us2X77OFIvaEXiR_dzHQmeP2tfWADfF4dn3JPce0haFoLqdajZXs-yYgd6hOHu8fw7wC7MFyy9-Q/s1600/Fakir_Musafar-Last-Post-May-4-2018-Cancer.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1196" data-original-width="868" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0pVIXLBj6yO7ojVxsteV0-gaOK_FE_VLpAHORVAxbKtjNYVO9ieDN5fms5VcFZk2Us2X77OFIvaEXiR_dzHQmeP2tfWADfF4dn3JPce0haFoLqdajZXs-yYgd6hOHu8fw7wC7MFyy9-Q/s320/Fakir_Musafar-Last-Post-May-4-2018-Cancer.png" width="232" /></a></div>
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"<i>Dear Followers, Fans, Students and Loving Friends,</i><br />
<i>The time has come for me to inform you that Fakir's shelf life is running out. I have been fighting stage 4 lung cancer since last October, and I am near my expiration date.</i><br />
<i>I am grateful and honored beyond words to have known you—all of you who have been touched by my presence and followed my example—and the dizzying, fun, enlightening, and delightful experience of seeing so many embrace body piercing and body rituals. I never expected our passions and practices to grow to a global phenomenon—that my early visions of Modern Primitives would expand beyond my wildest dreams. Thank you for embracing, growing, and embodying our art, craft, and energetic ritual practices. They have changed the cultural landscape worldwide. May they serve you well in the future.</i><br />
<i>Though I will soon pass into the unseen world, I take pride in knowing that my legacy will continue with the Fakir Body Piercing & Branding Intensives, hopefully for many years to come. The institution we have built does not cater to the ambitions of a small group of exclusives, but strives to provide broad educational support to everyone drawn by its charms, skills, and magic. Deep, serious learning. This twenty-eight-year journey has not only been mine, but that of a dedicated staff of teachers. We helped one another. We shared with each other. We improved year-after-year. Our devotion is to pass on everything we have discovered to those who want to learn. My heartfelt thanks to Ken Coyote, Jef Saunders, Cody Vaughn, Ian Bishop, Tod Almighty, Jori Zan, BettyAnn Peed, Becky Dill, Laura Jane, Neo Collett, WJ Grindatti, past instructors who moved on, including Dustin Allor, Dr. Natalie Lowry, Fashia Fontaine Zanatta, Sharon Nickle, Seth Cameron, Idexa Stern, and everyone who has supported the workshops and my passions over the years: Carry on!</i><br />
<i>Now, I have a request: I realize that many of you may wish to reach out to me, but I will be unable to manage a deluge of emails and phone calls in my final days, which I wish to spend in quiet solitude with my loving wife Carla (aka Cleo Dubois.) However, I would very much appreciate a handwritten note from you by postal mail. My address is:</i><br />
<i>Fakir Musafar</i><br />
<i>P.O. Box 2345</i><br />
<i>Menlo Park, CA 94026 »</i><br />
<i>For future students, scholars, and press, I am pleased to announce that the Bancroft Library, at UC Berkeley, has acquired my archives, and will make them available for posterity. These archives include my writings, books, interviews, photography, and videos. I have also donated part of my collection to the Body Piercing Archive at the Association of Professional Piercers.</i><br />
<i>Goodbye dear friends, and may you all have as wonderful a journey as I have had.</i><br />
<i>Namasté!</i><br />
<i>Fakir Musafar</i><br />
<i>May 2018, Menlo Park, California</i>»<br />
<br />
Après cette annonce, c’est Cleo Dubois qui a donné quelques nouvelles jusqu’à l’annonce de son départ. Elle a mentionné combien Fakir a été surpris des courriers reçus suite à son message. Le 16 mai, elle écrivait:<br />
« <i>Went to the post office to get mail out of our P.O.Box. Here is what I came home with . All that love in letters, cards, art , even a thumb nail with a new documentary , a book, somme fabric flowers, photos of memories and cats , of course. ... all love and thanks for Fakir Musafar 's lifetime work. And Paul King came to visit. </i><br />
<i>Fakir was astonished and very touched. The mail will take a few days for him to open and savor. Here is a preview. Thank you all who send positive energy and good wishes as we move towards the work and mystery of his end of life at home. And again really we do not know how much time he has. I will post periodically on FB.Have fun, have magic. Life is short. Namaste</i> »<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixXa7QIQY2o9eJm7pD6g1ZHl5pahvbWeLBCcCSU32e7cbQrdHlqyr8GU_ZsRx1YXYD5qjSYalMa-4SDAGIq1C42ezIPw3VTkD2j1QTVE51iQBjt4RD2wJQW6BPAkF0fI5D1H9uuz63nU0/s1600/Fakir_Musafar-Mail.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixXa7QIQY2o9eJm7pD6g1ZHl5pahvbWeLBCcCSU32e7cbQrdHlqyr8GU_ZsRx1YXYD5qjSYalMa-4SDAGIq1C42ezIPw3VTkD2j1QTVE51iQBjt4RD2wJQW6BPAkF0fI5D1H9uuz63nU0/s400/Fakir_Musafar-Mail.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKD6tQQpTFM9isgOiSlfNycKUSYwhAN4JOXydg5q0_V694Y3bR-yhY28rSR0WUN8BDOu0lo_ImvsZhqXSxxhChqgm0Dp-YltSXoBDDa4wbcRHjXzSBw84hnrmZx_fxqOH3kLoBhMKKbC8/s1600/letters-for-Fakir_Musafar-from-all-over-the-world.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKD6tQQpTFM9isgOiSlfNycKUSYwhAN4JOXydg5q0_V694Y3bR-yhY28rSR0WUN8BDOu0lo_ImvsZhqXSxxhChqgm0Dp-YltSXoBDDa4wbcRHjXzSBw84hnrmZx_fxqOH3kLoBhMKKbC8/s320/letters-for-Fakir_Musafar-from-all-over-the-world.jpg" width="320" /></a></div>
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<br />
Tout ce courrier n’est pas surprenant. Fakir Musafar a non seulement eu une influence majeure sur les modifications contemporaines de l’apparence, mais il était aimé. Il n’était pas seulement un pionnier, un explorateur de ce que peut le corps, dont il a parcouru de multiples possibles sur le sien propre, expérimentant dans sa propre chair les rituels que les sociétés ont produit tout au long des siècles sur leurs individus en matière de contention, de percement, de suspension... Il n’a pas seulement transmis les techniques du piercing et de tous ces rituels que les Occidentaux ne connaissaient qu'à travers <i><a href="https://www.nationalgeographic.fr/" target="_blank">National Geographic</a></i> et, aujourd'hui, Internet. Il a diffusé un certain rapport à autrui, fait d’accueil et de respect des différences, de curiosité pour les coutumes, les manières de faire incompréhensibles pour beaucoup. Il a permis à des milliers de personnes d’explorer leur propre soi, à partir du corps, non pas dans une perspective de mortification, de renoncement mais au contraire d’ouverture, de transformation heureuse et acceptée, y compris si la douleur était une partie du processus.<br />
<br />
Depuis le 4 mai, son compte Facebook est abreuvé d’hommages, de remerciements, de partage de souvenirs. Cela va s’amplifier dans les heures, les jours qui viennent pour en faire un mausolée virtuel. La mort de Shannon Larratt avait déjà produit un vaste mouvement à l’échelle planétaire. Celle de Fakir prépare un tsunami dans l’underground.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8DV6WzYt_Ved9gcUhBsqC7vp6dRmdvAHAzblsIagSvO582RMOaLKhWuLUu4Z7tHlhnnu3AmNeB-YHCLxJ5bghRqy4c6XSgz7eU4yd3aFZysdGQQYT8PzxyqmsgpkltXcuyjU2hoWxTrc/s1600/ReSearch-Modern_Primitives-1989.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1262" data-original-width="975" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8DV6WzYt_Ved9gcUhBsqC7vp6dRmdvAHAzblsIagSvO582RMOaLKhWuLUu4Z7tHlhnnu3AmNeB-YHCLxJ5bghRqy4c6XSgz7eU4yd3aFZysdGQQYT8PzxyqmsgpkltXcuyjU2hoWxTrc/s200/ReSearch-Modern_Primitives-1989.png" width="153" /></a></div>
Et il va maintenant falloir faire son histoire.<br />
Parce qu’il fut un fil rouge historique des modifications corporelles occidentales. Proche de Jim Ward il a popularisé le piercing et toutes les manières de mettre son corps à l'épreuve.<br />
Il a aussi fait connaître avant de contribuer à diffuser la pratique des suspensions, notamment à partir de <a href="https://www.researchpubs.com/shop/paperback-modern-primitives-20th-anniv-also-deluxe-hardback-2/" target="_blank">« Modern Primitives »</a>, le fabuleux numéro de <i>Re/Search</i>, ce numéro qui a tant contribué à ce que le piercing sortent de la niche californienne pour devenir un phénomène planétaire d’ornementation des populations occidentales. Sur les suspensions, j'en avais dit <a href="http://philippe-liotard.blogspot.com/2014/09/body-suspensions-le-corps-eprouve.html" target="_blank">deux-trois mots ici</a>. Et l'impact de cette première image, où on le voit suspendu, il faut l'imaginer en 1989, avant Internet. Il faut s'imaginer entrer à un <i>Regard moderne</i>, rue git-le-coeur, et voir Jacques Noël tendre le bouquin à la couverture rose en disant "ça devrait vous intéresser". Il l'a fait à tant de personnes... Certaines d'entre elles en sont devenues perceuses, et c'est ce qu'elles racontent dans <a href="http://philippe-liotard.blogspot.com/2015/09/ceci-est-mon-corps-sur-les.html" target="_blank">Ceci est mon corps</a>. Sur cette photo pleine page on voit Fakir Musafar suspendu dans le désert californien par deux crochets fichés dans la chair au niveau de la poitrine.<br />
Né dans le Dakota, il connaissait les pratiques rituelles des Amérindiens qui, d'ailleurs, lui interdiront de reprendre l'appellation de leur rituel. Il les a expérimentées dans sa chair, comme il en a expérimenté bien d'autres.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbSbpgqjqNDv0q0SfwzIAgtrU5gd_1Rk8HpI8vNXprYqJuIEeAWpDjbZd1lSBKZwWw7EeoLp0rL01sqHV01bHSJ1AE_N7O7P2xi8V3DobesoE4mvw95VLEEiy3t-koNY4p4ZXCmW0I2lk/s1600/Fakir_Musafar-Suspension-Modern_Primitives-ReSearch-Pic-Charles_Gatewood.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1194" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbSbpgqjqNDv0q0SfwzIAgtrU5gd_1Rk8HpI8vNXprYqJuIEeAWpDjbZd1lSBKZwWw7EeoLp0rL01sqHV01bHSJ1AE_N7O7P2xi8V3DobesoE4mvw95VLEEiy3t-koNY4p4ZXCmW0I2lk/s400/Fakir_Musafar-Suspension-Modern_Primitives-ReSearch-Pic-Charles_Gatewood.jpg" width="297" /></a></div>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgoA9k7wRhAlD5har9CjnLBY4WNJzyEsZe1qH-aJ2i7h_js1NAH2jWelSvgRd0wtB85Zx1BWc4U7_3-CcLUg7WeqSAH77fhu_4exkvCXhG-w4iHMnI3JgN1Ny6RP2chqF5Rw4jsbpEczm0/s1600/Fakir_Musafar-Jim_Ward-by-Charles_Gatewood.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="960" data-original-width="671" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgoA9k7wRhAlD5har9CjnLBY4WNJzyEsZe1qH-aJ2i7h_js1NAH2jWelSvgRd0wtB85Zx1BWc4U7_3-CcLUg7WeqSAH77fhu_4exkvCXhG-w4iHMnI3JgN1Ny6RP2chqF5Rw4jsbpEczm0/s400/Fakir_Musafar-Jim_Ward-by-Charles_Gatewood.jpg" width="278" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Jim_Ward_(body_piercer)" target="_blank">Jim Ward</a> et Fakir Musafar, photo Charles Gatewood</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
Son travail a été documenté par lui-même d’abord, notamment à travers la revue <i>Body Play</i> qu’il a créée. Et on retrouve également des photos de lui faites par les photographes de l’underground, comme Charles Gatgewood (<a href="http://philippe-liotard.blogspot.com/2015/09/ceci-est-mon-corps-sur-les.html" target="_blank">à qui la revue <i>L’INqualifiable</i> avait consacré un hommage</a>).<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipTuqRbNlBCryn66uciRu9TeBt25GsXUZrCZJYg7qGIfaetgSF7Hx-oCWUjab47hyb9sVFdK2SD0ytz7Hg1d7IfHJGvrdxG59oSQk4NOoLE7X0FyQtbojVcOwasWmTFdmzPXYoa0LFot4/s1600/Body_Play-Fakir_Musafar-Review.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="394" data-original-width="846" height="186" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipTuqRbNlBCryn66uciRu9TeBt25GsXUZrCZJYg7qGIfaetgSF7Hx-oCWUjab47hyb9sVFdK2SD0ytz7Hg1d7IfHJGvrdxG59oSQk4NOoLE7X0FyQtbojVcOwasWmTFdmzPXYoa0LFot4/s400/Body_Play-Fakir_Musafar-Review.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
Fakir Musafar était l’ami de personnes qui me sont chères comme Annie Sprinkle ou Ron Athey, comme lui diffuseuses d’amour. Il rejoint dans mon panthéon des artisans et artistes du corps, Bob Flanagan, Shannon Larratt, Jon John.<br />
La mort a produit l'ultime modification. Il l'attendait, s'y préparait avec Cléo et ses amis. Elle lui offre la dernière expérience, celle d'un passage vers un autre monde où il aimait tant s'aventurer.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOohvrAWt_vEFl6tO7SUvxh-42UYWWQo3dO_RaRG2Z4csgl4xQZVR0p5lXQmDSIg9pwP75cPXzGJpapFudziedwKZTGDjejo2nM28mhvp66XC4bZMHWmCkB_AOhumJCZefNxyTMOfUpY4/s1600/CYnFn73WkAAlE9D.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="759" data-original-width="759" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOohvrAWt_vEFl6tO7SUvxh-42UYWWQo3dO_RaRG2Z4csgl4xQZVR0p5lXQmDSIg9pwP75cPXzGJpapFudziedwKZTGDjejo2nM28mhvp66XC4bZMHWmCkB_AOhumJCZefNxyTMOfUpY4/s320/CYnFn73WkAAlE9D.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Annie Sprinkle et Fakir Musafar, photographiés par Charles Gatewood, 1981</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
La dernière photo est celle que Ron Athey a postée en avril 2018, alors qu'il était allé rendre visite à Cléo et Fakir. Elle dit l'amour et la joie malgré la maladie et la mort.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQzLOTOQ4hU_fWceGtO4LSYCoDRdK2Gq-8IWvkOj2b1Is67FY2Oocbrbj0qvkptzjcxfc1T4qQaR6A_KwY8PlHjB2Atm4beFl5X4NsISGqn5wEObGOsCS8-wsqr3A5dz-TA6S5mD_Rh9o/s1600/Fakir_Musafar-Ron_Athey-april-2018.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1200" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQzLOTOQ4hU_fWceGtO4LSYCoDRdK2Gq-8IWvkOj2b1Is67FY2Oocbrbj0qvkptzjcxfc1T4qQaR6A_KwY8PlHjB2Atm4beFl5X4NsISGqn5wEObGOsCS8-wsqr3A5dz-TA6S5mD_Rh9o/s640/Fakir_Musafar-Ron_Athey-april-2018.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Ron Athey, by Fakir Musafar, avril 2018</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-7393159403012136392017-12-07T01:28:00.000+01:002017-12-08T11:08:35.324+01:00Johnny est mort, son corps devient patrimoine de la masculinité<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgShZTLa7crT58TS3pGgplUClFL8SXvSZOAp9MaPRC9Gv4V07J0n0J48vv5ER7DbFqQCSLDTKOSbinJ0fW1tnGMhc_bE3JaZtZkj2SzoIFbd6S74sfPuLCz2G-k2PJrX1RjeXNqoLJ1YIo/s1600/Pendentif-Johnny_Hallyday-Jesus-Christ-Guitare-Rock.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="526" data-original-width="562" height="374" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgShZTLa7crT58TS3pGgplUClFL8SXvSZOAp9MaPRC9Gv4V07J0n0J48vv5ER7DbFqQCSLDTKOSbinJ0fW1tnGMhc_bE3JaZtZkj2SzoIFbd6S74sfPuLCz2G-k2PJrX1RjeXNqoLJ1YIo/s400/Pendentif-Johnny_Hallyday-Jesus-Christ-Guitare-Rock.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td></tr>
</tbody></table>
Johnny est mort.<br />
Il fallait s'y attendre.<br />
Et on s'y attendait (il y a à peine un mois j'avais écrit <a href="http://philippe-liotard.blogspot.fr/2017/11/johnny-hallyday-declin-dun-corps-du-rock.html" target="_blank">ce billet</a> sur son déclin et la "vigilance" médiatique qui l'accompagnait).<br />
Tout comme il fallait s'attendre au déferlement d'hommages, de témoignages, d'articles, d'émissions, de rétrospectives qui lui ont été consacrés sans interruption toute la journée et depuis le petit matin de l'annonce de sa mort.<br />
<br />
La philosophe Adèle Van Reeth, à l'aube, en venait même à vouloir inventer un rôle joué par Johnny dans <i>Citizen Kane</i> pour pouvoir lui rendre hommage dans l'émission qu'elle consacrait toute la semaine à Orson Wells.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoY5t4fYQZWEFkUuLGA6MO4UHQ4hqdCNhviuWOR7uLbwyIu_orgcSMCimhrvzbJLxxCaeU1Jo6B2n49dIDWqp1o0nBKv-7yOyZfeCVmDqUkyVSnQOE4yltmVxM7LlCTmntSBzrInjQps4/s1600/Adele_VanReeth-Johhny_Hallyday-mort-6-12-2017.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="214" data-original-width="986" height="69" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoY5t4fYQZWEFkUuLGA6MO4UHQ4hqdCNhviuWOR7uLbwyIu_orgcSMCimhrvzbJLxxCaeU1Jo6B2n49dIDWqp1o0nBKv-7yOyZfeCVmDqUkyVSnQOE4yltmVxM7LlCTmntSBzrInjQps4/s320/Adele_VanReeth-Johhny_Hallyday-mort-6-12-2017.png" width="320" /></a></div>
On avait beau s'y attendre, ce flot ininterrompu surprend par sa force.<br />
Mais pouvait-on attendre autre chose de la mort de celui qu'on pourrait appeler "la joie du peuple", pour paraphraser la formule utilisée à propos du footballeur brésilien Garrincha (dont la mort –racontée par <a href="http://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_1989_num_79_1_2904" target="_blank">José Sergio Leite Lopes</a> – a entrainé plus d'une semaine de couverture médiatique et des embouteillages monstres dans tout Rio le jour de ses obsèques).<br />
Parce que oui, Johnny Hallyday était un chanteur populaire. Il a marqué des générations. Par sa voix, par son corps, par ses histoires d'amour, de santé, ce que tout le monde n'a cessé de rappeler.<br />
Son corps est désormais un élément du patrimoine de la masculinité, un patrimoine qui s'est constitué sur près de soixante ans, depuis sa première télé en 1960.<br />
<br />
<b>Le corps et la voix</b><br />
<b>anecdote</b>: je dois avoir dix-douze ans, nous sommes au milieu des années 1970. J'assiste à une discussion vive à propos de Johnny Hallyday entre mon père et mon cousin. Mon père a alors passé la quarantaine, mon cousin la vingtaine.<br />
La dispute porte sur ce qui fait la valeur de Johnny.<br />
Pour mon père, c'est sa voix.<br />
Pour mon cousin, c'est son corps mais son corps sur scène. Il chante de la merde mais c'est une bête de scène et ce qui compte, c'est la performance. L'engagement de la bête.<br />
Je me souviens vaguement de cette opposition. J'ai oublié les mots exactement prononcés,je les réinvente mais j'ai senti que le corps de Johnny dérangeait mon père et donc séduisait mon cousin, ce cousin par qui j'ai découvert Hendrix, les Stones ou Queen (et d'autres corps du rock donc).<br />
Et pourtant, ma mère, mon père, loin d'être des rockeurs ont apprécié Johnny qui les a accompagnés une bonne partie de leur vie.<br />
<br />
Le chanteur incarnait le rock. Tout comme<a href="http://philippe-liotard.blogspot.fr/2015/12/le-corps-du-rock-lemmy-kilmister.html" target="_blank"> Lemmy Kilmister, parti, lui aussi, il y a deux ans</a>.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://philippe-liotard.blogspot.fr/2015/12/le-corps-du-rock-lemmy-kilmister.html" target="_blank"><img border="0" data-original-height="914" data-original-width="1600" height="227" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdbQmJM6pBziCzdcVXMypaDoIuDqvacBxkIB3H8XPy1kjQPP5xznpE7LISJj98CAlDJzIJMQyBkrzRVcFRuFqO9HWhDpFSWJ_We2tnl6C2IPxxCuUw-awZCQwOyBFANTpE-bCktnck6hk/s400/Lemmy_Kilmister-Motorhead-Mort-Rock.png" width="400" /></a><span id="goog_200511499"></span><span id="goog_200511500"></span><a href="https://www.blogger.com/"></a></div>
<br />
Pas le même rock mais l'un et l'autre ont incarné des figures de la masculinité rock, loin du <a href="http://philippe-liotard.blogspot.fr/2016/01/le-corps-alien-de-bowie.html" target="_blank">corps-alien et androgyne de David Bowi</a><a href="http://philippe-liotard.blogspot.fr/2016/01/le-corps-alien-de-bowie.html" target="_blank">e</a>.<br />
L'un et l'autre ont construit cette masculinité sur l'usage de l'alcool, de la cigarette... et sur la présence des femmes, sur une posture virile adoptée sur scène, à faire corps avec la basse pour Lemmy, avec le micro (et la guitare) pour Johnny.<br />
<br />
Figure du rock, Johnny Hallyday a joué un rôle d'importateur, ou pourrait même dire de médiateur culturel: il a importé le corps du rock, d'un rock classique, venu de là, venu du blues, un blues qu'il ne chantait pas <a href="https://www.youtube.com/watch?v=2sYHoRteXAg" target="_blank">mais qu'il hurlait même assis</a> en raison d'une hanche vieillissante "<i>parce que le blues ça veut dire que je t'aime et que j'ai mal à en crever</i>".<br />
Finalement, Johnny valait autant par sa voix, que par son corps et par ce qu'il incarnait: un imaginaire de l'ailleurs, du Tennessee, de Los Angeles, des grands espaces <a href="https://www.youtube.com/watch?v=-7lzy12cfaI&index=3&list=PL46778317A57805B3" target="_blank">que Bashung a chantés en grand voyageur</a> et que J<a href="http://www.dailymotion.com/video/x81yqo" target="_blank">ohnny a explorés en Harley Davidson</a>, rejouant <i>Easy rider</i>.<br />
Les bagnoles, la moto, autant de signes associé à la liberté d'aller et venir dans ces grands espaces de ce qu'on appelait le far-west.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRwvTKr6NV7D2TS-0Sk3JyGsbK3TDUQcO1EXecM2do5hlKK-axbiM6jtE5WcjavRtFov7z9FvAtyMBa6s4rIrnyPe7-FIgxVeq64O3ST1h_MZujpK8FeVrtU6XLWGTHg2kMLlwXx3Z4P0/s1600/Johnny-Hallyday-Harley-Davidson-Route-66.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="624" data-original-width="1136" height="218" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRwvTKr6NV7D2TS-0Sk3JyGsbK3TDUQcO1EXecM2do5hlKK-axbiM6jtE5WcjavRtFov7z9FvAtyMBa6s4rIrnyPe7-FIgxVeq64O3ST1h_MZujpK8FeVrtU6XLWGTHg2kMLlwXx3Z4P0/s400/Johnny-Hallyday-Harley-Davidson-Route-66.png" width="400" /></a></div>
En parcourant les grands espaces, Johnny Hallyday vieillissant continuait à importer l'imaginaire d'une Amérique qui n'existait peut-être pas ailleurs que dans son imaginaire mais qui nourrissait celui des fans.<br />
<div style="text-align: center;">
"<span style="background-color: white; color: #222222;"><span style="font-family: inherit;"><i>Mon Amérique à moi est telle que je la rêve</i></span></span></div>
<span style="font-family: inherit;"></span><br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><i style="font-family: inherit;"><span style="background-color: white; color: #222222;">Telle que je l'ai vécue, telle que vous l'avez vue</span></i></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
<i></i></span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><i><i style="font-family: inherit;"><span style="background-color: white; color: #222222;">Dans les films noir et blanc, la lumière était belle</span></i></i></span></div>
<span style="font-family: inherit;"><i>
<span style="background-color: white; color: #222222;"></span></i></span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><i><span style="background-color: white; color: #222222;"><i style="background-color: transparent; font-family: inherit;">Et les figurants des westerns semblaient tout droit venus</i></span></i></span></div>
<span style="font-family: inherit;"><i><span style="background-color: white; color: #222222;">
</span></i></span><span style="background-color: white;"></span>
<br />
<div style="color: #222222; text-align: center;">
<span style="background-color: white;"><span style="font-family: inherit;"><i>Des albums illustrés signés Norman Rockwell</i></span><span style="font-family: "arial" , sans-serif; font-size: x-small;">"</span></span></div>
<span style="background-color: white;">
</span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="background-color: white;"><span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="color: #222222; font-size: x-small;">(Mon Amérique à moi, paroles de Philippe Labro)</span></span></span></div>
<span style="background-color: white;">
</span>Une Amérique que son corps portait.<br />
Ce corps français du rock était un corps transatlantique, nourri des symboles d'une masculinité américaine traditionnelle, métissée de rock et d'Hollywood.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiECFx8E_G98RZREEOdTyNGfgFTTfZkClb7Z5DlSnMCOViufOO0ZfJgZizUFQjCwQGsZovF8gAawswFl8or2V7UoPhg2pmg0sK-Fesv0sEXHQ3uh7rJyFFFnRTvyMIrmea4W6DHNawoeKI/s1600/Johnny_Hallyday-Dead-New+York+Times-Mort.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1316" data-original-width="1542" height="341" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiECFx8E_G98RZREEOdTyNGfgFTTfZkClb7Z5DlSnMCOViufOO0ZfJgZizUFQjCwQGsZovF8gAawswFl8or2V7UoPhg2pmg0sK-Fesv0sEXHQ3uh7rJyFFFnRTvyMIrmea4W6DHNawoeKI/s400/Johnny_Hallyday-Dead-New+York+Times-Mort.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Article en ligne du <i>New York Times</i></span></td></tr>
</tbody></table>
Le <i>New York Times</i> ne s'y est pas trompé en associant Johnny Hallyday à Elvis Presley.<br />
L'attitude des deux rockers sur scène se retrouve dans leur manière de camper la masculinité sur leurs jambes écartées.<br />
Le corps de Johnny est ancré dans la masculinité de Presley, saupoudrée d'imaginaire de cinéma américain.<br />
<br />
Les looks de Johnny Hallyday se transforment, chemise ouverte, jeans, paillettes, franges, cuir, ray-ban, bandeau, pattes d'eph ou cuir moulant au gré du temps.<br />
Pour faire vite, ci après quelques montages d'images obtenues en tapant "Johnny Hallyday" et une décennie, 1960, 1970 et ainsi de suite, sur google image.<br />
Ce chronophotomontage illustre le processus de patrimonialisation du corps de Johnny. Comment il devient modèle pour un public populaire (je vais vite, on pourrait parler de Richard Hoggart, ou s'inspirer des Cultural Studies pour caractériser la "sous-culture de la jeunesse hallyday" qui va vieillir avec lui)<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8cygSKgKSA_PIE1qpWuUPBhnXq6MfukJbHrW9UIScwyJvTNRANXf0UCawp6qvg03_SmVJQ4gI4xNcZQrpKca1ZYIIqvfz0lvauoSudC7rIaiKQbl3zlz6hB0w9aKfprkjt0JKBT4Hm9I/s1600/Johnny+Hallyday+1970%2527s.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="558" data-original-width="1600" height="220" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8cygSKgKSA_PIE1qpWuUPBhnXq6MfukJbHrW9UIScwyJvTNRANXf0UCawp6qvg03_SmVJQ4gI4xNcZQrpKca1ZYIIqvfz0lvauoSudC7rIaiKQbl3zlz6hB0w9aKfprkjt0JKBT4Hm9I/s640/Johnny+Hallyday+1970%2527s.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Johnny Hallyday dans les seventies, Ray-Ban, Favoris et Perfecto</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMEjyIEOjyQVZ84opIc_HlVJUVTYdFr3vKPGVLY1gHbvL-nyXoCxjAsGrFY2Tgyde3pyvMTZqeczY6uZqUmpDEjOXjF9UOZerVO8ZEKxH2wtr8OyHKyJp8RIWrOEfUtYke3WmiuKbEVis/s1600/Johnny+Hallyday+1980%2527s.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="859" data-original-width="1600" height="342" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMEjyIEOjyQVZ84opIc_HlVJUVTYdFr3vKPGVLY1gHbvL-nyXoCxjAsGrFY2Tgyde3pyvMTZqeczY6uZqUmpDEjOXjF9UOZerVO8ZEKxH2wtr8OyHKyJp8RIWrOEfUtYke3WmiuKbEVis/s640/Johnny+Hallyday+1980%2527s.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Années 1980, franges, paillettes, cuir et clous</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyFFZn3ODGzE2kjxQI6o58itZIoOaMSYp-2YPhO6595Ye6DrBUWpK2fjOy7vCiBMTyxE7hlWvzFv1qredvVb_sfWofTI90xjlylu3t1yukTrr0M9NXCuCNxu17Lp2O-G8UuCbCmV_n5QE/s1600/Johnny+Hallyday+1990%2527s.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="837" data-original-width="1600" height="334" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyFFZn3ODGzE2kjxQI6o58itZIoOaMSYp-2YPhO6595Ye6DrBUWpK2fjOy7vCiBMTyxE7hlWvzFv1qredvVb_sfWofTI90xjlylu3t1yukTrr0M9NXCuCNxu17Lp2O-G8UuCbCmV_n5QE/s640/Johnny+Hallyday+1990%2527s.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">1990's, la cinquantaine rugissante</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEie04KCJS6dAehP8QQsoGRoabycMfs08XK_ANZp6iTvpw-rVg6WEE8adjrvFA43b2ir8Iz40y6q2Lqj5jbDS37Tr6aBU7RreGyDxuJEa8iKBHg9d3LvRbkI3I-ec0ZH7Y8GguSwu9OaM_8/s1600/Johnny+Hallyday+2000%2527s.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="865" data-original-width="1600" height="345" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEie04KCJS6dAehP8QQsoGRoabycMfs08XK_ANZp6iTvpw-rVg6WEE8adjrvFA43b2ir8Iz40y6q2Lqj5jbDS37Tr6aBU7RreGyDxuJEa8iKBHg9d3LvRbkI3I-ec0ZH7Y8GguSwu9OaM_8/s640/Johnny+Hallyday+2000%2527s.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">2000, le vingtième siècle ou le corps maîtrisé... et vieillissant</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpEZw1ieCJ90Fwk6PWOI5zDlDIJSm1vpHVl4TQE68Ezgs9S5fsGeEtkYwqWyqaH0nU9YRcXLH_WWx3CrxKLGfqC-NRtz8bfRZLxuI4vHKIirZxzWSLyCTin35tqgwttSdXj1bfS-v-Nw0/s1600/Johnny+Hallyday+2016.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="539" data-original-width="1600" height="214" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpEZw1ieCJ90Fwk6PWOI5zDlDIJSm1vpHVl4TQE68Ezgs9S5fsGeEtkYwqWyqaH0nU9YRcXLH_WWx3CrxKLGfqC-NRtz8bfRZLxuI4vHKIirZxzWSLyCTin35tqgwttSdXj1bfS-v-Nw0/s640/Johnny+Hallyday+2016.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">2016: Toujours vivant</td></tr>
</tbody></table>
On le voit sur ces montages, malgré l'âge, le corps reste campé dans la masculinité rock sur scène comme ailleurs.<br />
<br />
Mais la masculinité faite patrimoine (avec ses goodies et produits dérivés vendus en ligne) passe<br />
aussi par tous les symboles du rock dont Johnny Hallyday a joué.<br />
Parmi eux, les bijoux et les tatouages.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiG0FCBCNEGKvKZmxPBEWB77bn54K-9LSwUNwtVksF1IRpDdqui5IOzPdk_1UBYflHkpkyutnj9uQusrc3Xu369nMYd1ilsHzHeq9cJETLmqJtgFtbJE8-Q631biSGYGU9OI0rMVJB7I_s/s1600/I+survived+2016-Keith_Richards-Johnny_Hallyday.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1176" data-original-width="948" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiG0FCBCNEGKvKZmxPBEWB77bn54K-9LSwUNwtVksF1IRpDdqui5IOzPdk_1UBYflHkpkyutnj9uQusrc3Xu369nMYd1ilsHzHeq9cJETLmqJtgFtbJE8-Q631biSGYGU9OI0rMVJB7I_s/s200/I+survived+2016-Keith_Richards-Johnny_Hallyday.png" width="160" /></a></div>
<b>Bijoux</b><br />
Le corps de Johnny s'est couvert de bijoux tout au long de sa vie, boucle d'oreille (pas aussi tôt que Keith Richards mais quand même), pendentifs, bracelets, bagues, et sur les dernières années une juxtaposition de style, un peu à la Keith Richards justement dont il a reposté en 2016 un clin d'oeil à la mort sur son compte Instagram, affichant une ardoise indiquant avec humour "I survived 2016")<br />
Les bijoux de Johnny peuvent paraître ringards aujourd'hui mais ils ont été des signes de rébellion, marques de mauvais garçons, cheveux longs et blousons.<br />
Les bagues,vanités incrustées, pièces voyantes et marquantes des loubards inquiétants des années baston... et qui avec l'âge signaient l'enracinement du vieux chanteur dans les marques du rock.<br />
Il faudra bien la faire cette généalogie du bijou hallydesque, depuis la croix des jeunes années au christ stylisé, crucifié, guitare en bandoulière... portés en pendentif.<br />
Boucle à l'oreille, bagouzes aux doigts, croix sur le torse, manquaient plus que les tatouages.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFM2BJk5jWUkANEvr_MntWSmEfnlNpaNEYPbL1dpfFd7UDQ-qNte5PA3lnshJ6TIhQ7MiKQYnfNLo3jXAbPPdsMICT50Ey8SX3bgq4F9xzCPW5rOhXeET3kgqfWI0K8Ybpw4ltYVERpXQ/s1600/Johnny_Hallyday-Croix-Christ.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="276" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFM2BJk5jWUkANEvr_MntWSmEfnlNpaNEYPbL1dpfFd7UDQ-qNte5PA3lnshJ6TIhQ7MiKQYnfNLo3jXAbPPdsMICT50Ey8SX3bgq4F9xzCPW5rOhXeET3kgqfWI0K8Ybpw4ltYVERpXQ/s640/Johnny_Hallyday-Croix-Christ.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Pour Johnny, le Christ portait sa croix... et une guitare</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmvNe4PIYxNh7LhfqfBLbaIlVA7jVPq0vV225gojz97qqGeTcFtBAOIZeojFkyr8bT7mYgym-dMf3Pp6tpn8XDeZIAIdJxO_F_K1WRK_ETu_mh9mPLz9GNSyMoh4MsM-kbSQ5_S8SLNXk/s1600/tatouages-bijoux-Johnny-Hallyday.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="683" data-original-width="1000" height="435" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmvNe4PIYxNh7LhfqfBLbaIlVA7jVPq0vV225gojz97qqGeTcFtBAOIZeojFkyr8bT7mYgym-dMf3Pp6tpn8XDeZIAIdJxO_F_K1WRK_ETu_mh9mPLz9GNSyMoh4MsM-kbSQ5_S8SLNXk/s640/tatouages-bijoux-Johnny-Hallyday.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFBHrN9N_evJK2QZtRaYrVYjSugx-O_Tj5yp3s7G0d9dg5GC3LK4-9bHRF7ewfX6DQDO2Jd6tdvMnvV1bWxtFoC6v_ow1gNQ-YIDR64D1EYvFFVbzF2hD9K_6W0tIxsi08dhT4qWLTe3U/s1600/bijoux-Johnny_Hallyday.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="299" data-original-width="1021" height="185" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFBHrN9N_evJK2QZtRaYrVYjSugx-O_Tj5yp3s7G0d9dg5GC3LK4-9bHRF7ewfX6DQDO2Jd6tdvMnvV1bWxtFoC6v_ow1gNQ-YIDR64D1EYvFFVbzF2hD9K_6W0tIxsi08dhT4qWLTe3U/s640/bijoux-Johnny_Hallyday.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
<b>Tatouages</b><br />
Johnny Hallyday était tatoué, très.<br />
Et il a été aussi beaucoup tatoué sur le corps de ses fans.<br />
Si les tatouages "de Johnny" représentent le chanteur, Johnny, lui affichent des motifs de cette Amérique qu'il incarne, celle des cows-boys et des indiens, celle de la liberté, de l'amour et la mort.<br />
Jusque dans la peau Johnny porte le rock venu des Etats-Unis d'Amérique où il aimait d'ailleurs se faire tatouer (y compris le signe du diable, 666, symbole dont joue le rock). Le loup, l'aigle, le "dream catcher", le scorpion... les grands espaces encore, les animaux libres et fiers, les symboles des natifs, des Amérindiens...<br />
Tout ceci, contribue à la construction d'un soi rockeur, quand bien même ce rockeur est devenu image, est devenu bijou, est devenu tatouage.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNAJvgbrR5WVvKdRZ3Zwy_ZwtT7r4LMG213NgR0u_MBdQam01N915qzdy3a1jA7xzggkOk3W0_ewTFR9rB3BANee39t8t1pve-jbKOhWFUAhzouxPhsDfX_x2SACyCePxzGdDVbRy1q7M/s1600/pendentif-Johnny_Hallyday.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="467" data-original-width="470" height="198" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNAJvgbrR5WVvKdRZ3Zwy_ZwtT7r4LMG213NgR0u_MBdQam01N915qzdy3a1jA7xzggkOk3W0_ewTFR9rB3BANee39t8t1pve-jbKOhWFUAhzouxPhsDfX_x2SACyCePxzGdDVbRy1q7M/s200/pendentif-Johnny_Hallyday.jpg" width="200" /></a></div>
<br />
Ce corps-patrimoine du rock, élaboré pendant soixante ans de scène et de mises en scène survit à Johnny, comme celui d'Elvis, à coup d'images, de symboles, de vidéos et de bandes-sons.<br />
<br />
Car la voix vient du corps, comme le rock vient du blues, là où se nichent les entrailles.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjw4MVShjiYUrwlAHNUwVz1xNwGg8XRkrlb_6dOa9jFRAK5lU37yYiER2I7JSh1xx_V8wGGkkLUeZtcCB_XUD5U1CcLQl5rsg3hq91ZXD1y4CeBGwZY9OpOmo2RjdHicHwdoQUPD9Aefsw/s1600/Johnny_Hallyday-Tatouages-Tatoue%25CC%2581-Fans.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="916" data-original-width="1486" height="246" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjw4MVShjiYUrwlAHNUwVz1xNwGg8XRkrlb_6dOa9jFRAK5lU37yYiER2I7JSh1xx_V8wGGkkLUeZtcCB_XUD5U1CcLQl5rsg3hq91ZXD1y4CeBGwZY9OpOmo2RjdHicHwdoQUPD9Aefsw/s400/Johnny_Hallyday-Tatouages-Tatoue%25CC%2581-Fans.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">fan tatoué, "<span style="text-align: start;">J't'ai dans la peau Johnny". Sur le "live" du Monde, 6.12.2017</span></span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrmNMq_ixLSQme25BVkQL-2oAi46N4ozJhLkrR2s8z1rcHb1v57Plx3NWmpYhj0gz7TmYj6k-WazzC80mSBU6-x0vZVDr-tnfk7rGzFO4FUmNl4_W5rda1ywUOVEBEz5qOr_wRWcioRPE/s1600/Tatouage-Aigle-Johnny-Hallyday.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="451" data-original-width="338" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrmNMq_ixLSQme25BVkQL-2oAi46N4ozJhLkrR2s8z1rcHb1v57Plx3NWmpYhj0gz7TmYj6k-WazzC80mSBU6-x0vZVDr-tnfk7rGzFO4FUmNl4_W5rda1ywUOVEBEz5qOr_wRWcioRPE/s320/Tatouage-Aigle-Johnny-Hallyday.jpg" width="239" /></a></div>
<br />
note: cette réflexion sur "le corps du rock" comme espace de construction d'un type de masculinité, et sur la masculinité comme patrimoine (qui se construit, se diffuse, se transmet, se fixe et se déplace...) a été entamée avec Luc Robène (voir la revue <i>Corps</i>, <a href="https://www.cairn.info/revue-corps-2015-1-page-9.htm" target="_blank">Le Corps du rock</a>).<br />
<span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-stretch: normal; font-style: normal; font-weight: bold; left: 153px; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; top: 1174px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span><span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-stretch: normal; font-style: normal; font-weight: bold; left: 153px; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; top: 1174px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span>liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-81031850439983801572017-11-03T15:23:00.000+01:002018-02-01T06:53:16.958+01:00Johnny Hallyday déclin d'un corps du rock<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeI7dWpCKgQDHhT5PFlwF3K8_MZMqy2ZT5_D3jmGgjG2_b9bRVUdXEyE6JUowOEyQygbUlzmqY7b1H_M-Gg1R2ac4FdPgGO33y8s-J1ldpl1soLkur5LE-ZsungRqGTUisxNpUQafzVnU/s1600/Johnny_Hallyday-Rester-Vivant-2016.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="999" data-original-width="1600" height="248" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeI7dWpCKgQDHhT5PFlwF3K8_MZMqy2ZT5_D3jmGgjG2_b9bRVUdXEyE6JUowOEyQygbUlzmqY7b1H_M-Gg1R2ac4FdPgGO33y8s-J1ldpl1soLkur5LE-ZsungRqGTUisxNpUQafzVnU/s400/Johnny_Hallyday-Rester-Vivant-2016.png" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Hier, 2 novembre 2017, Gala titre un article de Marion Rouyer:</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<a href="http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/johnny_hallyday_opere_de_la_hanche_et_immobilise_en_fauteuil_roulant_il_peut_remarcher_407866" target="_blank">"Johnny Hallyday opéré de la hanche et immobilisé en fauteuil roulant : il peut remarcher"</a>.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Sous-titré "Une santé fragile", l'article renseigne sur les dernières hospitalisations du chanteur qui aurait été opéré de la hanche mais aurait aussi subi une séance de chimiothérapie pour son cancer du poumon.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
La hanche de Johnny inquiète au moins autant que la cuisse de Zinedine Zidane en 2002.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Parce qu'elle est la hanche d'un patrimoine de la masculinité française.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Plus que la hanche, le cancer du poumon symbolise le déclin de celui qui depuis 50 ans incarne le corps français du rock, et au bout du déclin, la mort.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Les images de Johnny fatigué, au visage creusé et aux traits tirés et la certitude qu'il souffre d'un cancer rappellent qu'il va mourir, comme tous les rockers.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
L'an dernier, l'entrée sur scène de Johnny dans sa tournée "Rester vivant", affiche pourtant ce qui fait sa force: la manière dont il se transforme en bête de scène et la manière dont son corps devient, dès la première mesure, dès la première lumière, un corps fort, un corps qui incarne une masculinité devenue patrimoine.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Hallyday est un chanteur-corps qui prend la scène depuis sa toute première apparition à la télé en 1960 à l'âge de 17 ans (<a href="http://www.ina.fr/video/I00000499" target="_blank">que l'on peut voir ici</a> et où il est présenté comme timide lorsqu'il doit parler mais dont on perçoit bien qu'avec sa guitare il incarne déjà le rock).</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzwHZIT5xe2xaIjkkmxuT102mNqbYdBpKV3wxmbMfYATtx6zk3GiWdr5gMcljiPcMF2vL7dh46HGcQlXTjSLmA3s-gL81t5g0I5zjq-dpa7vgjRfFEzn5Udj_A-Fq_APVWpQgMVYMeMdE/s1600/Johnny_Hallyday-1960-1ere-TV.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="680" data-original-width="1094" height="198" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzwHZIT5xe2xaIjkkmxuT102mNqbYdBpKV3wxmbMfYATtx6zk3GiWdr5gMcljiPcMF2vL7dh46HGcQlXTjSLmA3s-gL81t5g0I5zjq-dpa7vgjRfFEzn5Udj_A-Fq_APVWpQgMVYMeMdE/s320/Johnny_Hallyday-1960-1ere-TV.png" width="320" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: left;">
</div>
<div class="" style="clear: both; text-align: left;">
La toute première image du concert de "Rester vivant" de 2016, donc, celle où le rideau s'ouvre sur une ombre, Johnny Hallyday devient Marv, l'indestructible personnage de Sin City (2005), joué par un autre acteur-corps, Mickey Rourke.</div>
<div class="" style="clear: both; text-align: left;">
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdaUPi3xyV73pXgSJuCNDKqSzTUta99ThyphenhypheniCAsNmLhpDlKtI6BHsuCOrbBZmuGhC-nJpf5CR1N0ZuyyVRpX7Bamtd3pLKfrPgoGFlfHTVHcDABcf3j9Uwc8_0c64uq0bMF0-j4OAAKdwY/s1600/Marv-Sin-City-Mickey_Rourke.png" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="726" data-original-width="446" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdaUPi3xyV73pXgSJuCNDKqSzTUta99ThyphenhypheniCAsNmLhpDlKtI6BHsuCOrbBZmuGhC-nJpf5CR1N0ZuyyVRpX7Bamtd3pLKfrPgoGFlfHTVHcDABcf3j9Uwc8_0c64uq0bMF0-j4OAAKdwY/s320/Marv-Sin-City-Mickey_Rourke.png" width="196" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Mickey Rourke as Marv, Sin City</div>
<div>
<br /></div>
</td></tr>
</tbody></table>
La carrière de Johnny, ce sont des chansons (plus de 1000 titres), des disques (50 albums studios, plus de 25 albums live) et des tournées, de nombreuses tournées.</div>
<div class="" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Entre les albums et la scène, Johnny offrent deux facettes:</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Le studio donne les tubes enregistrés avec ce qui se fait de mieux comme musiciens, comme paroliers, tubes que les radios diffusent années après années. Dans le studio, Johnny est une voix. Sur les premières pochettes, il prend la pose du rocker.</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhN3L0RHtTXRGOMVkrTA4qWWYXFzD2HU0JxJGuOEuxROSYFWpRaVa058t6oB_MMZK-pLRXnf-0Gp7rLQTOp3dhM2HZmE93kjPGZtNvwe3j-7SVlrDjaun9k1X2-R4TnSxWN1tS8UGDMGzM/s1600/Johhny_Hallyday-Taimer-follement-1960.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="579" data-original-width="580" height="319" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhN3L0RHtTXRGOMVkrTA4qWWYXFzD2HU0JxJGuOEuxROSYFWpRaVa058t6oB_MMZK-pLRXnf-0Gp7rLQTOp3dhM2HZmE93kjPGZtNvwe3j-7SVlrDjaun9k1X2-R4TnSxWN1tS8UGDMGzM/s320/Johhny_Hallyday-Taimer-follement-1960.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Johnny Hallyday <i>T'aimer Follement</i>, 1960</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKW3VdwoTvjj-zY77JNWSnjO5QkehyX0SgSAX1Viaq6KHXdG13AbB16czFJOkHvBDSHk165Ypo5XOyOY9_IatoAjouJZCSNPVkB0Lxp3ZbcsU1R-YuG2Lp9s5GLk3y8aL59y-hyLvQ1co/s1600/Johhny_Hallyday-Souvenirs-Souvenirs-1960.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="538" data-original-width="527" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKW3VdwoTvjj-zY77JNWSnjO5QkehyX0SgSAX1Viaq6KHXdG13AbB16czFJOkHvBDSHk165Ypo5XOyOY9_IatoAjouJZCSNPVkB0Lxp3ZbcsU1R-YuG2Lp9s5GLk3y8aL59y-hyLvQ1co/s320/Johhny_Hallyday-Souvenirs-Souvenirs-1960.jpg" width="313" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Johnny Hallyday, Souvenirs, souvenirs - 1960</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Les tournées donnent la scène et le corps suant, carré, synchronisé à la musique, un corps captant le regard par son énergie et par cette manière d'incarner le rock, même vieillissant, même malade, même affaibli. Sur scène, Johnny est un corps rugissant, chantant, vibrant... un corps qui s'offre et s'affirme, qui restitue l'énergie d'un public électrisé.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Avec la maladie, le corps de Johhny inquiète.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
L'hôpital, il connaît. Les malaises, la hanche, le cancer... La presse dite "people" chronique son corps vieillissant qui a ses faiblesses, d'autant qu'il a connu les excès.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Ce déclin de Johnny, on l'a connu chez d'autres forces du rock, Lemmy Kilmister dont le corps des derniers concerts avait perdu de la superbe, malgré le son, malgré la basse, malgré le micro placé haut.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoWyHY3H7paW83BPBctQBqsWMjaoQuv7qjsk7E0rWNFuUmcN0Jf5EVAX1qLwvC8XqEA1PPv1ty4CN0rzXtTx21tmK2tYw1khtNDID-_VX6LJmMld1PTTgFz_JiOI7vGpN4q9WT5Pv9KgA/s1600/Lemmy-Kilmister-Motorhead-Hellfest-2015.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="634" data-original-width="1252" height="202" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoWyHY3H7paW83BPBctQBqsWMjaoQuv7qjsk7E0rWNFuUmcN0Jf5EVAX1qLwvC8XqEA1PPv1ty4CN0rzXtTx21tmK2tYw1khtNDID-_VX6LJmMld1PTTgFz_JiOI7vGpN4q9WT5Pv9KgA/s400/Lemmy-Kilmister-Motorhead-Hellfest-2015.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Lemmy Kilimster</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Hellfest 2015</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Quelques mois avant de mourir</div>
</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Le titre de l'article "<a href="http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/johnny_hallyday_opere_de_la_hanche_et_immobilise_en_fauteuil_roulant_il_peut_remarcher_407866" target="_blank">Johnny Hallyday opéré de la hanche et immobilisé en fauteuil roulant</a>" renvoie à une image de vulnérabilité qui ne colle pas avec la force du chanteur sur scène. Il évoque la couverture médiatique du déclin d'un jeunot pour Johnny, Shane Mac Gowan, le chanteur des Pogues, né en 1957, près de quinze ans après Johnny et que la presse britannique traque depuis qu'il circule en fauteuil. Lui aussi est connu pour ses excès d'alcool. Et tout semble se passer comme si le grand public se délectait de ce déclin.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhFGXDDPKTyf1qZM1DHdUQkdexAcUaTMHuLUhjdMowK6ge8h-8iZ1XiZ7W62PlPzU2zGcL8Py709WvncedUL9rWgbCDmx8wuy77_8BA-QJeZpf1Gzq8xqobguFyDaTTBpBSTOz9q6xRyIE/s1600/Shane-MAcGowan-.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="608" data-original-width="1038" height="187" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhFGXDDPKTyf1qZM1DHdUQkdexAcUaTMHuLUhjdMowK6ge8h-8iZ1XiZ7W62PlPzU2zGcL8Py709WvncedUL9rWgbCDmx8wuy77_8BA-QJeZpf1Gzq8xqobguFyDaTTBpBSTOz9q6xRyIE/s320/Shane-MAcGowan-.png" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: small; text-align: left;">Shane Mac Gowan, The pogues</span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUMEDESqSJskyvkSV6eG3tXeAHr5ljwVQM_jqvpWAuexizXmM7z3B2laZzyZuup_QRJAiTBnpE5JPrJiVBi7gM_3yUAgZhryT5KbGhponIWnWDEHJ1hNEXR5jCT1XCrlJ8HPko4snBXAw/s1600/Shane-MAcGowan-Wheelchair.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="814" data-original-width="1210" height="215" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUMEDESqSJskyvkSV6eG3tXeAHr5ljwVQM_jqvpWAuexizXmM7z3B2laZzyZuup_QRJAiTBnpE5JPrJiVBi7gM_3yUAgZhryT5KbGhponIWnWDEHJ1hNEXR5jCT1XCrlJ8HPko4snBXAw/s320/Shane-MAcGowan-Wheelchair.png" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: small; text-align: left;">Shane Mac Gowan, en fauteuil roulant</span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Johnny malade, blessé, est une image qui fera aussi la une des journaux, comme l'ont fait celles de son visage fatigué.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
J'ai lu que le chanteur vieillissant et malade préparait une tournée.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Allumer le feu jusqu'au bout, c'est finalement très rock'n roll.</div>
<div>
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
</div>
<span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-stretch: normal; font-style: normal; font-weight: bold; left: 193px; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; top: 1597px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span><span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: block; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-stretch: normal; font-style: normal; font-weight: bold; left: 193px; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: left; text-indent: 20px; top: 1597px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span><br />
<span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-stretch: normal; font-style: normal; font-weight: bold; left: 193px; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; top: 1823px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span><span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-stretch: normal; font-style: normal; font-weight: bold; left: 193px; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; top: 1823px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span><br />
<span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-stretch: normal; font-style: normal; font-weight: bold; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span><span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-stretch: normal; font-style: normal; font-weight: bold; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span><br />
<span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-stretch: normal; font-style: normal; font-weight: bold; left: 196px; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; top: 1768px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span><span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-stretch: normal; font-style: normal; font-weight: bold; left: 196px; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; top: 1768px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span><span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-stretch: normal; font-style: normal; font-weight: bold; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span><span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-stretch: normal; font-style: normal; font-weight: bold; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span><span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-stretch: normal; font-style: normal; font-weight: bold; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span><span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-stretch: normal; font-style: normal; font-weight: bold; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span>liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-75477756161224175052017-10-14T20:44:00.000+02:002017-10-16T16:27:11.860+02:00Une semaine de maître de conférences<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi07IH32Ta-8y0X3Lq1l7bUZEmQxxZl0WuI-cmvy5JgZj1iss6gOV7GEBecP95RYwt0hAGDILMYSKbvMRNbGGnhxYsVAh9okmYK3SDAKY__oQQuS9n4_g5NS0Y-oQjLhN5rNbzxFKHcwUw/s1600/Liotard-Punk-is-not-dead-20171013_123551.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="667" data-original-width="500" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi07IH32Ta-8y0X3Lq1l7bUZEmQxxZl0WuI-cmvy5JgZj1iss6gOV7GEBecP95RYwt0hAGDILMYSKbvMRNbGGnhxYsVAh9okmYK3SDAKY__oQQuS9n4_g5NS0Y-oQjLhN5rNbzxFKHcwUw/s200/Liotard-Punk-is-not-dead-20171013_123551.jpg" width="149" /></a></div>
La semaine qui vient de s'écouler (du 9 au 15 octobre) est une semaine qui a été chargée, non seulement par le temps passé à travailler et à me déplacer, mais par l'engagement sur différents plans.<br />
<br />
<b>Emploi du temps:</b><br />
<br />
<b>Lundi 9 octobre</b>, participation à l'expertise collective de l'INSERM sur la dyspraxie et les enfants dys, dit autrement, sur les enfants atteints d'un Troubles Développemental de la Coordination (TDC), pour reprendre la terminologie internationale sur laquelle se sont entendu les scientifiques en 2015. Cette expertise a été lancée il y a un an. Nous en sommes <br />
<a name='more'></a>à la phase d'écriture et de synthèse. Pas la plus facile quand on vient d'horizons scientifiques aussi divers. Mais ce travail fait non seulement apparaître ce que l'on sait, mais aussi:<br />
1) ce sur quoi il faut produire des connaissances<br />
2) des connaissances qui échappent aux critères de la démonstration scienifique basés sur la méthode expérimentale, tout en étant des connaissances pratiques assez largement partagées. Comme le dira la lendemain le professeur Louis Ploton, à propos de l'accompagnement des personnes touchées par la maladie d'Alzheimer, "<i>ça s'observe mais ça ne se démontre pas</i>".<br />
3) ces connaissances avérées – mais non scientifiquement validées – sont produites selon des protocoles qui passent difficilement la barrière des publications scientifiques qui, pour la plupart d'entre elles, laissent de côté une bonne part de la réalité pour lesquelles elles sont convoquées.<br />
Finalement, ce lundi une remarque a été assez partagée par les scientifiques réunis depuis un an sur la question, une remarque qui se nourrit des connaissances pratiques, des études et de l'expérience cliniques qui complètent les expériences des familles et des enfants concernés:<br />
en matière de Trouble Développementale de la Coordination, l'école produit du handicap, ce que j'avais déjà abordé <a href="http://philippe-liotard.blogspot.fr/2010/11/parution-de-leternel-singulier-ouvrage.html" target="_blank">ici</a> ou <a href="http://philippe-liotard.blogspot.fr/2011/04/enfants-dyspraxiques-lecole-handicap.html" target="_blank">ici</a>. Cette piste est à explore pour identifier comment se construit la vulnérabilité des enfants atteints de ce trouble...<br />
<br />
<b>Mardi 10/10 matin</b>, Université Lyon3, début du <a href="http://facdephilo.univ-lyon3.fr/journee-d-etude-corps-et-dependances-1102975.kjsp?RH=PHI-ACCUEIL_FR" target="_blank">colloque "Corps et dépendance"</a> organisé par trois doctorants de philosophie, Andrea Sagni, Quentin Bazin et Jean-Félix Gross. Et de belles interventions en matinée, de Pauline Bégué d'abord sur les médecins malades, ces médecins qui, devenus malades, doivent travailler à devenir soi autrement, à se redéfinir par la maladie en renversant leur regard sur leur soi devenu patient.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3P1N0rvPnfJieaWuZiVf4jfmY3n4J6uVACyTkel0o2eGRmWG_mNx4RZyxz1RUMKzkX-b9_mnOPdh0sxq2KKnteolo6o_O06X2wXLlFO2gQpYZyGiNYtONwYTJp_h_Rlb1AkqdKTCojAg/s1600/Capture+d%2527e%25CC%2581cran+2017-10-16+13.40.15.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="562" data-original-width="890" height="252" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3P1N0rvPnfJieaWuZiVf4jfmY3n4J6uVACyTkel0o2eGRmWG_mNx4RZyxz1RUMKzkX-b9_mnOPdh0sxq2KKnteolo6o_O06X2wXLlFO2gQpYZyGiNYtONwYTJp_h_Rlb1AkqdKTCojAg/s400/Capture+d%2527e%25CC%2581cran+2017-10-16+13.40.15.png" width="400" /></a></div>
Deux autres interventions plutôt centrées sur la question de la prise en charge et de l'accompagnement de personnes très dépendantes ou bien en raison d'un lourd handicap mental altérant leur autonomie par Henri Clément et Anne Clément-Lucas ou bien en raison du vieillissement et de la perte d'autonomie due à l'âge (Christophe Humbert).<br />
Avant d'écouter une nouvelle fois Bernard Andrieu approfondir son concept de "Corps capacitaire" ces interventions m'ont apporté de nombreuses perspectives de réflexion sur ce qu'est le pouvoir du corps mais aussi sur le soin, sur les interactions et les rapports de pouvoir qui en résultent, sur la création du désir et sa force, sur ce qu'est être capable, se rendre capable, devenir capable... sur la manière de penser l'autre, de le percevoir en fonction des altérations faites au corps...<br />
Autour du handicap, forcément, j'ai fait des connexions avec <a href="http://philippe-liotard.blogspot.fr/2011/07/gay-games-blog-video-sport-for-all.html" target="_blank">ce que j'avais ici présenté sur Rohan Murphy</a>, Aimee Mullins (dont on parlera deux jours plus tard à la table ronde de la BU) ou <a href="http://philippe-liotard.blogspot.fr/2011/07/pistorius-aux-mondiaux-dathletisme.html" target="_blank">Oscar Pistorius</a>.<br />
<b>Mardi Après-midi</b> Université Lyon1, cours. Atelier d'écriture avec les étudiantes et les étudiants de première année STAPS. Le hasard a voulu que la séance porte sur l'écriture autour de l'alcool, alors que le colloque se poursuivait – sans moi – sur les addictions. Après un préambule sur Bukowski et ses premières lettres rassemblées dans le beau recueil <i>Sur l'écriture</i> (Au Diable Vauvert), on est allé faire un tour chez Jack London qui racontait sa rencontre avec <i>John Barleycorn</i> avant de finir par la lecture d'extraits de <i>Boire</i> de Fabienne Swiatly.<br />
C'est à partir de ce dernier texte que de nouvelles familles ont été décrites: père, mère, frère, soeur, je...<br />
<b>Mardi, fin d'après-midi</b>, Université Lyon3, fin du colloque "Corps et dépendance". Après l'écriture sur l'alcool, retour à la fac de philosophie pour terminer le colloque. J'ai animé une table ronde qui a engendré des discussions stimulantes, autour d'abord de la notion d'addiction sexuelle à la suite de l'intervention d'Alexia Jubert, avant de discuter la dépendance aux pratiques diététiques dans l'Antiquité romaine avec Dimitri Tilloi D'ambrosi. La question des normes et de la morale traversaient ces deux interventions, ainsi que la question du bien-être, des excès, du débordement. La question de la définition de l'addiction également est revenue, définition pour laquelle Maurice Dematteis chef du service addictologie au CHU de Grenoble pose la nécessité qu'il y ait souffrance du patient ou de la patiente et non seulement excès. Lucie Penel est aussi intervenue depuis la salle pour propser des témoignages cliniques et rendre compte de la manière dont les personnes en demande de prise en charge s'interrogent sur la normalité des comportements qui les dépassent.<br />
<br />
Enfin, devant le public clairsemé des fins de colloque (neuf personnes dans la salle dont les trois organisateurs) nous avons échangé sur l'idée de "Repenser les dépendances", avec Sabine Léonard-Réty, ergothérapeute, Louis Ploton, professeur émérite de gériatrie, Didier Vinot, co-directeur de la chair "Valeurs du soin". Là encore, beaux échanges, stimulants, complémentaires, profondément humains sur les manières d'être bien plus que sur les manières d'agir.<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhE6PUhfIIWRdmw7d097nWn09gKUcrIMur9u_jodF1hOs8Nb2NfDhZgCoHPyCw8D1Ykf1JWMseZA9ImHHAGTjp0qN_ZN260HkU84jf5xqeDJxeeW8MI7UqgJcE_C9W4M7RlFXoUaBxyYWs/s1600/Corps+%2526+de%25CC%2581pendances.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="655" data-original-width="1600" height="162" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhE6PUhfIIWRdmw7d097nWn09gKUcrIMur9u_jodF1hOs8Nb2NfDhZgCoHPyCw8D1Ykf1JWMseZA9ImHHAGTjp0qN_ZN260HkU84jf5xqeDJxeeW8MI7UqgJcE_C9W4M7RlFXoUaBxyYWs/s400/Corps+%2526+de%25CC%2581pendances.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Salle comble ou presque mais débats de haut niveau</td></tr>
</tbody></table>
Après avoir posé que l'autonomie se crée dans la dépendance (axiome emprunté à Edgar Morin: "<i>Il faut être dépendant pour être autonome</i>" dans <i>Science avec conscience</i>), j'ai tenté de développer une idée qui prend forme depuis quelque temps, de la formaliser un peu mieux : l'autonomie dans la modification du corps ne peut pas se faire sans une dépendance aux savoirs.<br />
J'ai pris deux exemples, quant aux bodmods et quant aux corps trans-identitaires.<br />
L'idée consiste à dire que l'autonomie des individus suppose une appropriation des savoirs et de techniques qui peuvent provenir du champ des sciences bio-médicales mais qui s'en affranchissent pour produire des actes que la médecine refuse de produire pour l'instant (par exemple fendre une langue ou implanter un coeur en silicone sur le dos d'une main, pratiques inutiles au sens médical du terme) ou pour se livrer à des transformations hors protocole thérapeutique normalisé (notamment pour les transformations de type transidentitaires qui refusent la dépendance à la prise en charge médicale). Il ne s'agit pas du corps des patients dans le cadre d'une "éducation du patient" qui joue un rôle si important dans les protocoles thérapeutiques actuels, mais plutôt du savoir constitué par des sujets désirants...<br />
Cette idée est à approfondir, forcément. Elle s'inscrit dans une véritable épistémologie du corps: que sait-on, que peut-on produire mais aussi que peut-on espérer, que peut-on faire de ces savoirs (détournés à des fins de construction de soi).<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJ4PA4EnNCL9bn5sW-_g8D2sGoF-3k10mU8OXXL63NJcIBWdsJJTy5PLuJOiGgwAvNktmwfiJ5i97wWGGs5wg_bAk4mjj04a4EPgkOV6kqhPA25V2Y-GzPocitZx7IzR8gk7vLqt5TAOo/s1600/Anne_deBoissy-Lambeaux-NTH8-2017.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJ4PA4EnNCL9bn5sW-_g8D2sGoF-3k10mU8OXXL63NJcIBWdsJJTy5PLuJOiGgwAvNktmwfiJ5i97wWGGs5wg_bAk4mjj04a4EPgkOV6kqhPA25V2Y-GzPocitZx7IzR8gk7vLqt5TAOo/s200/Anne_deBoissy-Lambeaux-NTH8-2017.jpg" width="150" /></a></div>
<b>Mercredi 11/10,</b> cours.<br />
Atelier d'écriture et Philosophie des pratiques corporelles. Le matin, l'alcool a servi de thématique à l'écriture pour un nouveau groupe. Curieusement, l'écriture a semblé être plus difficile. Je n'ai pas encore lu les textes... Je le ferai en ce début de novuelle semaine.<br />
L'après-midi, j'ai accompagné les étudiants de deuxième année STAPS dans l'élaboration de leur dossier sur l'éthique dans les pratiques corporelles, notamment pour les guider dans l'élaboration d'une revue de presse.<br />
<br />
Le soir, <i>Lambeaux</i> de Charles Juliet, jouée par Anne de Boissy sur une mise en scène de Sylvie Mongin-Algan <a href="http://www.nth8.com/Resume-du-spectacle/Lambeaux/pa10sp248.html" target="_blank">au NTH8</a> <br />
<br />
<b>Jeudi 12/10 midi Lyon</b>, animation de la table ronde organisée par la Bibliothèque Universitaire de Lyon1: "Corps réparé, corps augmenté?"<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhW9-jife7Oz7un_LQdABNWiH3cx-WtTDFLatlixqTPxzhbJKS_K2djG5i-H-1GnQWrLML4iSfeL7ifz_ymtyNOh4QpV35n3N6Etzps8JFelOkMDsdSVQypTutqfZWGRkYAK-OZ06c0nE/s1600/Du-corps-re%25CC%2581pare%25CC%2581-au-corps-augmente%25CC%2581-BU-Lyon1-2017.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="418" data-original-width="994" height="167" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhW9-jife7Oz7un_LQdABNWiH3cx-WtTDFLatlixqTPxzhbJKS_K2djG5i-H-1GnQWrLML4iSfeL7ifz_ymtyNOh4QpV35n3N6Etzps8JFelOkMDsdSVQypTutqfZWGRkYAK-OZ06c0nE/s400/Du-corps-re%25CC%2581pare%25CC%2581-au-corps-augmente%25CC%2581-BU-Lyon1-2017.png" width="400" /></a></div>
Cette question est un véritable marronnier et revient régulièrement dans la presse. Les grands espoirs affrontent les grandes peurs, les imaginaires s'affolent alors que les corps se bricolent.<br />
La table ronde a été intense, stimulante, frustrante car il a fallu la clore trop tôt (les formats balisés, toujours, de telle heure à telle heure, après, il y a toujours un train, un cours, on conclue et on court et les questions restent en suspens... ce qui fait qu'elles existent)<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTSEgQT8xXS0gsGZqy4DI0cKPKR2_NBm90HHkOq_IBI3mwAsT1TWlfhqjiniF3gfMZa8nLWtFXKaXhE8wJezcG6i6jb_f4J0LZKeod4PaM9eFdZCHc07T5uatY1JJ8yqL7fdnVCj0aTxU/s1600/Jerome_Goffette-Anthropotechnie-transhumanisme-enjeux.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="828" data-original-width="1148" height="230" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTSEgQT8xXS0gsGZqy4DI0cKPKR2_NBm90HHkOq_IBI3mwAsT1TWlfhqjiniF3gfMZa8nLWtFXKaXhE8wJezcG6i6jb_f4J0LZKeod4PaM9eFdZCHc07T5uatY1JJ8yqL7fdnVCj0aTxU/s320/Jerome_Goffette-Anthropotechnie-transhumanisme-enjeux.png" width="320" /></a></div>
Jérôme Goffette a posé les grands enjeux de la modification de l'humain autour de ce qu'il appelle l'anthropotechnie, c'est-à-dire les pratiques de modification de l'humain qui ne relèvent pas du médical. Son intervention, très précise dans son questionnement, a trouvé un prolongement dans celle de Paul-Fabien Groud, doctorant en anthropologie, qui a mis en évidence l'ambivalence de ce qu'il appelle l'enchantement prothétique contemporain, distinguant les aspirations à l'accroissement des potentialités humaines par la prothèse des réalités ordinaires des personnes conduites par la maladie ou l'accident à en porter (c'est lui qui est revenu sur Aimee Mullins). Devant Damien Issanchou, nouvellement recruté à Lyon1, et qui a réalisé sa thèse sur Oscar Pistorius, le débat était d'une haute tenue, encore renforcé de la présentation de Christophe Marquette qui a brossé les stimulantes et immenses perspectives de l'usage des l'imprimante 3D à des fins médicales, formulé quelques questions simples autour de la réparation.<br />
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On pose de bonnes questions face à des enjeux vertigineux (ainsi par exemple: "l'impression 3D de tissus permettra-t-elle de mettre fin aux dons?"). <br />
Puis, un train, on court, on prend le TGV, on s'assied et on tente de récupérer un fichier écrasé, celui qui présente l'état des lieux de la journée qu'on organise le 2 juin 2018 au NTH8, "La scène punk à Lyon (1976-2016)", le fichier qu'on avait promis d'envoyer avant de bosser sur une autre intervention, au lieu de ça, on refait le boulot, deux heures pour refaire ce qui était fait, quasi le trajet Part-Dieu/Gare de Lyon, entre temps gérer le budget recherche pour la semaine prochaine, plus d'argent pour payer l'hôtel à Épinal au Festival International de Sociologie, billets de train déjà pris pour Épinal, on verra plus tard pour les hôtels, le train entre en gare, on arrive à Paris, on file à l'hôtel, on vide son sac (ce qui signifie qu'on l'allège) et on repart, on va à la banque, pas la sienne, à celle qui attend qu'on soit là pour lancer une nouvelle table ronde:<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzxf1tp1seQnjK4cF_g9p_u9r89ilgkSj0gQtVAnjJAIV1hd5fBB0tofJFlFGZsPGZhDRHetqK_2kkpeEOdShHZ-rZ2wScAHyr0ayo2B3lr9b2VssV7cSkOAGmGpPnRKsPfeqsgrHoHZs/s1600/Sport-diversite%25CC%2581-Gay-Games-BNP-2017.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="608" data-original-width="794" height="245" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzxf1tp1seQnjK4cF_g9p_u9r89ilgkSj0gQtVAnjJAIV1hd5fBB0tofJFlFGZsPGZhDRHetqK_2kkpeEOdShHZ-rZ2wScAHyr0ayo2B3lr9b2VssV7cSkOAGmGpPnRKsPfeqsgrHoHZs/s320/Sport-diversite%25CC%2581-Gay-Games-BNP-2017.png" width="320" /></a><b>Jeudi 12/10 soir, Paris</b>, semaine de la diversité de la BNP-Paribas, pour un débat autour des Gay Games et des conditions d'un sport inclusif.<br />
Avec Pascale Reintau, co-présidente de Paris 2018 (c'est la seconde fois qu'on intervient ensemble - j'ai une pensée pour Manuel Picaud le second co-président, forcément, depuis le temps...), Ryadh Sallem (multi champion paralympique, co-fondateur de <a href="http://ryadh%20sallem/" target="_blank">la CapSaaa</a>, que je rencontre physiquement pour la première fois), Frédéric Potier (délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT-DILCRAH), <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Cluzel" target="_blank">Jean-Paul Cluzel</a> et un insert vidéo de Lilian Thuram (rencontré à Beyrouth il y a trois ans pour le Salon du Livre pour une débat <a href="https://www.jeux.francophonie.org/actualites/sport-discriminations-et-vulnerabilites-enjeux-de-leducation" target="_blank">"Sport, discriminations et vulnérabilité: les enjeux de l'éducation"</a>).<br />
Encore un débat autour des Gay Games. J'en ai quelques uns au compteur. Mais à chaque fois, dans ces débats, j'avance dans l'analyse de leurs significations et de leurs valeurs. Dans la confrontation, dans l'échange, dans la perception différenciée de ces jeux, dans les oppositions qu'ils cristallisent, j'affine ma compréhension des discriminations, des rejets et des haines mais aussi de ce qui fait que les humains peuvent inventer face à cela des dispositifs de partage et de respect.<br />
Ici, c'était l'homophobie, ailleurs, c'est le racisme ou le sexisme. Peu importe. Les haines et leurs violences se heurtent aux solidarités dont la force renforce à son tour les haines. Les Eux, les Nous, les Pas-comme-Nous, les Ils et les Elles...<br />
Comme à chaque fois, je trouve que les Gay Games constituent un événement fondateur du point de vue des valeurs. Au moins autant que les Jeux olympiques. Ils attestent du double sens de l'institution: ce qui institue et ce qui perpétue... J'en dirai un peu plus dans le bouquin que j'y consacrerai... si je parviens à l'écrire.<br />
<br />
<b>Vendredi 13/10 matin</b>, Paris College of Arts. Colloque "Le flou, le faux, le double. Troubles dans l'ornement"<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijdLqW_iSLOYmGwaT6kLN4MN2yhz91V5xm8kTOAEpv_wUHsCWYEWO-xGLnIzex9uIrkYpldsc0Oi0qUIAUqMyz_Yn5Q1fNKpbwBcYeMRCJ2-C1xi3yKMxZjKkKSWaOzBV6yHWshCD8QPo/s1600/LE+flou+le+faux+le+double+-+The+Fuzzy+the+Fake+-+Trouble+in+Ornament-2017.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="899" data-original-width="1600" height="223" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijdLqW_iSLOYmGwaT6kLN4MN2yhz91V5xm8kTOAEpv_wUHsCWYEWO-xGLnIzex9uIrkYpldsc0Oi0qUIAUqMyz_Yn5Q1fNKpbwBcYeMRCJ2-C1xi3yKMxZjKkKSWaOzBV6yHWshCD8QPo/s400/LE+flou+le+faux+le+double+-+The+Fuzzy+the+Fake+-+Trouble+in+Ornament-2017.png" width="400" /></a></div>
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À 07:48, un SMS de Benjamin Lignel "<i>Salut Philippe tout roule? On se retrouve à 9h00?</i>" Oui, tout roule, je boucle la communication que je ferai un peu plus tard sur les "Innovations troublantes dans l'ornement: des punks aux implants".<br />
L'aventure avec Benjamin Lignel est une sorte de rhizome dont la racine principale a été plantée à Nîmes dès 2003, par Monique Manoha, et ses initiatives autour du corps et de l'objet. Elle a été mon initiatrice à ce monde de la création contemporaine dans le bijou. Colloques à Nîmes, expositions... Elle m'a permis de découvrir ce bel objet anthropologique qu'est le bijou que j'ai pu étudier à partir du piercing, des implants (notamment les implants subdermiques, ces bijoux qu'on ne voit pas mais qui modèlent le corps en 3D - tiens, on en a parlé la veille après l'intervention de Christophe Marquette des usages inutilitaires de l'impression 3D, ici donc pour sculpter le corps à des fins esthétiques, ce qui renvoyait à l'idée de Jérôme Goffette des "corps modulaires"). C'est à partir de là donc, dès 2003, que j'ai commencé à recevoir cette stimulation venue du Porte-objet, l'association de Monique Manoha, pour savoir ce qui fait d'un objet un bijou,
et sur la valeur que les humains accordent à ces petites choses qui se
portent ou se fichent.<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_rYxuyVzc7hI3QKpL66YK-j_eAL98qxiROc_farRkUf73EwWdnjn-MFFeEF5y1nnJOfENhuuAkDu-yVO2u3U2qYmOqWTt5-z9KO8KdUDK8YqWvZ1exbQm83loThfZmcLI8xo-luah1-4/s1600/medusa_couv-2017.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="435" data-original-width="320" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_rYxuyVzc7hI3QKpL66YK-j_eAL98qxiROc_farRkUf73EwWdnjn-MFFeEF5y1nnJOfENhuuAkDu-yVO2u3U2qYmOqWTt5-z9KO8KdUDK8YqWvZ1exbQm83loThfZmcLI8xo-luah1-4/s200/medusa_couv-2017.jpg" width="146" /></a>Ce parcours en rhizome sur le bijou renvoie donc à un travail souterrain qui ressurgit par moments, suite aux sollicitations d'Emmanuel Lacoste qui m'a confié la rédaction d'un texte pour une exposition ("Les bijoux, la langue et les entrailles") et invité en Allemagne pour le <a href="http://philippe-liotard.blogspot.fr/2012/09/zimmerhof-2012-bijoux-modifications.html" target="_blank">séminaire Zimmerhof (2012)</a>, ou à celles de Benjamin Lignel qui m'a introduit à Damian Skinner pour le bel ouvrage <i>Contemporary Jewelry in perspective</i> (New York 2013) et plus récemment pour le tout aussi beau catalogue de l'exposition <a href="http://www.mam.paris.fr/fr/edition/medusa" target="_blank"><i>Medusa</i></a> (2017).<br />
Alors ce matin, du vendredi, oui, ça roulait pour venir parler devant Ben Lignel et Brune Boyer de l'association <a href="http://www.lagarantie.org/" target="_blank">La Garantie</a> même si je savais que la matinée serati frustrante de devoir la quitter pour rejoindre un second colloque, celui organisé pour le projet PIND à la Philarmonie, point important de mes recherches depuis deux ans cette <a href="http://pind.univ-tours.fr/" target="_blank">histoire de la scène punk en France (1976-2016)</a>.<br />
La frustration donc, de devoir partir après une entrée en matière stimulante à écouter Laure Carbonnel sur les Bouffons rituels du Mali, cette figure incarnée à base de vêtements et de bijoux de récuparations, figure joyeuse effrayante, transgressive et moralisante puis Massimiliano Moccia do Coggiola sur les Gagas, et faire à partir de ces dandys déclassés une petite histoire des excès de l’élégance masculine.<br />
Mais il a fallu que je quitte la table après la discussion entre nous et avec la salle, après ma présentation du mondes corps troublants des punks et des implants, de l'épingle à nourrice au piercing et aux implants.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6JXOpJd3yrmn4JJahgFoX6j_dr7uvBFGhhLAAuQ6vH6uLiq4Ux98EQabQev0CHoeNUFQ8tedm4_kkolWR0HvzuO-6c-piXVPqwGIX5-uwA2uSpBMelEqJNLgaGGGkpzszfx6w3Rc6CKw/s1600/Lignel-Moccia-do-Coggiola-Carbonnel-2017-Bijoux.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="484" data-original-width="1600" height="120" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6JXOpJd3yrmn4JJahgFoX6j_dr7uvBFGhhLAAuQ6vH6uLiq4Ux98EQabQev0CHoeNUFQ8tedm4_kkolWR0HvzuO-6c-piXVPqwGIX5-uwA2uSpBMelEqJNLgaGGGkpzszfx6w3Rc6CKw/s400/Lignel-Moccia-do-Coggiola-Carbonnel-2017-Bijoux.jpg" width="400" /></a></div>
Je suis parti après avoir présenté une communication qui fait le lien entre cette journée consacrée aux troubles dans l'ornement et le projet de recherche que j'allais rejoindre l'après-midi. Il n'y a pas de rupture, pas de grand écart, plutôt un fondu-enchaîné sur ce que l'on fait à son propre corps dès lors qu'on s'engage contre les normes qui lissent le corps (par l'éducation, les médias dominants, les institutions...), une liaison de plus en plus claire entre ce que la scène punk a généré et son usage transgressif du bijou...<br />
Là encore, écriture en cours... et nouveaux échanges à venir dans les prochaines journées d'étude PIND<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixCFbzzpYredY20Es7Vs4J1cTJJXDCXrWOmKipgfCM21-aGLUndhUpzKO2ruPnkY8WRsSRgc8QYIbcpa3axIFSuoazjxt10-pSopUVwt7yV_4D15MCJlWM5VWBNZorPdpKuXoGbfS6Q1M/s1600/Innovations-troublantes-punks-implants-2017.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1034" data-original-width="1140" height="362" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixCFbzzpYredY20Es7Vs4J1cTJJXDCXrWOmKipgfCM21-aGLUndhUpzKO2ruPnkY8WRsSRgc8QYIbcpa3axIFSuoazjxt10-pSopUVwt7yV_4D15MCJlWM5VWBNZorPdpKuXoGbfS6Q1M/s400/Innovations-troublantes-punks-implants-2017.png" width="400" /></a></div>
<br />
<b>Vendredi 13/10après-midi</b>, Philharmonie de Paris,<br />
<a href="http://pind.univ-tours.fr/events/pind-in-progress/" target="_blank">Colloque Punk is Not Dead</a>. Point étape du projet <br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcCZYNna7bFZu7TEHBUiwdmv4dsDgEb82LVMWxi9j04KvraeFHncglfvTuZbyYTU4eDq_9hvDZzEa-6TeZ70L52RmbTubIy9pk-bsh-TYV4XRXQzeB5f8sNb8Zy6-qINUgS_ytqCFyTNQ/s1600/PIND-Philarmonie-2017-Colloque-Punk-is-not-dead.png" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1266" data-original-width="882" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcCZYNna7bFZu7TEHBUiwdmv4dsDgEb82LVMWxi9j04KvraeFHncglfvTuZbyYTU4eDq_9hvDZzEa-6TeZ70L52RmbTubIy9pk-bsh-TYV4XRXQzeB5f8sNb8Zy6-qINUgS_ytqCFyTNQ/s320/PIND-Philarmonie-2017-Colloque-Punk-is-not-dead.png" width="222" /></a></div>
PIND, Punk is not Dead, dirigé par Solveig Serre et Luc Robène, Financé par l'ANR.<br />
Arrivé juste pour la présentation des Masters, des étudiants qui font leurs armes en matière de recherche sur une réalité qui est apparue une vingtaine d'années avant leur naissance (Clémence Ferrand, sur la scène punk dans la presse quotidienne (1975-1980), Tom Desplanques sur le Vieillissement de la scnèe punk en France ou encore Manuel Roux, sur le DIY comme pratiques éducatives de l'émancipation.<br />
Et comme toujours, des approches scientifiques étonnantes comme le travail d'Eric Migliore sur la prosodie musicale des premiers punks français (1977-1988), des travaux spécifiques (comme celui de Christophe Pécout sur la scène punk normande ou de Christophe Becker), des compte-rendus de création (les photos de Sue Rynski ou le livre Les cent albums de la scène punk de Christian Eudeline), une réflexion sur les archives avec, pour la première fois, la présentation de la base de données élaborée par le projet et qui fournira un véritable outil participatif...<br />
Et puis une table ronde qui commençait bien jusqu'à ce que la Philarmonie soit évacuée en raison de la présence d'un colis suspect... au moment où Michel Ktu nous racontait la constitution de ses archives personnels depuis le squat de la Miroiterie...<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjLim0nzOV3_7OIivZ8WMhqtmBM-f76KP_HaxVAsXjzFh5YBKWOkoQ4JY-WvRN4t2PIap7HPBR55RD0KcOHVLdBs_r81AyJdbphRPNYFJ0FvqfqQuQqPl8BQGt__HNq_T-F_UqKa7oHW0/s1600/PIND-2017-Philarmonie-Ferrand-Rynski-Robene.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="605" data-original-width="1600" height="242" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjLim0nzOV3_7OIivZ8WMhqtmBM-f76KP_HaxVAsXjzFh5YBKWOkoQ4JY-WvRN4t2PIap7HPBR55RD0KcOHVLdBs_r81AyJdbphRPNYFJ0FvqfqQuQqPl8BQGt__HNq_T-F_UqKa7oHW0/s640/PIND-2017-Philarmonie-Ferrand-Rynski-Robene.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Clémence Ferrand, Sue Rynski, Luc Robène à la Philarmonie de Paris - PIND 2017</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6-OLxsSIQITD-NyD7BPNqGC1ccBanKF4xGTxqmIi7fHwpnZuCJW_j59cBePJ9wLOGJKGP6WmRfVq5p0nrWjrJKsi_zT8Co2vzw3-Xwj_uVc5ItnzQ9SV9wL5bLuuVSMuzo0meRzkV0oY/s1600/table-ronde-PIND-2017-Philarmonie.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="539" data-original-width="692" height="311" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6-OLxsSIQITD-NyD7BPNqGC1ccBanKF4xGTxqmIi7fHwpnZuCJW_j59cBePJ9wLOGJKGP6WmRfVq5p0nrWjrJKsi_zT8Co2vzw3-Xwj_uVc5ItnzQ9SV9wL5bLuuVSMuzo0meRzkV0oY/s400/table-ronde-PIND-2017-Philarmonie.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Solveig Serre à la table ronde... peu de temps avant l'évacuation</td></tr>
</tbody></table>
La journée s'est donc finie en queue de poisson pour ce qui est du colloque. Pour le reste, un concert a eu lieu à la salle Barbara Fleury, auquel je n'ai pas pu assiter car le lendemain je devais être à Lyon.<br />
La journée d'étude suivante sur <a href="http://pind.univ-tours.fr/events/appel-a-communication-elle-pogote-elle-pogote-ma-banlieue/" target="_blank">la scène punk en banlieue</a> parisienne aura lieu samedi 21 octobre, soit une semaine après le colloque... ça avance...<br />
On n'a pas pu présenter le projet du 2 juin 2018, alerte oblige... mais ça avance.<br />
<br />
<b>Samedi 14/10, Lyon</b>, Conversation avec François Bon (mais sans Keith Richards).<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIjK2ZsBw8wGp-e1bDQOTPj-MivkR037I4nFvfqLa5weCoPWexu9CoZiHkPyiSw1PDT9uRC6nMdFrPY0hdFodPqpNEIUWDNodk_AHs4ASJKE8uKtDKBaSSRYMU5zCfGsJNzOu1dLP9PyE/s1600/Oeil-de-Francois_Bon-2017.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="926" data-original-width="824" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIjK2ZsBw8wGp-e1bDQOTPj-MivkR037I4nFvfqLa5weCoPWexu9CoZiHkPyiSw1PDT9uRC6nMdFrPY0hdFodPqpNEIUWDNodk_AHs4ASJKE8uKtDKBaSSRYMU5zCfGsJNzOu1dLP9PyE/s320/Oeil-de-Francois_Bon-2017.png" width="284" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">oeil de François Bon</td></tr>
</tbody></table>
<b>Dimanche 15</b>, Il reste le dimanche... direction La Sucrière pour la Biennale d'Art contemporain et un salut à Carole Douillard et sa performance Sleepers qui se répartit parmi les autres oeuvres... autant de corps couchés par terre qui font place à la même indifférence que ceux des SDF qui peuplent les trottoirs des grandes villes, malgré les volontés politiques de les en nettoyer.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLug9U7wqaU3PjGp62h-SPGhm2OZEAVl_hYLpn_6C0G_c00ISDWDBIK5uGQLoRqW-knBw26E8_0wl9woyELBtNh3VaK5UulaDhls3Hd5zNcILw6BwMvFBnsoBfCr_nn_E_XhHdo2fQMTc/s1600/sleepers-Carole_Douillad-2017-Lyon.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="382" data-original-width="1500" height="162" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLug9U7wqaU3PjGp62h-SPGhm2OZEAVl_hYLpn_6C0G_c00ISDWDBIK5uGQLoRqW-knBw26E8_0wl9woyELBtNh3VaK5UulaDhls3Hd5zNcILw6BwMvFBnsoBfCr_nn_E_XhHdo2fQMTc/s640/sleepers-Carole_Douillad-2017-Lyon.jpg" width="640" /></a></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhz9XMeMEoks3yekLTj15IrKBmK1ic7cUFIORxrFMnIufzmoB_ks6YkgBZDqIJ_AKZqy8B2vysm5kH_fg88ahJTK33dXJOFd-q79S_RwRhFeFQotCmB3vPIeQKn372zJkG0p6Ie1_8Bkdk/s1600/20171015_174242.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhz9XMeMEoks3yekLTj15IrKBmK1ic7cUFIORxrFMnIufzmoB_ks6YkgBZDqIJ_AKZqy8B2vysm5kH_fg88ahJTK33dXJOFd-q79S_RwRhFeFQotCmB3vPIeQKn372zJkG0p6Ie1_8Bkdk/s320/20171015_174242.jpg" width="320" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZECb8akgDacRQ_GBrpcJK770hZxXWlQ1AaV1YqTQ2maEfXAEJMVqY-SJceO49dXZzQXpb-49uF5vD_q_oNU9OdSUBnBSnZ-F_0QGp9DtUFYbFHLqXlx-w-tkAeU6w4afzGBjn5J68SDg/s1600/20171015_174551.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZECb8akgDacRQ_GBrpcJK770hZxXWlQ1AaV1YqTQ2maEfXAEJMVqY-SJceO49dXZzQXpb-49uF5vD_q_oNU9OdSUBnBSnZ-F_0QGp9DtUFYbFHLqXlx-w-tkAeU6w4afzGBjn5J68SDg/s320/20171015_174551.jpg" width="240" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjncvOPbMdjuDjtZ3QSbSeVrOaWxxBGlHPIRJlN3b__E0A_eItvzqvhQ0apyctVSjt2NRXPhx9j9JIci5L1DMmJQiDe8UBt16FvyCkGiotYnbgGlpCEKYMZQLObEtyRYJ6AVo7GYi7g7W4/s1600/20171015_173027.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjncvOPbMdjuDjtZ3QSbSeVrOaWxxBGlHPIRJlN3b__E0A_eItvzqvhQ0apyctVSjt2NRXPhx9j9JIci5L1DMmJQiDe8UBt16FvyCkGiotYnbgGlpCEKYMZQLObEtyRYJ6AVo7GYi7g7W4/s320/20171015_173027.jpg" width="240" /></a></div>
Une semaine de réflexions dispersées.<br />
De cette dispersion, je me nourris.<br />
Elle m'apporte de quoi approfondir chaque objet par le biais des questionnements que j'acquiers au contact d'autres chercheurs. Elle alimente le souci épistémologique de production d'une connaissance valide sur ce que font, disent, pensent et éprouvent les humains organisés en société, une connaissance validée autant par celles et ceux qui l'élaborent, que par les actrices et les acteurs sur qui elle porte et qui produisent cette réalité.<br />
<br />
Cette dispersion nourrit aussi mon questionnement sur l'écriture et sur ses fonctions dans la diffusion de cette connaissance avec une certitude de plus en plus ancrée: l'écriture scientifique dans ses formes valorisées (par les revues notamment et les critères qui président à la sélection des articles qu'elles publient) échoue à partager le savoir avéré avec celles et ceux pour qui il est nécessaire.<br />
<br />
Je parle beaucoup, à des publics variés: à des érudits, des spécialistes, des novices, à des étudiants curieux et à des endormis, à des cadres d'entreprises privées et à des militants...<br />
Les savoirs et surtout les questionnements que je diffuse passent par ma parole, ce qui est insuffisant, toujours.<br />
Et à chaque fois, je repars chargé de mots à écrire que je n'écris pas... ou alors en fragments, qu'il faudra bien rassembler un jour...<br />
<br />liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-60813116440384660812017-09-25T00:40:00.000+02:002017-11-03T08:46:42.942+01:00S'aimer tatouée. Femmes, tatouages, cancer, photos, témoignages,etc<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
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<a href="https://www.kisskissbankbank.com/s-aimer-tatouee-le-livre" target="_blank"><img alt="Couv-1501448842" border="0" height="400" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/443653/couv-1501448842.jpg" width="288" /></a></div>
S'aimer tatouée, c'est l'histoire de rencontres autour du tatouage.<br />
Et c'est un livre, un beau et gros livre pour lequel une participation collective vient d'être lancée, une forme d'anticipation sur l'achat, une manière de rendre certain le fait que le livre va exister.<br />
<a href="https://www.kisskissbankbank.com/s-aimer-tatouee-le-livre" target="_blank">L'appel à souscription, c'est ici.</a><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivAXmX0tL5F8Q6WPe0EaqO4mlAOk4XIqQKZgX9D4u4WDVCOXNz7FyNHaP-GT7phSsb_BGU4ewi1-Y2lFZ2k4x58yw4JtmdyZr32GKYX8s4Q16rCuQCeTOW7AE3xx8W7SId1j-JHDVCl70/s1600/S-aimer-tatouee-femmes-tatouage.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="389" data-original-width="540" height="230" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivAXmX0tL5F8Q6WPe0EaqO4mlAOk4XIqQKZgX9D4u4WDVCOXNz7FyNHaP-GT7phSsb_BGU4ewi1-Y2lFZ2k4x58yw4JtmdyZr32GKYX8s4Q16rCuQCeTOW7AE3xx8W7SId1j-JHDVCl70/s320/S-aimer-tatouee-femmes-tatouage.jpg" width="320" /></a></div>
Les rencontres, ce sont d'abord celles qui ont eu lieu entre Nathalie Kaïd, la photographe et des dizaines de femmes tatouées, un peu, beaucoup, trop, peu importe, des femmes qui ont choisi d'imprimer dans leur chair des motifs comme autant de traces de vie.<br />
<a name='more'></a><br />
Ce que raconte <i>S'aimer tatouée</i>, c'est ce que fait le tatouage à la perception que l'on a de soi.<br />
C'est la manière dont l'encre dans la peau transforme le corps profondément au point de changer le regard que l'on porte sur soi, même si le tatouage demeure secret.<br />
Pour chaque personne ayant accepté d'exhiber son corps, Nathalie Kaïd a capté des bribes d'histoire, des témoignages que chacune a rapporté sur cet ancrage de soi par l'encre, des moments marquants ou anodins qui se sont transformés en inscriptions, dessins, ombres, couleurs, lignes, symboles...<br />
Et dans ces témoignages, explose la manière dont on parvient à s'aimer tatouée.<br />
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjy_mokpSBAZzYrHtkpp74BciGMBCoZ0ZFiew43DNvetzMIvGkEnYWKyql29ejTlcbSiYwIcrq_N2HgDCDS4iuazKu_H1kE5qtOVZhmbPYuJcyqw8d4fH_vG-fABsrULSZ2wwkOJjnc174/s1600/laura-tatouage-cancer-sein-masectomie.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="382" data-original-width="540" height="226" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjy_mokpSBAZzYrHtkpp74BciGMBCoZ0ZFiew43DNvetzMIvGkEnYWKyql29ejTlcbSiYwIcrq_N2HgDCDS4iuazKu_H1kE5qtOVZhmbPYuJcyqw8d4fH_vG-fABsrULSZ2wwkOJjnc174/s320/laura-tatouage-cancer-sein-masectomie.jpg" width="320" /></a>Ceci explose surtout chez les femmes qui ont souffert d'un cancer et dont le corps a été doublement altéré – par la maladie puis par les thérapies et la chirurgie – avant d'être orné d'un tatouage.<br />
<br />
Ça n'est pas le propos de <i>S'aimer tatouée</i> mais le livre rassemble photos et témoignages de nombreuses femmes ainsi blessées.<br />
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<br />
<br />
C'est d'ailleurs une des belles rencontres que j'ai vécues, lors de la soirée <a href="https://www.evensi.fr/soiree-rose-tattoo-tables-rondes-et-debats-apero-concert/189913105" target="_blank">d'octobre rose organisée en octobre 2016 à Bordeaux</a>.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijAgh78q8NMhsxf0KKuYDxLOumPV8aOC2y3gOE4ZL6g1F_CtfGyDSu_Tfoo8ZHIZZOX4a5o60LIiJ8KYEBXuABmXDmGO4dp9NnATFf3KeBr3HvjD75CUUX6k-fUsd9Tgm99mgLNhciCdo/s1600/Soiree-Octobre-Rose-2016-Bordeaux.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="960" data-original-width="639" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijAgh78q8NMhsxf0KKuYDxLOumPV8aOC2y3gOE4ZL6g1F_CtfGyDSu_Tfoo8ZHIZZOX4a5o60LIiJ8KYEBXuABmXDmGO4dp9NnATFf3KeBr3HvjD75CUUX6k-fUsd9Tgm99mgLNhciCdo/s320/Soiree-Octobre-Rose-2016-Bordeaux.jpg" width="213" /></a></div>
<br />
C'est là que j'ai proposé ce qui allait devenir le titre du livre "S'aimer tatouée" tant cela ressortait de chaque poignant témoignage.<br />
Chacune avec ses mots, son histoire, revenait à la même conclusion: après le cancer, après la violence faite au corps meurtri, le tatouage permettait de se regarder à nouveau dans le miroir, remplaçait les larmes par le sourire.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHVttd3k8lIOL7k3v9Hg8AsOYKGqj9TYWuqT1ZPN7G_5tS-cY7hRrjlnh3EyYJ0el3YIgTADgfY-gjlXmOmOLDrkrmv5ssWeHf2Uu1RKrwvtFGKFxZk4sGT8-H9U24qfwZUTR3v1LEO9I/s1600/%25C2%25A9Nathalie+kai%25CC%2588d+326.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1065" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHVttd3k8lIOL7k3v9Hg8AsOYKGqj9TYWuqT1ZPN7G_5tS-cY7hRrjlnh3EyYJ0el3YIgTADgfY-gjlXmOmOLDrkrmv5ssWeHf2Uu1RKrwvtFGKFxZk4sGT8-H9U24qfwZUTR3v1LEO9I/s320/%25C2%25A9Nathalie+kai%25CC%2588d+326.jpg" width="213" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtWqpMFLS49r5sJY-t1NCdwMKm_f2d5uvQpN-herqtTpbgfbt6BY4PGRSecvYPxtHYaD7FZ-STMvxtUJa7rZ3QyNAh-s4O6xoaZ683zmvcT8O7gM6LqaQmaJtwZzNrphdJb52GYYLFQjU/s1600/%25C2%25A9Nathalie+kai%25CC%2588d+305.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1065" data-original-width="1600" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtWqpMFLS49r5sJY-t1NCdwMKm_f2d5uvQpN-herqtTpbgfbt6BY4PGRSecvYPxtHYaD7FZ-STMvxtUJa7rZ3QyNAh-s4O6xoaZ683zmvcT8O7gM6LqaQmaJtwZzNrphdJb52GYYLFQjU/s320/%25C2%25A9Nathalie+kai%25CC%2588d+305.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
Et je suis honoré que Nathalie Kaïd ait retenu la formule pour en faire le titre du livre tant elle résume ce que font les tatouages à celles qui les portent..<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtU9gIMX4QlxVnxbP5rKJ3o_a54Mn-PlUEPVjMLaK8RPRXi0NVi1Zn0VM8E_MIg0-CVkXADAw8vOYC4LzLQGuYQjBtr2K_DzdmXm0zfrKRKP_hLigYvVfPEvCT-9RYJG59QIVRno0u9k8/s1600/%25C2%25A9Nathalie+kai%25CC%2588d+331.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1118" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtU9gIMX4QlxVnxbP5rKJ3o_a54Mn-PlUEPVjMLaK8RPRXi0NVi1Zn0VM8E_MIg0-CVkXADAw8vOYC4LzLQGuYQjBtr2K_DzdmXm0zfrKRKP_hLigYvVfPEvCT-9RYJG59QIVRno0u9k8/s320/%25C2%25A9Nathalie+kai%25CC%2588d+331.jpg" width="223" /></a></div>
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<a href="https://www.kisskissbankbank.com/s-aimer-tatouee-le-livre" target="_blank">En contribuant à l'appel à souscription</a>, on rend possible l'existence d'un tel ouvrage, dont les modèles sont des femmes anonymes qui ont fait preuve d'une confiance immense en exposant leur corps à l'objectif de Nathalie Kaïd.<br />
D'ailleurs, il suffit d'aller voir sur le site pour en savoir plus sur le livre et où tout est raconté.<br />
C'est <a href="https://www.kisskissbankbank.com/s-aimer-tatouee-le-livre" target="_blank">ici</a><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikByEJQ3mVKCtPJ4xM5RjTfCKmqClXuwsFunXEU78MM03-iaxyeAROmQhG9logzkLyapaHFduBtRMxo9FpUH3qc7Jc1QAFV0_vWnzQke3SXzIJH3cwmvf4jQeNXLU2uusE9H9FnIjnhDo/s1600/%25C2%25A9Nathalie+Kai%25CC%2588d406.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1065" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikByEJQ3mVKCtPJ4xM5RjTfCKmqClXuwsFunXEU78MM03-iaxyeAROmQhG9logzkLyapaHFduBtRMxo9FpUH3qc7Jc1QAFV0_vWnzQke3SXzIJH3cwmvf4jQeNXLU2uusE9H9FnIjnhDo/s320/%25C2%25A9Nathalie+Kai%25CC%2588d406.jpg" width="213" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVqDyuGN3WTDZXDN8_mKy6iGZuLpikx1ih9OsREaLSxkbvQaM_JN1ODgTVPpwkvIR6JI7zo7woX2YpCnWTumDqc4ULNHQF-e94_QN5ed5eea9Uf2tFN5prYe-W67ruspbPExEfjv25eTU/s1600/Nathalie-Kaid.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="811" data-original-width="540" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVqDyuGN3WTDZXDN8_mKy6iGZuLpikx1ih9OsREaLSxkbvQaM_JN1ODgTVPpwkvIR6JI7zo7woX2YpCnWTumDqc4ULNHQF-e94_QN5ed5eea9Uf2tFN5prYe-W67ruspbPExEfjv25eTU/s320/Nathalie-Kaid.jpg" width="213" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Nathalie Kaïd<br />
Photographe, tatouée... et photographiée</td></tr>
</tbody></table>
<br />liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-27440112574080359402017-08-28T15:20:00.000+02:002017-08-28T15:22:50.389+02:00La robe de Mireille Darc<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQ0BX7ANcAZqrJC14jlH4xIu8s8DKPwL4GuwnLWDavDIZQoQaxVzoKfb7IKqCvMmAs0RcJpIjBHFs4SLm7zBHXu90hxgNL6x_vtg6T7FR4oT3-5NwclYIrTX-Ft0yQEKzs8-xXz-ljcKA/s1600/Pierre-Richard-Mireille-Darc-Le-Grand-blond-Robe.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="346" data-original-width="560" height="197" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQ0BX7ANcAZqrJC14jlH4xIu8s8DKPwL4GuwnLWDavDIZQoQaxVzoKfb7IKqCvMmAs0RcJpIjBHFs4SLm7zBHXu90hxgNL6x_vtg6T7FR4oT3-5NwclYIrTX-Ft0yQEKzs8-xXz-ljcKA/s320/Pierre-Richard-Mireille-Darc-Le-Grand-blond-Robe.jpg" width="320" /></a></div>
Mireille Darc dans une robe qui estomaque Pierre Richard. C'est <i>Le Grand Blond avec une chaussure noire</i>, 1972. J'avais neuf ans. Ce film, je l'ai vu de nombreuses fois. C'était le film drôle qu'on laissait voir aux enfants. Bien sûr, Pierre Richard en pitre maladroit était au centre du film. Mais Mireille Darc en femme fatale était là.<br />
Et j'avais beaux être un petit garçon, j'avais bien vu que sa robe produisait un effet sur Pierre Richard. Et j'avais entendu la profondeur de son "bonsoir", sa voix... à laquelle je ne pouvais rien associer alors.<br />
Cette robe qui habillait Mireille Darc d'un rien est sans doute aussi celle qui a fait que j'ai toujours eu de la tendresse pour elle, née du désir indicible, imperceptible qui s'est construit au fur et à mesure des visionnements, tout au long de mon adolescence.<br />
La fonction comique de l'érotisme, incarné par une robe portée par une blonde, n'enlève rien à la perception de l'érotisme. Mireille Darc apparaissait désirable, sensuelle. C'est cette image que je garde d'elle, malgré le reste, malgré mon souci de ne pas réduire une femme à son image, fut-elle sexy.<br />
Mais là, l'image est si forte, comme le sont les premières images que je ne pouvais rien écrire d'autre.<br />
<br />
Ou bien alors, la regarder sourire, elle-même, sur elle-même, à propos de cette séquence, dans <a href="https://www.youtube.com/watch?v=qqyz3i3e1ys" target="_blank">Le Divan de Fogiel du 28 avril 2015</a>. Et garder le sourire attendrissant de cette dame qui avait alors 77 ans et qui vient de s'éteindre aujourd'hui.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<img border="0" data-original-height="429" data-original-width="842" height="324" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8-vbGxQhIs5zhQkQf4n69mQdfgQ9_qzIg_h9c-VbVPgpGRZNaWnQNO4ysG7PWzgkulCUeqmydVPLPAWxSrIw2q4WexngTJKsiHgzEjGIQx_232K0iaeWyHnNrksrhtBhbFn1x4HoiTxw/s640/Mireille-Darc-2015-Divan-Robe-noire.png" width="640" /><span id="goog_1167649619"></span><span id="goog_1167649620"></span><a href="https://www.blogger.com/"></a></div>
<br />
Lire aussi et écouter, <a href="https://www.franceculture.fr/cinema/mireille-darc-femme-sujet" target="_blank">Mireille Darc, femme-sujet </a> la page consacrée à sa disparition sur France-Culture.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaZiScQkHR8GVSEs9gcSuHhLZ8g9PDxcv3NVKjgpMBP4DYFONPLsTYLvWJ3gM52Sk1HrED6NeByCxF_UXmGlsvM-wyC4OGNd2lX2Kptn18FWxSztb63sWrd0Dixndav0uO7rT7qP7QRnw/s1600/La-robe-de-mireille-darc-Le-Grand-Blond-Avec-Une-Chaussure-Noire-1972.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1122" data-original-width="736" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaZiScQkHR8GVSEs9gcSuHhLZ8g9PDxcv3NVKjgpMBP4DYFONPLsTYLvWJ3gM52Sk1HrED6NeByCxF_UXmGlsvM-wyC4OGNd2lX2Kptn18FWxSztb63sWrd0Dixndav0uO7rT7qP7QRnw/s640/La-robe-de-mireille-darc-Le-Grand-Blond-Avec-Une-Chaussure-Noire-1972.jpg" width="417" /></a></div>
<br />
<br />
<span style="-webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: #bd081c; background-image: url(data:image/svg+xml; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: 'Helvetica Neue', Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: bold; left: 33px; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; top: 575px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span><span style="-webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: #bd081c; background-image: url(data:image/svg+xml; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: 'Helvetica Neue', Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: bold; left: 33px; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; top: 575px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span>liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-58931220231741710402017-05-24T10:03:00.001+02:002017-05-24T10:45:52.608+02:00Et j'ai reçu mon épitaphe – Fosse commune par LMG<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><span style="background-color: #f3f3f3;">
<style>
<!--
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</span></span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<b><span style="font-family: "courier new";">épitaphe</span></b><span style="font-family: "courier new";">: subst. fem.</span><br />
<span style="font-family: "courier new"; font-size: 10.5pt;"><span style="-moz-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; float: none; font-variant-caps: normal; word-spacing: 0px;">1. Inscription mise sur un tombeau pour rappeler
le souvenir d'une personne morte (soit par la simple mention de son nom, de ses
dates, soit par un texte évoquant souvent de façon élogieuse sa personnalité ou
les principales étapes de sa vie)</span></span><br />
<span style="font-family: "courier new"; font-size: 10.5pt;"><span style="-moz-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; float: none; font-variant-caps: normal; word-spacing: 0px;">
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</span></span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><span style="font-size: 10.5pt;">2. </span><span style="-moz-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; float: none; font-variant-caps: normal; word-spacing: 0px;">Tablette fixée sur le mur d'une église, sur un
pilier, et portant une inscription funéraire</span></span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">
</span><span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><span style="-moz-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; float: none; font-variant-caps: normal; word-spacing: 0px;">
</span></span><span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><span style="font-size: 10.5pt;"><span style="-moz-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; float: none; font-variant-caps: normal; word-spacing: 0px;"><span style="-moz-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; float: none; font-variant-caps: normal; word-spacing: 0px;">
<style>
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<b><span style="font-size: 12pt;"> </span></b></span></span></span></span><br />
<span style="font-family: "courier new"; font-size: 10.5pt;"><span style="-moz-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; float: none; font-variant-caps: normal; word-spacing: 0px;"><span style="-moz-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; float: none; font-variant-caps: normal; word-spacing: 0px;"><b><span style="font-family: "courier new"; font-size: 12.0pt;">fosse commune</span></b><span style="font-family: "courier new"; font-size: 12.0pt;">: </span><span style="font-family: "courier new"; font-size: 10.5pt;"><span style="-moz-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; float: none; font-variant-caps: normal; text-align: start; word-spacing: 0px;">fosse ou<span class="apple-converted-space"> </span></span><span style="font-family: "courier new"; font-size: 12.0pt;"></span>tranchée<span style="-moz-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; float: none; font-variant-caps: normal; text-align: start; word-spacing: 0px;"></span><span class="apple-converted-space"><span style="font-family: "courier new"; font-size: 10.5pt;"> </span></span><span style="font-family: "courier new"; font-size: 10.5pt;">creusée dans le sol destinée à y entasser des<span class="apple-converted-space"> </span></span></span><span style="font-family: "courier new"; font-size: 12.0pt;">cadavres (</span><span style="font-family: "courier new"; font-size: 10.5pt;"><span style="-moz-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; float: none; font-variant-caps: normal; text-align: start; word-spacing: 0px;">les fosses communes sont plutôt réservées soit aux
pauvres, soit aux<span class="apple-converted-space"> </span></span></span><span style="font-family: "courier new"; font-size: 12.0pt;">morts<span style="-moz-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; float: none; font-variant-caps: normal; text-align: start; word-spacing: 0px;"></span><span class="apple-converted-space"><span style="font-family: "courier new"; font-size: 10.5pt;"> </span></span><span style="font-family: "courier new"; font-size: 10.5pt;">non identifiés tués lors de catastrophes, d'</span></span><span style="font-family: "courier new"; font-size: 12.0pt;">épidémies<span style="-moz-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; float: none; font-variant-caps: normal; text-align: start; word-spacing: 0px;"></span><span style="font-family: "courier new"; font-size: 10.5pt;">, de
guerres ou de révolutions</span></span><span style="font-family: "courier new"; font-size: 12.0pt;">)</span> </span></span></span><br />
<br />
<br />
<b><span style="font-family: "trebuchet ms" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">Le 20 mai 2017, j'ai reçu mon épitaphe.</span></span></b><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"> </span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiN3Ovt9m_Ki1ALL3yZzeSUS7_dPs-5K26B9OFlBCK1DPekxab5hgd5zAM6_fsTcHmHf_WFJM9OWfEVWYFBjpe7A-QeZPNs8ZWKjX2ax0K9WObFJCLEyU1B2GyE1omLCstkwSe10U3Wxgs/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2017-05-24+a%25CC%2580+09.25.32.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="921" data-original-width="1600" height="115" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiN3Ovt9m_Ki1ALL3yZzeSUS7_dPs-5K26B9OFlBCK1DPekxab5hgd5zAM6_fsTcHmHf_WFJM9OWfEVWYFBjpe7A-QeZPNs8ZWKjX2ax0K9WObFJCLEyU1B2GyE1omLCstkwSe10U3Wxgs/s200/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2017-05-24+a%25CC%2580+09.25.32.png" width="200" /></a></div>
Je regardais une vidéo de Daniel Darc, dans l'émission <i>Hep Taxi</i> de la RTBF.<br />
Il parle, il questionne, il boit, il déconne, il philosophe.<br />
En fin de vidéo, entre deux gorgée de <i>Baileys</i>, il dit:
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</style><span style="font-family: "calibri"; font-size: 12.0pt;"> </span><br />
<span style="font-family: "calibri"; font-size: 12.0pt;">«</span><i>sur ma tombe, faudra mettre:
<span style="font-family: "calibri"; font-size: 12.0pt;">“</span>comment il savait que c'était fini?<span style="font-family: "calibri"; font-size: 12.0pt;">”</span></i><style>
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</style><span style="font-family: "calibri"; font-size: 12.0pt;">»</span>.<br />
<br />
Daniel Darc projette son épitaphe, reprise de Jackson Pollock qu'il adorait.<br />
<br />
J'ai donc reçu la mienne le jour-même où je revoyais cette vidéo.<br />
Elle m'est arrivée par la poste<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiY4_oRq3Dus_XwBPuH2wNzvCybBoO4XYsVEzqverfg_0zwkOT5_A0WKGFA-xBEKLU5ZZNfcJA9trV3YWYtYjvMR6AKXe7W06DCUTuU-Gnt5ik859xaJtl8A2b4Lagj_h95vHH09gW76KA/s1600/18721399_120332001037624273_2069223604_o.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="581" data-original-width="1600" height="116" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiY4_oRq3Dus_XwBPuH2wNzvCybBoO4XYsVEzqverfg_0zwkOT5_A0WKGFA-xBEKLU5ZZNfcJA9trV3YWYtYjvMR6AKXe7W06DCUTuU-Gnt5ik859xaJtl8A2b4Lagj_h95vHH09gW76KA/s320/18721399_120332001037624273_2069223604_o.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
Et j'ai su que c'était fini.<br />
LMG avait réalisé <i>fosse commune, </i>publié aux éditions les Âmes d'Atala.<br />
C'est un bel objet, c'est une belle histoire.<br />
<i><br /></i>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlLuwTIuClyzL7fKtp4NGhaMfMlqiNM_-R9SknAcl642LQxDNJGTt3SuZwyyw4O7JQK9j0pc1F4blIuLSwu4SiYjQGc2DynGsSQ_w2B00is1oA1CG0plbnkI3uWaB7sH4O7yOZIZsMWFk/s1600/LMG-Fosse_Commune-Editions-les-Ames-d-Attala-2017.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlLuwTIuClyzL7fKtp4NGhaMfMlqiNM_-R9SknAcl642LQxDNJGTt3SuZwyyw4O7JQK9j0pc1F4blIuLSwu4SiYjQGc2DynGsSQ_w2B00is1oA1CG0plbnkI3uWaB7sH4O7yOZIZsMWFk/s320/LMG-Fosse_Commune-Editions-les-Ames-d-Attala-2017.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
L'histoire a commencé en 2011 et s'est finie ce mois-ci, avec la parution du recueil de 365 épitaphes dans <i>fosse commune</i>.<br />
LMG a réalisé un protocole d'une grande rigueur, aussi rigoureux que l'est le caractère implacable de la mort.<br />
Ces épitaphes viennent d'une invitation à imaginer et à raconter sa propre mort puis à en adresser le récit par courrier postal à LMG. Lancée en 2011, l'invitation a ainsi recueilli durant cinq années une manière d'imaginer sa propre fin.<br />
Les dessins réalisés au graphite et à la mine de plomb pour chacun des récits permettait de fixer comment cela c'était fini...<br />
<br />
Il m'a fallu du temps pour témoigner de ma propre mort.<br />
Comment pouvais-je savoir que c'était fini et que ce que j'allais raconter aurait sa place dans une fosse commune où mes restes reposeraient aux côtés de ceux d'inconnues, d'anonymes?<br />
Ma mort est venue par accident, au cours d'un événement devenu historique.<br />
Je ne l'ai pas su tout de suite tant ce fut soudain et violent. <br />
Mais après la stupeur, j'ai pu écrire à LMG comment j'étais mort.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfhmes5UbTDJK2kJqZPVmO1CBdmvAK9ZxIvugtwQad7IkCc23WxwcHWrFKK9OhzBLYjv4I8S_L3pCzg3vlq3r00VB36aXqAFEdk_rrznLrtS_LYySpPiuvCxYCFJV0CHolOtbYc3giTis/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2017-05-24+a%25CC%2580+09.49.42.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="528" data-original-width="510" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfhmes5UbTDJK2kJqZPVmO1CBdmvAK9ZxIvugtwQad7IkCc23WxwcHWrFKK9OhzBLYjv4I8S_L3pCzg3vlq3r00VB36aXqAFEdk_rrznLrtS_LYySpPiuvCxYCFJV0CHolOtbYc3giTis/s320/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2017-05-24+a%25CC%2580+09.49.42.png" width="309" /></a></div>
<br />
En un dessin, elle a résumé ma vie par ma mort.<br />
Comme elle l'a fait pour 364 autres personnes.<br />
C'est assez terrible de se savoir mort.<br />
De savoir que c'est fini.<br />
Lisez <i>fosse commune</i> "entrez dans ces images comme on pénètre à l'intérieur d'un poème" et vous saurez par où nous sommes passés, nous pour qui c'est fini.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEif4qcsZdjzWqk5l86boCmuxQ48YNyWLTAX0N93XRSecsn7z0Fpx0Au1vQYVnkP3QJueglH8UdzGlSOZXu9nvSYVXfmjaL1-udCvpCf82cbBG4IZnq_tLdpVSxjKGmCB6SrAQUtaJHnQ_s/s1600/LMG-Fosse_commune-11-1024x1024.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="1024" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEif4qcsZdjzWqk5l86boCmuxQ48YNyWLTAX0N93XRSecsn7z0Fpx0Au1vQYVnkP3QJueglH8UdzGlSOZXu9nvSYVXfmjaL1-udCvpCf82cbBG4IZnq_tLdpVSxjKGmCB6SrAQUtaJHnQ_s/s320/LMG-Fosse_commune-11-1024x1024.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9OLmJuczWfp_qb6S_GbhmbS86jydnk96xLi3f7Xdz4kUsOL5TZm6vYD5TeELdSLZ49UBQJ89a00YWd7p2BHqnDrvIMaOcnSS56XzypKhNYdczcjarHZhKyYXuZyc7Xwkl9cXqO5FxdAY/s1600/LMG-Fosse_commune-19-1024x1024.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="1024" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9OLmJuczWfp_qb6S_GbhmbS86jydnk96xLi3f7Xdz4kUsOL5TZm6vYD5TeELdSLZ49UBQJ89a00YWd7p2BHqnDrvIMaOcnSS56XzypKhNYdczcjarHZhKyYXuZyc7Xwkl9cXqO5FxdAY/s320/LMG-Fosse_commune-19-1024x1024.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhPIAsLJ1Znr36qx_cs2Cr9TfUMZAUKOcG9UMfVW-WjM9azzDagx8J2XuiptJg5vYGRBaFwe-DUjT1_D_Rl2i4flMdllhj857-o0KLjH8QJwRe5RBv8WOvx22x7EC_hS9tJA-Qw8rIXPpw/s1600/LMG-Fosse_commune-302-1024x1024.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="1024" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhPIAsLJ1Znr36qx_cs2Cr9TfUMZAUKOcG9UMfVW-WjM9azzDagx8J2XuiptJg5vYGRBaFwe-DUjT1_D_Rl2i4flMdllhj857-o0KLjH8QJwRe5RBv8WOvx22x7EC_hS9tJA-Qw8rIXPpw/s320/LMG-Fosse_commune-302-1024x1024.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoRefQCzJYpwmIdS2ZARw-e4PqH9ys4Xdqx51f8Cgp_IAsGrrxWiPw215zYMLLdqDYiBevQFcacSRfM1AulnlevDJrumDY6Nz5d-kBTZegfcUrnVF6rjm_5mskO2w2mm2UPKK3QXdt3kE/s1600/LMG-Fosse_commune-306-1024x1024.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="1024" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoRefQCzJYpwmIdS2ZARw-e4PqH9ys4Xdqx51f8Cgp_IAsGrrxWiPw215zYMLLdqDYiBevQFcacSRfM1AulnlevDJrumDY6Nz5d-kBTZegfcUrnVF6rjm_5mskO2w2mm2UPKK3QXdt3kE/s320/LMG-Fosse_commune-306-1024x1024.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgoFhlaSaIyoxxleK1dzYHNBeI9QxdTKmIpFUGpRS9mt_mnlLo57xYPhOT7uraXiWcXQK1XRLjEeE7oLnRv4UkMRZtQyxXdnh3SQTm5-QmTsIVfyYS_GqgYw-fZphAquB7OLLvjlJ8-Ba8/s1600/LMG-Fosse_commune-350-1024x1024.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="1024" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgoFhlaSaIyoxxleK1dzYHNBeI9QxdTKmIpFUGpRS9mt_mnlLo57xYPhOT7uraXiWcXQK1XRLjEeE7oLnRv4UkMRZtQyxXdnh3SQTm5-QmTsIVfyYS_GqgYw-fZphAquB7OLLvjlJ8-Ba8/s320/LMG-Fosse_commune-350-1024x1024.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMnvSt9JqISd2CeCiwCClMV-6Lj3_l9n44dJmo-FJeQrUALWEEfam0LOA099-VKxuaJ6j5V2J7nI8JAJKT7UKylivz6tG5Wsr5TAeeHgPyWesLg41dgq75erQ_FO_OQFWxZD6msEZPSKg/s1600/LMG-Fosse_commune-362-1024x1024.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="1024" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMnvSt9JqISd2CeCiwCClMV-6Lj3_l9n44dJmo-FJeQrUALWEEfam0LOA099-VKxuaJ6j5V2J7nI8JAJKT7UKylivz6tG5Wsr5TAeeHgPyWesLg41dgq75erQ_FO_OQFWxZD6msEZPSKg/s320/LMG-Fosse_commune-362-1024x1024.jpg" width="320" /></a></div>
Pour <a href="http://lmg-nevroplasticienne.com/?page_id=91" target="_blank">consulter l'intégralité des épitaphes en ligne</a>.<br />
<br />
PS: c'est une belle histoire aussi parce qu'elle a été rendu possible <a href="http://zamdatala.net/2016/11/12/souscrire-aux-epitaphes/" target="_blank">par un financement collaboratif qui a permis de récolter plus de 8000€</a> pour l'édition de <i>fosse commune</i><br />
<br />
Pour découvrir<i> fosse commune </i>en avant-première, <a href="http://stephane-beau.blogspot.fr/2017/05/bienvenue-dans-la-fosse-commune.html" target="_blank">demandez le programme</a><i> </i><br />
<i><br /></i>
<i> </i>liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-49217697248545825102017-04-06T13:49:00.004+02:002017-10-30T08:17:30.966+01:00Jon John is gone - Love on Him<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0vQIJ76cKTWnM8vJXFRrlAwaT_QU4NNccHMCqT8xSORjOmkdaRi7Su-ot1A7o1j_Lxh8Xmn_4RmdyjNA51Cop21E0U-FewCjD_M540cNajJxFtl9Y8izdHnOYzEQcN_tsaHImx95S8C4/s1600/Jon_John-AKA-Berlin-nov-2015.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0vQIJ76cKTWnM8vJXFRrlAwaT_QU4NNccHMCqT8xSORjOmkdaRi7Su-ot1A7o1j_Lxh8Xmn_4RmdyjNA51Cop21E0U-FewCjD_M540cNajJxFtl9Y8izdHnOYzEQcN_tsaHImx95S8C4/s320/Jon_John-AKA-Berlin-nov-2015.png" width="280" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Jon John, le 7 nov 2015<br />
dans sa boutique AKA, Berlin</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Jon John est mort.<br />
Il s'est éteint hier, 5 avril 2017.<br />
A 9h33, je lui avais adressé des "pensées ensoleillées et gorgées de sourire"<br />
Je me demande s'il les as reçues ou s'il était déjà parti.<br />
<br />
Jon John s'était senti faiblir sous les assauts profonds et lancinants de la maladie.<br />
Avec classe, l'artiste a construit et donné une dernière performance, le 10 mars 2017.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4DHk0WMa-qYyS3RDVpGutkGfy8SmttGSeiJjcmPyC67DFIzW5R45tcz0QR-Tj_y5TQlhHx2Am1nylqcBswKa1TzTpg1ZPnbpAOCNSfsCiTE-9hURu_X7V2e2QV6v6icuZ6ba-kW9iK2I/s1600/Jon_John-Love-On-Me-Last+performance.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4DHk0WMa-qYyS3RDVpGutkGfy8SmttGSeiJjcmPyC67DFIzW5R45tcz0QR-Tj_y5TQlhHx2Am1nylqcBswKa1TzTpg1ZPnbpAOCNSfsCiTE-9hURu_X7V2e2QV6v6icuZ6ba-kW9iK2I/s320/Jon_John-Love-On-Me-Last+performance.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Jon John Love On Me</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Soutenu à distance par Ron Athey dans son projet artistique – mais aussi dans son rapport à la maladie, à la souffrance et jusque dans l'approche de la mort –, Jon John a créé sa performance d'adieu <i>Love on Me</i> qu'il conclut en chantant <a href="https://vimeo.com/208705159" target="_blank">I will survive</a> et dont on peut voir ici <a href="https://vimeo.com/208705159" target="_blank">un résumé</a>.<br />
<br />
Malade, affaibli, il est allé jusqu'au bout, le sourire aux lèvres, comme toujours...<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKCZZV7gcs0RpO8yEWLgY7S4NN2X7Sz1lhTrtXZbdhI3vam-9CnECFiuUNmUi1FUvzIzHphl576fsNbyvZNuNEZvnTR8m8vT16ckgUh9UZyjSwFygNcpGaokFj-JsIJN01lp_LHZk9TCY/s1600/Jon_John-las-performance-10-mars-2017.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKCZZV7gcs0RpO8yEWLgY7S4NN2X7Sz1lhTrtXZbdhI3vam-9CnECFiuUNmUi1FUvzIzHphl576fsNbyvZNuNEZvnTR8m8vT16ckgUh9UZyjSwFygNcpGaokFj-JsIJN01lp_LHZk9TCY/s320/Jon_John-las-performance-10-mars-2017.png" width="316" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Jon John, last performance – Love On Me – 10 mars 2017</td></tr>
</tbody></table>
<span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-style: normal; font-weight: bold; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span><span style="background-color: #bd081c; background-position: 3px 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; background-size: 14px 14px; border-bottom-left-radius: 2px; border-bottom-right-radius: 2px; border-top-left-radius: 2px; border-top-right-radius: 2px; border: none; color: white; cursor: pointer; display: none; font-family: "helvetica neue" , "helvetica" , sans-serif; font-size: 11px; font-style: normal; font-weight: bold; line-height: 20px; opacity: 1; padding: 0px 4px 0px 0px; position: absolute; text-align: center; text-indent: 20px; width: auto; z-index: 8675309;">Enregistrer</span>liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-3861587113912147722017-01-08T18:36:00.002+01:002017-01-08T18:40:46.207+01:00Lemmy Kilmister - Life is an accident<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnWv30ie7C5JSUTJzNQm2E-zBHdbjb3aU5jQrWycGEnw5Ga7c9kqDSEBqvXIkZLIqmV6bgntPSEzo4StTUaNk_XKr5ZiltkcKVo8No1PBwLuvpzmEmrZu5ZMelQ7omARmTG2JlKit0wBE/s1600/Lemmy_Kilmister-Slut-On-Stage-1991.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="237" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnWv30ie7C5JSUTJzNQm2E-zBHdbjb3aU5jQrWycGEnw5Ga7c9kqDSEBqvXIkZLIqmV6bgntPSEzo4StTUaNk_XKr5ZiltkcKVo8No1PBwLuvpzmEmrZu5ZMelQ7omARmTG2JlKit0wBE/s320/Lemmy_Kilmister-Slut-On-Stage-1991.png" width="320" /></a></div>
"Everything in your life, really, is accident.<br />
You know what I mean?<br />
The all thing.<br />
You think about it: All the important part of your life is an accident"<br />
<b>Lemmy</b> <b>Kilmister</b> (1991)liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-70894755274147806402016-10-08T10:50:00.000+02:002017-04-22T17:03:33.930+02:00Le monde-corps et les 10 personnes les plus<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgraWHjN6qB2CUO_r5WWlz0o8wep9T7xMULJNQwJSKJXQURNmJOQ5r1wWgRfQ2paq1zJyghJMlIUjhAOVLVPkgnMVB33PIdLfQgcpaNGGc4WchQq96M6R1O_Fo0uy7Jz51hlUgp7DrWUYg/s1600/Rolf_Buchholz.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgraWHjN6qB2CUO_r5WWlz0o8wep9T7xMULJNQwJSKJXQURNmJOQ5r1wWgRfQ2paq1zJyghJMlIUjhAOVLVPkgnMVB33PIdLfQgcpaNGGc4WchQq96M6R1O_Fo0uy7Jz51hlUgp7DrWUYg/s320/Rolf_Buchholz.jpg" width="180" /></a></div>
Quelques mots tapés à la va-vite sur un clavier sont autant de gouttes dissoutes dans l'océan. Aujourd'hui comme hier, sur ce blog comme ailleurs.<br />
Ces traces qui s'affichent sur un écran, circulent sur les smartphones, s'impriment pour être lues plus tard ou conservées, ces tracent numériques qui se copient-collent... contribuent à l'élaboration du grand livre du monde, un grand livre auquel tout le monde contribue, de n'importe quel lieu, à n'importe quel moment, dans n'importe quelle langue et selon n'importe quel niveau de maîtrise de cette langue.<br />
Jamais le monde en train de se faire n'a été aussi accessible à tous (ou presque). Accessible, mais pas forcément lisible:<br />
Tout ce qui se fait quelque part peut-être exposé, discuté, jugé dans l'instantanéité de sa production.<br />
Des humains s'exhibent, d'autres sont exhibés.<br />
Des hommes et des femmes se montrent, d'autres sont captés par un téléphone, une caméra, un appareil photo et leur image circule de manière virale.<br />
Les corps apparaissent ainsi dans toute leur diversité, indiquant comment les cultures travaillent à se distinguer, comment elles se traversent les unes-les autres, comment elles se mêlent mais aussi comment elles se reproduisent, et comment, en leur sein, le mimétisme s'accompagne de l'anticonformisme, la reproduction de la transgression.<br />
Le monde-corps nous saute au yeux tous les jours.<br />
<a name='more'></a><br />
Il donne lieu parfois à des classements bizarres: les 10 personnes les plus laides du monde, les 10 femmes les plus belles du monde, les 10 sportifs les plus sexys, les 10 tatouages les plus flippants, les 10 opérations esthétiques les plus ratées...<br />
Les jugements de valeur et les hiérarchie classent les corps à l'aune d'un bon goût qui se mondialise.<br />
Ce monde-corps permet la compilation de toutes les techniques du corps, de toutes les pratiques de loisir, de toutes les apparences, de tous les imaginaires, de toutes les symboliques, de tous les jugements.<br />
Il est le lieu du recueil ultime qui rassemble les corps les plus ordinaires comme les plus atypiques, les looks les plus convenus comme les accoutrements les plus excentriques.<br />
Le monde-corps s'ouvre à nous.<br />
Quel terrain d'observation majestueux et horrible.<br />
Et quel tribunal pour les juges de la normalité<br />
<br />
Ci-dessous, les 10 personnes les plus... troublantes (selon un classement élaboré par les personnes qui ont assisté à certaines de mes conférences, avant de revoir leur jugement):<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhM6kAaUxk3uti4dLcUW5TMFPtyDYLDwsonunwRJ3BipR9KJXbW05DGgL8ib04umlPlLP3gdfWF2ygdwqZIQUVrn129Z94REP3D9AqJE-L2L-My5tJCJgyTT2b1KdsehNpo43GGyLNryow/s1600/annie-sprinkle.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhM6kAaUxk3uti4dLcUW5TMFPtyDYLDwsonunwRJ3BipR9KJXbW05DGgL8ib04umlPlLP3gdfWF2ygdwqZIQUVrn129Z94REP3D9AqJE-L2L-My5tJCJgyTT2b1KdsehNpo43GGyLNryow/s320/annie-sprinkle.jpg" width="219" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMKjKuZagP2HL89GqOcya55KeGu8LYfPNIPKlpN-HQdVShRa6EDBotx5oE6fpsJ0cUkVXDWvKRFoj1Fb8V6x13z2ggw6r2nOHAkuWGeKVj1-K4Lzn6XA-d9Qz7dvKX3ubGYZgLqleaC7c/s1600/Zombie-Boy.-Rick_Genest.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMKjKuZagP2HL89GqOcya55KeGu8LYfPNIPKlpN-HQdVShRa6EDBotx5oE6fpsJ0cUkVXDWvKRFoj1Fb8V6x13z2ggw6r2nOHAkuWGeKVj1-K4Lzn6XA-d9Qz7dvKX3ubGYZgLqleaC7c/s320/Zombie-Boy.-Rick_Genest.jpg" width="229" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGdjvX07AYgy5SgIVJ7fDLQuGE_HYRW_Ax8tq1IU5zITKFcV57-peu5gXlLV5RG9pLbWn4ZebsQtq5E6v6eTJ5XUFjrnoGP8dTfBAHnU9UBtzMyTRQKagW79-G5sMGLliH_RdjIxt7CTE/s1600/Tiamat-Eva-Medusa-2016.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGdjvX07AYgy5SgIVJ7fDLQuGE_HYRW_Ax8tq1IU5zITKFcV57-peu5gXlLV5RG9pLbWn4ZebsQtq5E6v6eTJ5XUFjrnoGP8dTfBAHnU9UBtzMyTRQKagW79-G5sMGLliH_RdjIxt7CTE/s320/Tiamat-Eva-Medusa-2016.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmewknS1BjxEB-BEY-DMQQki95ilqWZ75plq09a77cwIDvWyp4KoM1PxpDYjceQpqBrRxJQCtCjYR-UAc3qeOe05yUyHjQW9r62XBdg1J1hB6Yiek4-ZCbTBfxZ2By8HLEvq2KUUZArzA/s1600/Buck_Angel.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmewknS1BjxEB-BEY-DMQQki95ilqWZ75plq09a77cwIDvWyp4KoM1PxpDYjceQpqBrRxJQCtCjYR-UAc3qeOe05yUyHjQW9r62XBdg1J1hB6Yiek4-ZCbTBfxZ2By8HLEvq2KUUZArzA/s320/Buck_Angel.png" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0-4VBqEgwjnvI1HHYfjTZU0rj7_dYspgnEJ27r1YUSfW_oiBqmAaKLve0gfAGcs9TUOYJ9vhfa152E5I2uY-S-Tr9eIn2u6fM_5g1cEsQsLCsHB8oFqGxTPNxUytq5hKFD2HpdI0FC7g/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2015-06-16+a%25CC%2580+16.53.45.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="309" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0-4VBqEgwjnvI1HHYfjTZU0rj7_dYspgnEJ27r1YUSfW_oiBqmAaKLve0gfAGcs9TUOYJ9vhfa152E5I2uY-S-Tr9eIn2u6fM_5g1cEsQsLCsHB8oFqGxTPNxUytq5hKFD2HpdI0FC7g/s320/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2015-06-16+a%25CC%2580+16.53.45.png" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgivKQraY9TJ5WsW8QINFakn3g0oQFOUgJAbZ-d-m4NktA2D3PJSzdV-uk2QgpmnjKj_5exnJLI-ENtPgcJt046NYi2iw-hzqA-giD4d1SNixpDUrpqVEhYoaFY6McCFlodHFP9dafQqTA/s1600/Caster_Semenya-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgivKQraY9TJ5WsW8QINFakn3g0oQFOUgJAbZ-d-m4NktA2D3PJSzdV-uk2QgpmnjKj_5exnJLI-ENtPgcJt046NYi2iw-hzqA-giD4d1SNixpDUrpqVEhYoaFY6McCFlodHFP9dafQqTA/s320/Caster_Semenya-1.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtuBT3PNTduGeJ3aYtjz3fNGcbpwoE1VLy9s0HJk98eo8W170xZfS9TwsGCab0bL7LfldxWtHBqTR_xkZwoTHFrZ6OoHDc5oO_P6JVRGHdxl8XBMSFEBI5PFf5FHGPnNP65N8vJekmNsg/s1600/Fakir_Musafar.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtuBT3PNTduGeJ3aYtjz3fNGcbpwoE1VLy9s0HJk98eo8W170xZfS9TwsGCab0bL7LfldxWtHBqTR_xkZwoTHFrZ6OoHDc5oO_P6JVRGHdxl8XBMSFEBI5PFf5FHGPnNP65N8vJekmNsg/s320/Fakir_Musafar.jpg" width="180" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifa1x06mQ_Simzvg_sFxgpuO9SbasEyAf1uFcJHnivt-RaMVmhccdgsC0VCFufaWDsP-qsyLHXCVFdngDM957OMNaxdSSL-6HfZk05uNdcsS_NajNCH0HwLVIykTzVOV80EFpXRKGg-y0/s1600/aneta-and-samppa-portrait.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifa1x06mQ_Simzvg_sFxgpuO9SbasEyAf1uFcJHnivt-RaMVmhccdgsC0VCFufaWDsP-qsyLHXCVFdngDM957OMNaxdSSL-6HfZk05uNdcsS_NajNCH0HwLVIykTzVOV80EFpXRKGg-y0/s320/aneta-and-samppa-portrait.jpg" width="320" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxZdozsW28XGpT_bkYAIt9OLIjxLck7vYgWvie8x5YTGJXaYo8_yYUh9hIVQqXqE28tWfeY_wa9MtvoPdBgrzQTtLy8ProXzLYYjBnnYXK_TES0mDs-ZJH_UDEfe_kuUnKKgJdfwKuwk4/s1600/Shannon_Larratt-spice-eyes-3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxZdozsW28XGpT_bkYAIt9OLIjxLck7vYgWvie8x5YTGJXaYo8_yYUh9hIVQqXqE28tWfeY_wa9MtvoPdBgrzQTtLy8ProXzLYYjBnnYXK_TES0mDs-ZJH_UDEfe_kuUnKKgJdfwKuwk4/s320/Shannon_Larratt-spice-eyes-3.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitm0o2howS_gRrdZZ6kHlvspFDnJShaKYSNtDQA_QY2H7s4oWnw61_o1T1Q9iqB_NbZqeXSFafW7JpDR7oAGq6bDzscC9GSOgcFvWro5YHLnz-PJbi1QMsdIyQ4fed4VV1doyMmcvVQuo/s1600/STELARC-thirdarm-custom.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="208" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitm0o2howS_gRrdZZ6kHlvspFDnJShaKYSNtDQA_QY2H7s4oWnw61_o1T1Q9iqB_NbZqeXSFafW7JpDR7oAGq6bDzscC9GSOgcFvWro5YHLnz-PJbi1QMsdIyQ4fed4VV1doyMmcvVQuo/s320/STELARC-thirdarm-custom.jpg" width="320" /></a></div>
<span id="goog_1810490793"></span><span id="goog_1810490794"></span><br />
<br />liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-4496379851135160132016-08-17T19:28:00.002+02:002019-05-01T16:02:48.183+02:00Caster Semenya 800m catégorie femmes. <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMhtArtNtNknvCVqQz9lTRHbNMzAsP3t5CSQb5ZxiD2EZrEnDem-ZyCbu1zDVx4TojNlVsf7Y0pfZBginxq8SK8rxwM9zSo60CwcnlrFY71DZiDt6_iS8dAnNe5oWlRH2dRMaCoWJ04E4/s1600/Caster_Semenya-800m-women-South_Africa-Rio2016.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMhtArtNtNknvCVqQz9lTRHbNMzAsP3t5CSQb5ZxiD2EZrEnDem-ZyCbu1zDVx4TojNlVsf7Y0pfZBginxq8SK8rxwM9zSo60CwcnlrFY71DZiDt6_iS8dAnNe5oWlRH2dRMaCoWJ04E4/s400/Caster_Semenya-800m-women-South_Africa-Rio2016.JPG" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Caster Semenya représente l'Afrique du Sud sur 800m femmes à Rio 2016</td></tr>
</tbody></table>
Écrire sur Caster Semenya aujourd'hui, en 2016 ne devrait plus avoir le moindre intérêt. Ou à la rigueur, on pourrait raconter l'histoire de cette petite fille noire, élevée dans un village démuni du Nord Transvaal, au nord de l'Afrique du Sud où elle joue avec les autres enfants et où elle court vite, très vite, si vite (plus vite que Kirikou) qu'elle est repérée et orientée vers l'athlétisme.<br />
C'est le genre d'histoire qui plaît aux médias: la petite fille pauvre, noire, dont les parents ont connu l'Apartheid, la fée qui se penche sur son berceau et la petite fille qui échappe à son destin à force de travail, d'effort, de sacrifices, qui réussit au plus haut niveau en allant gagner l'or aux championnats du monde, dont le mérite est d'autant plus grand qu'elle est venue de rien, ou presque rien... Une métaphore de la vie dans un contexte compétitif cruel, impitoyable: Voyez ce que permet le sport et tout le tralala.<br />
<a name='more'></a><br />
Écrire sur Caster Semenya après avoir contribué au bel ouvrage coordonné par Sandy Montanola etAurélie Olivési <i>Gender testing in sport, Ethics, cases and controversies</i> (dont je fais suivre le sommaire en fin d'article) a-t-il encore un sens? Sans doute lorsque l'on voit la violence et la maltraitance médiatique dont, sept ans après Berlin, elle est encore la victime.<br />
<br />
Cette violence (<a href="http://www.slate.com/articles/sports/fivering_circus/2016/08/should_caster_semenya_be_allowed_to_compete_against_women.html" target="_blank">ici</a>, <a href="http://www.newyorker.com/news/sporting-scene/caster-semenya-and-the-logic-of-olympic-competition" target="_blank">ici</a> ou <a href="http://www.24heures.ch/sports/jo2016/identite-sexuelle-caster-semenya-tapis/story/27711294" target="_blank">là</a>) est toujours la même.<br />
Elle met en cause l'identité sexuelle de Semenya et lui dénie l'accès aux courses de femmes.<br />
Elle est tellement manifeste qu'elle donne lieu à de nombreuses réactions, un peu partout dans le monde: Dans <a href="https://thesportspectacle.com/2016/08/16/capturing-semenya/" target="_blank">Capturing Semenya</a> Jennifer Doyle, montre par exemple comment le traitement médiatique de Semenya contribue à la stigmatiser; Katrina Karkasis, quant à elle rapporte <a href="https://medium.com/@Karkazis/medias-one-track-mind-semenya-chand-the-violence-of-public-scrutiny-1aa6d1a08454#.ysti65rn4" target="_blank">ici</a> la violence que subissent Caster Semenya comme la sprinteuse indienne Dutee Chand, à travers les spéculations récurrentes, humiliantes et cruelles développées dans la presse.<br />
<br />
Ce qui fonde ces jugements combinant sexisme, racisme, homophobie, transphobie a été développé dans <i>Gender testing in sport, Ethics, cases and controversies</i>.<br />
Je vais ici mentionner quelques points que j'y ai développés, pour tenter de comprendre ce qui fait que Caster Semenya est tellement exposée aux remarques irrespectueuses.<br />
En premier lieu, ce qui a généré tant de réactions dégueulasses, c'est le fait que Caster Semenya en 2009 n'était pas assez féminines ou du moins, ses détracteurs la jugeaient trop masculine. C'est la principale infraction qu'elle a alors commise. Elle n'a pas triché. Elle n'a pas été condamnée pour dopage.<br />
Elle a juste gagné, brillamment, sans respecter par ailleurs les codes de la féminité exacerbée (coiffure, ongles, maquillage, bijoux...) que les athlètes ne manquent pas d'adopter lors des retransmissions télévisées, et ceci d'autant plus que leur corps musclé les écarte de la norme corporelle féminine (fine, mince, tonique, sans être trop musclée).<br />
Elle a dérogé aux exigences esthétiques imposées (plus ou moins implicitement) aux athlètes.<br />
Dès lors, elle a été suspectée de ne pas être une vraie femme.<br />
Elle a été jugée non pas d'avoir fait quelque chose, mais d'être différente.<br />
Les moqueries, les critiques ont porté sur son identité, sur ce qu'elle est.<br />
C'est ce qui fonde le racisme, le sexisme.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglXNXQ9Re3mGUy56CrbedQV0_B5uqbTFr1MYQ9Xyir1Y36AkYvY6nJWdrh2GSY4aMXiNXfaAC4O1L9sQC9oLHRv-j2BHFabW_L7bNwnRg99yXiPuhwIDQk4rudDSV8o28qsji5qcbN1Kw/s1600/caster-semenya_1465588c.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="250" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglXNXQ9Re3mGUy56CrbedQV0_B5uqbTFr1MYQ9Xyir1Y36AkYvY6nJWdrh2GSY4aMXiNXfaAC4O1L9sQC9oLHRv-j2BHFabW_L7bNwnRg99yXiPuhwIDQk4rudDSV8o28qsji5qcbN1Kw/s400/caster-semenya_1465588c.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Caster Semenya, 18 ans, remporte le 800m femmes à Berlin, 2009</td></tr>
</tbody></table>
Ce qui a gêné en 2009 et qui gêne encore, c'est que Caster Semenya est, de plus, une femme forte, trop forte (moins forte que Jarmila Kratochvilova qui détient le record du monde du 800m depuis... 1983), comme il en existe d'autres qui interrogent les limites entre le masculin et le féminin, et qui bousculent les codes de la féminité et de la masculinité. Elle rend insupportables les incertitudes anatomiques. Et elle questionne les catégories sportives qui répartissent les anatomies, organisant règlementairement la ségrégation entre les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, les faibles et les forts, les valides et les invalides.<br />
Caster Semenya (tout comme <a href="http://philippe-liotard.blogspot.fr/2011/07/pistorius-aux-mondiaux-dathletisme.html" target="_blank">Oscar Pistorius</a> et Markus Rehm dans le domaine du handicap) bousculent ces catégories auxquelles l'institution sportive s'accroche. Elle a été trop forte trop tôt (trop jeune donc, venant taquiner et un peu plus, les anciennes, installées dans les palmarès). Elle est noire et un certain nombre de réactions sont empreintes de racisme (tout comme celles qui sont faites à chaque victoire de Serena Williams en tennis). Ainsi a-t-elle pu être traitée de "gorille coureur". Elle est suspectée d'être un travesti, un "tranny", ces transgenres de la pornographie qui gardent leur sexe d'homme sur un corps hyper féminisé pour faire bander les hétéros de souche. Elle est aussi, fort logiquement, désignée comme lesbienne (ce qui, il faut bien le souligner, est en contradiction avec un certain nombre de jugements précédents).<br />
Bref, elle transgresse à tout va.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTXp_sbbXD5rRRuEscBNJkyIiyfKb7_E2Jp0GxawrpYU0PujcMHCLZELCfq4LDl6TUkCXPYbc5SnmsHJLYx0iOJ98VNjjZ91wlWT2XwdtRVgX7DMqU48Heav5yIxNGsgeVxSsKTMck3hU/s1600/Cinq+Femmes+Fortes+et+Rapides-MAsculinite%25CC%2581-Fe%25CC%2581minite%25CC%2581.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTXp_sbbXD5rRRuEscBNJkyIiyfKb7_E2Jp0GxawrpYU0PujcMHCLZELCfq4LDl6TUkCXPYbc5SnmsHJLYx0iOJ98VNjjZ91wlWT2XwdtRVgX7DMqU48Heav5yIxNGsgeVxSsKTMck3hU/s640/Cinq+Femmes+Fortes+et+Rapides-MAsculinite%25CC%2581-Fe%25CC%2581minite%25CC%2581.jpg" width="580" /></a></div>
<span id="goog_1370456379"></span><span id="goog_1370456380"></span><br />
Semenya nous dit ainsi beaucoup de choses sur le monde, sur les rapports hommes/femmes, sur les normes corporelles, sur le genre, sur la biologie des sexes aussi (illustrant un aspect du continuum défendu dans les travaux d'Anne Fausto-Sterling, traduits il y a peu en français sous le titre de <i>Corps en tous genres. La dualité des sexes à l'épreuve de la science</i> et publiés à la Découverte, 2012; illustration qu'on peut prolonger en consultant <a href="https://lejournal.cnrs.fr/articles/combien-y-a-t-il-de-sexes" target="_blank">Combien y a-t-il de sexes?</a> dans le Journal du CNRS)<br />
Caster Semenya nous dit aussi beaucoup de choses sur le sport et sur son formidable pouvoir de normalisation.<br />
Face aux immondices qui se déversent sur elle, mais aussi face à la méconnaissance, je ne souhaite qu'une chose:<br />
que Caster Semenya puisse poser, médaille au cou, avec son remarquable sourire aux lèvres.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQ04-pT7vDBLTyNHtTNdFhzsfBhI6qwLYIDe931TMIIhNH4Q0nAUCIuNzKUPUTJqJao7BwkTUNYbI3X3Y-MJfRNy-DwJZyl6Lc2YY4c8doKKwQIyV0uAITHFMh6A7lxU28TfD4qmWOKAw/s1600/Caster-Semenya-001-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="214" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQ04-pT7vDBLTyNHtTNdFhzsfBhI6qwLYIDe931TMIIhNH4Q0nAUCIuNzKUPUTJqJao7BwkTUNYbI3X3Y-MJfRNy-DwJZyl6Lc2YY4c8doKKwQIyV0uAITHFMh6A7lxU28TfD4qmWOKAw/s320/Caster-Semenya-001-1.jpg" width="320" /></a></div>
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Pour aller plus loin: <br />
<b>Sandy Montanola et Aurélie Olivési, <i>Gender testing in sport, Ethics, cases and controversies </i></b><i>(Routledge, 2015)</i><b><i><br /></i></b><br />
<b>Sommaire/Table of contents</b><br />
1. From Apartheid to Segregation in Sports: the transgressive body of Caster Mokgadi Semenya (Philippe Liotard) 2. Gender Verifications vs. Anti-Doping Policies: sexed controls (Anaïs Bohuon & Eva Rodriguez) 3. Unfair Advantage and the Myth of the Level Playing Field in IAAF and IOC Policies on Hyperandrogenism: when is it fair to be a woman? (Sylvia Camporesi & Paolo Maugeri) 4. Categorizing and Attributing the Sex of Individuals: history of the science, law and ethics(Laurence Brunet & Muriel Salle) 5. Caster Semenya and the Intersex Hypothesis: on gender as the visual evidence of sex (Fabien Rose) 6. From the Implicit to Aporia: the specificities of the Caster Semenya case as a "discursive moment" (Aurélie Olivesi) 7. From Sports to Science, Rhetorical and Power Issues in the Media Coverage of Caster Semenya (Sandy Montañola) 8. "Caster Semenya - the ncients would have called her god." The International Re-Imagining and Remaking of Sex and the Art of Silence (Elaine Salo) 9. Gender, Silence, and a Queer New World: Caster Semenya and unfixed ambiguity (John M. Sloop) 10. Afterword (Silvia Camporesi)<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSFNdUkkhEe8mmQW-PwrzaM6MVOdPqw1wRgIuCZSJp0XtVBVwc3rEDQtdUghCiZ4JmAtSr0F1oD0HbqKDVupJGQ0ATGNJGRvVVNkF6R3dFZOeAZ_G0bn2tTqDm3t9r3eCX_U-5nMr5Rpk/s1600/Sandy_Montanola-Aurelie_Olivesi-Gender-testing-in-sport-Routledge.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSFNdUkkhEe8mmQW-PwrzaM6MVOdPqw1wRgIuCZSJp0XtVBVwc3rEDQtdUghCiZ4JmAtSr0F1oD0HbqKDVupJGQ0ATGNJGRvVVNkF6R3dFZOeAZ_G0bn2tTqDm3t9r3eCX_U-5nMr5Rpk/s320/Sandy_Montanola-Aurelie_Olivesi-Gender-testing-in-sport-Routledge.jpg" width="213" /></a></div>
<br />liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-85830627590385008042016-08-10T12:49:00.001+02:002017-01-14T12:35:59.770+01:00Princesse sans eau<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbHxubqYP017dt0yKMe7ss18yJYkEdlLwGL3nPniSAwp7QiCrtFQuVTkK9qRGsx991uvVHLFUgcsLk1lEwFSTjFk8wdc1Rindd2BTdub4ilTeNyWQnUN0k8V123a_3p61RyvTB14qOPAU/s1600/Fontaine-Eau-Lyon-Roms.jpeg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbHxubqYP017dt0yKMe7ss18yJYkEdlLwGL3nPniSAwp7QiCrtFQuVTkK9qRGsx991uvVHLFUgcsLk1lEwFSTjFk8wdc1Rindd2BTdub4ilTeNyWQnUN0k8V123a_3p61RyvTB14qOPAU/s1600/Fontaine-Eau-Lyon-Roms.jpeg" /></a></div>
Princesse ouvre doucement la portière. Tout le monde dort encore dans la voiture. Elle descend et la repousse doucement sans la claquer pour ne réveiller personne. L’air est encore frais. Le soleil est déjà levé mais ses rayons n’ont pas encore franchi la colline. Dans une heure, quand il commencera à taper sur les vitres il sera impossible de dormir, malgré les cartons posés sur le pare-brise.<br />
<br />
Princesse va à la fontaine. Elle tourne le robinet, rien ne coule. Elle va un peu plus loin dans le parc, s’accroupit et pisse sur l’herbe jaune. Elle revient à la voiture de son pas d’enfant mal réveillé. Elle marche, seule, sur le trottoir, longeant les voitures où dorment les familles.<br />
<a name='more'></a><br />
<br />
En passant devant celle de l’oncle Anton, elle croise son regard. Allongé sur le siège du conducteur, il a les yeux ouverts, noirs comme sa moustache, sous un front plissé, soucieux. Il les a ouverts tôt, dès que le ciel a blanchi, comme chaque matin. Il regarde à peine passer Princesse, les yeux vite perdus à nouveau, le regard brouillé par des pensées persistantes. Rester? Partir? où aller?<br />
Princesse continue à marcher sur le trottoir. Un bus passe. Dans le bus qui ralentit, un homme la voit, la regarde, sursaute, se demande. Que fait là cette petite, toute seule? Puis il voit les voitures, les cartons, les bâches tendues pour se protéger du soleil. Elle n’est pas perdue. Elle est chez elle, près des siens. L’homme est soulagé mais il garde une drôle d’impression à la vue de la gamine, seule sur le trottoir de la ville, au petit matin.<br />
<br />
Princesse retourne à la fontaine. Elle marche sur la boue séchée. Il fait chaud depuis plusieurs jours. Les messages de prévention de la canicule fleurissent sur les panneaux de la ville: « Canicule, attention, pensez à vous hydrater ». Princesse ne les lit pas ces panneaux, elle ne sait pas lire, ses frères et soeurs non plus. Ses parents, oui, ils le savent mais les mots canicules et hydrater ne sont pas dans leur vocabulaire français, frustre, limité au minimum pour survivre ici, loin de leur vie d’avant, dans leur nouveau chez eux, provisoire.<br />
<br />
L’oncle Anton pense qu’au moins, ici, personne ne les chasse. Pas encore. Il y a bien ce problème de l’eau qui devient gênant pour se laver, cuisiner et surtout pour boire, avec cette chaleur, rafraîchir les enfants qui il y a peu jouaient à la fontaine, rafraîchir la vieille Omiliana qui, au plus chaud de la journée, peine à supporter la chaleur, malgré l’ombre des arbres, la vieille femme qui réclame alors qu’on mouille son mouchoir qu’elle se passe sur le front et dans la nuque en toute lenteur.<br />
Princesse voit arriver ses frères, Zoran et Django, il sont déjà vifs, courent vers la fontaine, font le même constat. Ils pestent. Ils courent vers l’autre fontaine. Coupée, elle aussi, il râlent. Zoran joue avec Django. Ilmiya s’est levée elle aussi. Elle regarde ses frères depuis le trottoir. Les quatre enfants ont quitté la voiture, réveillés par le jour, comme chaque jour. Ils sont venus voir la fontaine, comme chaque jour. Ce matin, elle est encore coupée. Ce qui fait râler les garçons c’est qu’il vont être de corvée d’eau. Ils attendent en jouant que leur père ou l’oncle Anton les y envoie.<br />
<br />
Princesse a cinq ans. Ses yeux sont déjà tristes. Les garçons ne jouent pas avec elle. Ilmiya, oui, parfois. Elle est plus grande, lui prend la main et se promène avec elle dans le jardin en lui racontant des histoires pendant que les garçons cavalent et disparaissent vers la Saône, dévalant les pentes et les escaliers. Les filles doivent rester dans le jardin. Elles ne peuvent le quitter seules.<br />
<br />
Ce matin, Princesse et Ilmiya vont partir avec Zoran et Django et puis Mala et Zanko et Ksenia et Tchirklo et Azlan. Tous les gamins vont prendre les bidons et monter sur le plateau chercher l’eau à d’autres fontaines. En montant, les plus petits, marcheront dans l’eau qui coule dans les caniveaux, ouverte par les services de nettoiement de la ville pour évacuer les saletés poussées par les bals des cantonniers. Ils marcheront pieds-nus dans le ruisseau, à contre-courant, les grands y mettront des coups de pied pour s’éclabousser. L’eau coulera à flot, la ville est propre, balayée tôt. Pas chez eux.<br />
Un peu plus bas, juste un peu plus bas, pas très loin, l’eau est coupée.<br />
<br />
Sur le plateau, les fontaines coulent. C’est pas très loin le plateau, dix minutes pour monter la côte. Zoran et Django peuvent le faire en courant quand ils n’ont pas les bidons.<br />
Mais c’est lourd l’eau dans les bidons de dix litres, de cinq litres. Même en descente.<br />
C’est loin pour la rapporter aux voitures.<br />
C’est long aussi quand on a cinq ans, et qu’on porte un bidon de cinq litres à deux mains qui tape sur les jambes, qui tire dans les épaules et qu’il faut poser souvent. Princesse est la plus jeune, elle ne porte qu’un bidon. Zoran et Django en ont un dans chaque main. Ils continuent à rire et à plaisanter quand ils redescendent. Rien ne paraît pouvoir les abattre.<br />
<br />
Princesse ne pleure pas, ne pleure plus. Ses yeux sont tristes, fixés sur les frères et les cousins déjà loin dans la pente, aussi tristes que ses bras lui brûlent sous le poids de l'eau.<br />
<br />
Alors qu’elle est encore à mi-pente, l’homme descend du bus. Il marche quelques minutes jusqu’au bâtiment où il travaille. Il traverse le hall, salue l’employée de l’accueil, tourne à droite. En attendant l’ascenseur, il prend un gobelet en plastique et se sert un verre d’eau à la fontaine _Distri’eau_. L’eau est fraîche. Il l’apprécie. En jetant le gobelet à la poubelle, il repense à la petite qu’il a vue depuis le bus. Il se demande comment ils peuvent laisser des enfants seuls si jeune sur le trottoir ces gens-là.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEir-Fylk8kKkgC9-EO8OswgNh41wf7li6OM0nKw6Ps-0WJA2TJwGiaMpN66YFBPJucK22DmSKrKNfXXZuGKwL-j3997KcIcnK-075peN2RKiQNmGObWoQ6iTHqyqCjEcbMI5jBkg3PLsNc/s1600/20160810_185427.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEir-Fylk8kKkgC9-EO8OswgNh41wf7li6OM0nKw6Ps-0WJA2TJwGiaMpN66YFBPJucK22DmSKrKNfXXZuGKwL-j3997KcIcnK-075peN2RKiQNmGObWoQ6iTHqyqCjEcbMI5jBkg3PLsNc/s400/20160810_185427.jpg" width="400" /></a></div>
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liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-40244989760410463892016-07-15T10:26:00.002+02:002016-07-15T13:52:30.636+02:00Putain de camion. Pour Nice et ses enfants<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxTmaRjhkZkqHv7B7yFy7Cz_aMbBhEQ0-gQ6gDV1kzsLV03dGozNsnGOK9uFtgfWnh11CIw46usEfP2xChbB9iAGiZsdy8HEwoIQwTpV0mVPFfULtUs8gbJP5t9ZTsxz1KsdFpjmHGlTM/s1600/feu+d%2527artifice_prom_nice-14_juillet_2016-Promenade_des_ANglais-Attentat.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxTmaRjhkZkqHv7B7yFy7Cz_aMbBhEQ0-gQ6gDV1kzsLV03dGozNsnGOK9uFtgfWnh11CIw46usEfP2xChbB9iAGiZsdy8HEwoIQwTpV0mVPFfULtUs8gbJP5t9ZTsxz1KsdFpjmHGlTM/s1600/feu+d%2527artifice_prom_nice-14_juillet_2016-Promenade_des_ANglais-Attentat.JPG" /></a></div>
<br />
Nice 14 juillet 2016, c’est la fête.<br />
On est en bord de mer.<br />
C’est le soir du feu d’artifice.<br />
On vient de partout pour le voir.<br />
Les enfants se couchent tard ce soir. Ils sont excités. Fatigués aussi. Les plus petits sont au bras. Têtes levées vers le ciel. Mains sur les oreilles, y fait du bruit le feu d’artifice.<br />
<br />
C’est une magie inquiétante ces explosions lumineuses. D’abord il n’y a rien. Le ciel est noir. Peut-être la lune. Puis un sifflement et les étoiles qui se dispersent, des étoiles de toutes les couleurs en bouquets, en cascades, en zigzag…<br />
<br />
C’est le soir des enfants. Avant il y a eu la glace ou les frites, la promenade sur la plage la nuit. L’inquiétude aussi de se perdre. Ne me lâche pas la main. Reste ici. Si on se perd on se retrouve devant… on ne se perdra pas.<br />
La lenteur, les sourires, les corps détendus, les amoureux qui se serrent, têtes levées vers le ciel.<br />
Les grands-parents qui rêvent leur enfance avec leurs petits-enfants, leurs enfants, les générations qui se retrouvent. Les bandes de potes qui rigolent.<br />
C’est une belle soirée, c’est les vacances, c’est le 14 juillet, c’est le feu d’artifice.<br />
Voilà ce que c’est: un grand regroupement familial et populaire.<br />
Gratuit, ouvert à tout le monde, ouvert sur le ciel, ouvert sur le monde.<br />
<br />
Et le monde est entré soudainement sur la Promenade des anglais. Le monde des porteurs de morts.<br />
En camion. Un grand camion blanc. Du blanc des camions des secours, de cette couleur qui, dans les pays en guerre, indique la neutralité. Le blanc dont on recouvre les cadavres aussi. Ce blanc dont sont les fleurs pour la mort d’un enfant.<br />
<a href="http://philippe-liotard.blogspot.fr/2015/11/faire-un-cours-lair-de-rien-au.html" target="_blank">Le 13 novembre, les chiens sont entrés dans Paris</a>. Ce 14 juillet, c'est à Nice qu'ils ont débarqué.<br />
<br />
Putain de camion. Cette chanson qui revient au matin d’après un carnage.<br />
Un camion qui fonce sur une foule qui s’amuse, sur une foule qui rentre ses enfants aux yeux mi émerveillés mi clos, une foule qui se déplace lentement, heureuse de se trouver là, d’avoir vu le spectacle du ciel illuminé et de ses assourdissantes couleurs, les anciens qui marchent lentement, les petits au bras, les plus grands qui cavalent mais pas trop loin parce que reste ici tu vas te perdre… les ados qu’on retrouve plus tard à la maison mais pas trop tard, les amis qu’on croise par hasard.<br />
<br />
Puis l’éclatement de la foule, le bruit qu’on ne comprend pas, le camion qui roule, la foule qui réagit trop tard, les cris, la terreur de la dispersion, des proches perdus, la vue d'enfants, de pères, de mères tués, la terreur des courses affolées la main serrée sur celles des enfants, venez les enfants, dépéchez-vous, le petit collé à la poitrine, pour aller quelque part, pour fuir la mort des autres, pour se mettre à l’abri, pour protéger les siens.<br />
<br />
Devant l’hôtel Westminster, le gros camion blanc a été arrêté.<br />
Les étoiles se sont tues.<br />
Les explosions de lumière ont cédé la place aux sirènes et aux gyrophares.<br />
Le blanc des ambulances, celui de l’hôpital, emplit la nuit.<br />
<br />
Des morts, nombreux, sur la Promenade des anglais.<br />
Un soir de fête familiale.<br />
<br />
Les feux d’artifice seront différents désormais.<br />
Chaque étoile de lumière serrera le coeur du sourire d’un enfant disparu, et le bouquet final fera danser la mémoire ce celles et de ceux qu’a emportés ce putain de camion.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjT_AOCUO7mX3aL1-r7mKqK9-ZHg9E7EyNvUD9MiSSDdRa8R3X-ZbR7bRIehrd98CIuzpFh9C4xy87kCEbqI17Z6C93kU_Ln5U_jbUlLZAJ-atSxqgnlPU9nkwixDEmIT2kQprCFHz9CY4/s1600/Une-Le_Monde-15_juillet_2016-Nice-Attentats-Feux_Artifice.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="267" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjT_AOCUO7mX3aL1-r7mKqK9-ZHg9E7EyNvUD9MiSSDdRa8R3X-ZbR7bRIehrd98CIuzpFh9C4xy87kCEbqI17Z6C93kU_Ln5U_jbUlLZAJ-atSxqgnlPU9nkwixDEmIT2kQprCFHz9CY4/s400/Une-Le_Monde-15_juillet_2016-Nice-Attentats-Feux_Artifice.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Photo de Une du <i>Monde</i> daté du 16 juillet 2016</td></tr>
</tbody></table>
<br />liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-78237391517997179242016-06-28T17:51:00.001+02:002016-06-28T20:18:40.843+02:00L’État matraquant la Liberté de dessiner - Réflexion autour d'une fresque de rue<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
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</div>
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</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjED4NpAwqFZy4BoZL6LzBgO4g70gifucrRTi5fZ-quh_ZBu6ZF1W0qHtUOb-lT10k5WztLNYJfoEs_MJ-NOuMWVZzKJqEtbW4q_XM3eP0MktaSnrJEks8pLd6cyFr4bm4JUFHFuF1Qidc/s1600/L-etat-matraquant-la-liberte%25CC%2581-Goin-Grenoble-2016.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="288" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjED4NpAwqFZy4BoZL6LzBgO4g70gifucrRTi5fZ-quh_ZBu6ZF1W0qHtUOb-lT10k5WztLNYJfoEs_MJ-NOuMWVZzKJqEtbW4q_XM3eP0MktaSnrJEks8pLd6cyFr4bm4JUFHFuF1Qidc/s640/L-etat-matraquant-la-liberte%25CC%2581-Goin-Grenoble-2016.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Fresque de Goin - Grenoble, 2016</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnbV0dunYsMqjbDHLCmzcJ1FnfOU_exkFBZ-WwS4dBDltAHBVUflQdNEpt-ZpccKGTJWhVOlKeww1L-UPXJdkWRRImMbw7S9pit5wWm_-vUXI9LwymQW1BguyOMIylA-y14FQJjKih_ag/s1600/Goin-Fresque-police-taguee.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="358" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnbV0dunYsMqjbDHLCmzcJ1FnfOU_exkFBZ-WwS4dBDltAHBVUflQdNEpt-ZpccKGTJWhVOlKeww1L-UPXJdkWRRImMbw7S9pit5wWm_-vUXI9LwymQW1BguyOMIylA-y14FQJjKih_ag/s640/Goin-Fresque-police-taguee.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Fresque de Goin vandalisée - Goin, 28 juin 2016</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6v2dxAv2Z3_nh8ea5N89l6Nam2BEJRuYGJPDEa52Ip1_merDo-HFKzI33j7STYJnr_l5io-gnTRqWQpvw9HuuUpqm0jIE8qYEkLEhZd6vskTEQgo0BEX-U_A4HprZRbG1HtuC0GKNZrM/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-06-28+a%25CC%2580+17.47.49.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="104" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6v2dxAv2Z3_nh8ea5N89l6Nam2BEJRuYGJPDEa52Ip1_merDo-HFKzI33j7STYJnr_l5io-gnTRqWQpvw9HuuUpqm0jIE8qYEkLEhZd6vskTEQgo0BEX-U_A4HprZRbG1HtuC0GKNZrM/s320/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-06-28+a%25CC%2580+17.47.49.png" width="320" /></a></div>
Charlie-Hebdo: "<i>un journal qui avait le souci de l'indépendance et de la liberté parfois jusqu'à l'impertinence</i>"<br />
Bernard Cazeneuve, Ministre de l'intérieur, Cérémonie des vœux à la presse du 28 janvier 2018<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8t7OScbfNvRzdsAkDU1UqaZXvVqaE-9ts-ZsyTuqn9Y0DkOcRkM6sMY0fJny264t7icdiwwsc9cnYqD5fu7eo1ZRbWEH_ZKwMGaKf_ZF5UaLtlF42J_8s4NUXmsaRupRsrTRQf2E-kuY/s1600/La+Liberte%25CC%2581+atterre%25CC%2581e-Goin-Work+in+progress.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="209" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8t7OScbfNvRzdsAkDU1UqaZXvVqaE-9ts-ZsyTuqn9Y0DkOcRkM6sMY0fJny264t7icdiwwsc9cnYqD5fu7eo1ZRbWEH_ZKwMGaKf_ZF5UaLtlF42J_8s4NUXmsaRupRsrTRQf2E-kuY/s320/La+Liberte%25CC%2581+atterre%25CC%2581e-Goin-Work+in+progress.png" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La liberté atterrée. Work in progress</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Les dessins de <a href="http://www.goinart.net/" target="_blank">Goin</a> sont politiquement incisifs. Et c’est bien le problème.<br />
Ils soulèvent une adhésion ou un rejet immédiats. <br />
Pour le dire simplement, Goin est bon. Et ça claque.<br />
Ils s'attaque – à la peinture – aux pouvoirs économique et politique dont il raille l'interdépendance.<br />
Il peint les murs nus pour faire tomber ceux de l'injustice et de la domination.<br />
Il dénonce aussi avec de la couleur les effets mortifères du nucléaire.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbPp39KvL4Aei6hLlFuFuXGbAvBvNhc9nsawj-XmKo-W3_31Z9jGkZAE3FF1a6BGPvaeUV4DzfdbegjVnrMu9V4HM4I3yrwT0En5N7sSxX1rYam_-YOYqGsvd7JPpUe9Sw3P3lMPEoRz4/s1600/Fukushima+flowers-Goin.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbPp39KvL4Aei6hLlFuFuXGbAvBvNhc9nsawj-XmKo-W3_31Z9jGkZAE3FF1a6BGPvaeUV4DzfdbegjVnrMu9V4HM4I3yrwT0En5N7sSxX1rYam_-YOYqGsvd7JPpUe9Sw3P3lMPEoRz4/s640/Fukushima+flowers-Goin.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Fukushima Flowers</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1mzDXaWj0TEiRM2aQyAszn-hIRxhMS3NuEFkqauDxIMfk5mu7BSlHzzz8mBILeBQJBxFKLKjLr8G8KApiejDdANCTSHFAILi3gbxFdmhG1c2sIXRAplHNURsgO7MtYNzqPvk6yTROVjg/s1600/Les+Trois+Graces++by+Goin.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="544" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1mzDXaWj0TEiRM2aQyAszn-hIRxhMS3NuEFkqauDxIMfk5mu7BSlHzzz8mBILeBQJBxFKLKjLr8G8KApiejDdANCTSHFAILi3gbxFdmhG1c2sIXRAplHNURsgO7MtYNzqPvk6yTROVjg/s640/Les+Trois+Graces++by+Goin.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Les Trois Grâces</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
Ils se moque avec une impertinente pertinence des hommes politiques.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj22l7So28yo9IQQxw0FRgAOZvFeVoeOF1s7DLwng0tHrgp0pHod31X8wON7_bBAKK0tC_JuTSE75iisqKEa3eEeAVL7z5CRb3lj74AwCnf-dOYQ8nqnmWjg3mFZaQr1ALSIraUInDhKtY/s1600/Small+brother+is+watchnig+you.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj22l7So28yo9IQQxw0FRgAOZvFeVoeOF1s7DLwng0tHrgp0pHod31X8wON7_bBAKK0tC_JuTSE75iisqKEa3eEeAVL7z5CRb3lj74AwCnf-dOYQ8nqnmWjg3mFZaQr1ALSIraUInDhKtY/s400/Small+brother+is+watchnig+you.jpg" width="266" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Small brother is watching you</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiktlWgRExzdH4E3pDNENW5WQNUg2iZo67Ci22nehI30K_ZhC9eBkdbmJdsg_6MYnG7Slpir23-hDbpSKSIjRHq8Kjy5Gj1wB2HoocUo-PpTd22zbwtDGfNrW3S1KPTKSxtOKUsrgPFx9Y/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-06-28+a%25CC%2580+13.30.26.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiktlWgRExzdH4E3pDNENW5WQNUg2iZo67Ci22nehI30K_ZhC9eBkdbmJdsg_6MYnG7Slpir23-hDbpSKSIjRHq8Kjy5Gj1wB2HoocUo-PpTd22zbwtDGfNrW3S1KPTKSxtOKUsrgPFx9Y/s400/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-06-28+a%25CC%2580+13.30.26.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Hollande et sa boîte à outils</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxp37w4vR9ijYBuvAZ9K0fFOqx6dB04HzBy_G326_was2353-oj6QrTEwtuorN9JeEkpI803WdvyNDiFTI6hcapvCPXPSqvpYn1LlyXs-NIMCTakzDkMdLbjEYheb4f3K6-3GsoafvWzo/s1600/Putti+Riot-Goin.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxp37w4vR9ijYBuvAZ9K0fFOqx6dB04HzBy_G326_was2353-oj6QrTEwtuorN9JeEkpI803WdvyNDiFTI6hcapvCPXPSqvpYn1LlyXs-NIMCTakzDkMdLbjEYheb4f3K6-3GsoafvWzo/s400/Putti+Riot-Goin.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Putti Riot</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
Il dénonce les discours dominants, leur futilité et leur hypocrisie, les rapports de pouvoir et les illusions médiatiquement orchestrées comme ici le spectacle du football ou les enfants-soldats.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgrKDYhPbbN-QjqKHTSCoIPOyN8Y0gb8q5_iTcKthQUqQGGg6rfb06Ihusp3SkeR7KAJOafLINuPgcODCV-mnvjvUW3wnKNlzN4WmA5XzYVuj2qRvbbziqUDGicxAl3aXjlKF1uJ7rPAIU/s1600/We+need+foof+not+football-Goin-Athens-2013.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgrKDYhPbbN-QjqKHTSCoIPOyN8Y0gb8q5_iTcKthQUqQGGg6rfb06Ihusp3SkeR7KAJOafLINuPgcODCV-mnvjvUW3wnKNlzN4WmA5XzYVuj2qRvbbziqUDGicxAl3aXjlKF1uJ7rPAIU/s640/We+need+foof+not+football-Goin-Athens-2013.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">We need foot not football, Athènes, 2013</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEioz7nzLXWoeCDHftmlit-jERLP21Qyqaju42avmg4fVtq86iuNGiWUcn9cDuSwP0NlJMQ6PdnpnmemApkXfh-XAzsWVgLpt5X5RKEmwtmbc00sgbdJBK2VTFHweXnBUKDHBnVoBvV6BEA/s1600/Freedom+for+Africa.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="385" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEioz7nzLXWoeCDHftmlit-jERLP21Qyqaju42avmg4fVtq86iuNGiWUcn9cDuSwP0NlJMQ6PdnpnmemApkXfh-XAzsWVgLpt5X5RKEmwtmbc00sgbdJBK2VTFHweXnBUKDHBnVoBvV6BEA/s640/Freedom+for+Africa.png" width="640" /></a></div>
<br />
C’est un artisan de la bombe… de peinture.<br />
Un pirate qui excelle dans le détournement… des symboles des pouvoirs.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjw9ubmAcegRoTRtCFBHlZM3BqRnLnwfb6XJZpRChSAvGkxGs0kT0ExvxW5AwpboBVtkOB8wSW331yYqvILr4Ql8oKzbS238uHRFg4GUv8evpj2tXRxky3dsZelwoNdRByTPBJX3qk_kNk/s1600/Europe+by+Goin.png" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="187" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjw9ubmAcegRoTRtCFBHlZM3BqRnLnwfb6XJZpRChSAvGkxGs0kT0ExvxW5AwpboBVtkOB8wSW331yYqvILr4Ql8oKzbS238uHRFg4GUv8evpj2tXRxky3dsZelwoNdRByTPBJX3qk_kNk/s320/Europe+by+Goin.png" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4TwH9-klhsnVbr3wfKQHtLCjtDnVe0cybBxHVdkpLfaz0aujsNFhY2Zz_i8S022PNA7LYaV6-b6VqTRxeZZTUhm6oDnB1WrbUav__5sa46V_N8TMJuUL8oSFDWukWWKPXE6GPmhMJWEk/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-06-28+a%25CC%2580+13.28.54.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="252" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4TwH9-klhsnVbr3wfKQHtLCjtDnVe0cybBxHVdkpLfaz0aujsNFhY2Zz_i8S022PNA7LYaV6-b6VqTRxeZZTUhm6oDnB1WrbUav__5sa46V_N8TMJuUL8oSFDWukWWKPXE6GPmhMJWEk/s320/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-06-28+a%25CC%2580+13.28.54.png" width="320" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCMV-ZHrJEdP4UoizDnvsHay6V1DYGlvE0Aj6ePJ1emunx03Hv3rhgznHIT6Ue7pHSObsUGfVleHHmXzh_-zXlBdHT7Ffb4S8KCP3fJ64j31ZVkkp1H95logoK_yAog93lxXohLeSGGpw/s1600/Nations+Unies+by+Goin.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="226" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCMV-ZHrJEdP4UoizDnvsHay6V1DYGlvE0Aj6ePJ1emunx03Hv3rhgznHIT6Ue7pHSObsUGfVleHHmXzh_-zXlBdHT7Ffb4S8KCP3fJ64j31ZVkkp1H95logoK_yAog93lxXohLeSGGpw/s400/Nations+Unies+by+Goin.png" width="400" /></a></div>
<br />
<br />
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<br />
<br />
<br />
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<br />
<br />
Ses dessins contiennent en outre une touche de poésie, ce qui n’arrange rien.<br />
Un dessinateur qui dessine des coeurs et des enfants ne peut pas être vraiment mauvais… même s’il dessine aussi des CRS matraquant à tour de bras.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEho1Zvy4C90VDt5R3Ini26RQeSEz167yisFHJvZCGGmKleVtRTCpEfKjjS7O6YROyrj9swf1-4T6DUxYLfG3Ex6IhgASmTHO3CxodHU0fc9wcu6uToGYWXGgc4oR1GShDIIzY0bd8EP5pY/s1600/love-is-not-dead-by-Goin-streetwords.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="208" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEho1Zvy4C90VDt5R3Ini26RQeSEz167yisFHJvZCGGmKleVtRTCpEfKjjS7O6YROyrj9swf1-4T6DUxYLfG3Ex6IhgASmTHO3CxodHU0fc9wcu6uToGYWXGgc4oR1GShDIIzY0bd8EP5pY/s640/love-is-not-dead-by-Goin-streetwords.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9-A97R9_D1-lEug3PNlf_Zt6Ti0szGQwEftTsJCk3iQSimkdiLAQ05TR9VDUDrsZQ1zKo9Qd_2autraj5Etq0w5rjx6abw4_1uBDPbQSYDiNTQ3JOSAjiaOLS9kVJgVVGPrqE9SjA514/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-06-28+a%25CC%2580+13.29.37.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="321" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9-A97R9_D1-lEug3PNlf_Zt6Ti0szGQwEftTsJCk3iQSimkdiLAQ05TR9VDUDrsZQ1zKo9Qd_2autraj5Etq0w5rjx6abw4_1uBDPbQSYDiNTQ3JOSAjiaOLS9kVJgVVGPrqE9SjA514/s400/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-06-28+a%25CC%2580+13.29.37.png" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghXfPOEaWqVq3fF-C9VP9_Yb4oGJFjApcIxp93x899wHbc5hA5v3qPTCcYEBZcV5zeRtET0YdH5LwKOzxng2VSG_cquC_eAqrdGzhwXzUJ6QiBM6KzC7MGGTKzGYUQDqRCJ-FWzqC_jws/s1600/Love+is+sold+out-Goin.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghXfPOEaWqVq3fF-C9VP9_Yb4oGJFjApcIxp93x899wHbc5hA5v3qPTCcYEBZcV5zeRtET0YdH5LwKOzxng2VSG_cquC_eAqrdGzhwXzUJ6QiBM6KzC7MGGTKzGYUQDqRCJ-FWzqC_jws/s320/Love+is+sold+out-Goin.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
Goin est sous les feux de l’actualité parce qu’il a touché juste.<br />
Voilà à
quoi se résume la polémique née de sa participation au festival de
dessins de rue de Grenoble.<br />
<br />
Le problème soulevé par Goin à Grenoble vient d’abord de la difficulté à lire et à comprendre un dessin.<br />
Et pourtant, pour ce dessin-là, Goin a fait dans la pédagogie:<br />
il a écrit en gros « 49.3 » sur un bouclier de protection de la police.<br />
Puis il a rajouté une légende « L’Etat matraquant la liberté », au cas où des personnes n’auraient toujours pas pas compris que les policiers, matraque au poing, « symbolisaient » l’Etat.<br />
C’est très compliqué la symbolique.<br />
Ça suppose de comprendre la différence entre le sens propre et le sens figuré, ce qui est censé être acquis en sixième<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4DlHX1DxsL79p-BTYsWjon8Fybijk5D65vWI7gB2D4biksc2ucSzuzshGwQuU0soEr_2gbnp2bDEPbxlZyijSnhyphenhyphen6E3F8zekNGXSvLJr6KTOIa3PVrzD90WiwmDPnFHR0rYils9NHBd4/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-06-28+a%25CC%2580+17.05.45.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="436" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4DlHX1DxsL79p-BTYsWjon8Fybijk5D65vWI7gB2D4biksc2ucSzuzshGwQuU0soEr_2gbnp2bDEPbxlZyijSnhyphenhyphen6E3F8zekNGXSvLJr6KTOIa3PVrzD90WiwmDPnFHR0rYils9NHBd4/s640/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-06-28+a%25CC%2580+17.05.45.png" width="640" /></a></div>
<br />
Or, Goin, « figure » précisément une perception largement partagée quant à l’usage récent de l’article 49.3 à propos de la loi dite « loi travail ».<br />
Il « représente » comment ce choix politique a été perçu à gauche comme à droite, y compris chez ceux qui l’ont utilisé (il suffit de chercher quelques secondes sur Internet pour trouver des vidéos de François Hollande ou Manuel Valls crier au déni de démocratie à propos de l’usage du 49.3 par le gouvernement… alors qu’ils étaient dans l’opposition).<br />
J’arrête là l’explication de texte, la symbolique, la représentation, la figuration ne sont pas le réel.<br />
Elles en sont une image.<br />
En l’occurrence l’image de Goin est suffisamment juste pour que sa proximité avec d’autres dénonciations (notamment celles des violences policières vis-à-vis des manifestants se mobilisant précisément contre cette « loi travail ») rende insupportable la représentation de la réalité.<br />
<br />
L’image dénonçant une réalité insupportable devient à son tour insupportable.<br />
<br />
Il est préférable de désigner le sage<br />
Il est préférable dans ces cas là de jeter le dessin en pâtures, de brûler les livres et d’enfermer celles et ceux qui donnent du réel une image juste mais impertinente, dans un souci d’indépendance et de liberté.<br />
Il est préférable de ne rien voir, de ne rien entendre, de ne rien dire.<br />
Il est préférable pour l'artiste d'appareil de tout voir et de ne rien dire.<br />
Mais Goin n'est pas un artiste d'appareil. <br />
Il est préférable pour l'artiste de salon de montrer ce que tout le monde a vu. De se montrer un poil impertinent, juste un poil.<br />
Sauf que Goin n'est pas un artiste de salon. <br />
Sauf que son impertinence touche à un Etat si faible qu'il n'a plus que des symboles pour se sentir exister.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0kyF-k0KFiMpyToSpeiQVmw-R2FQSBW_1n2VLWqJ5skOspdY9waFerOQhSnuwZmJZXQbWWl1EKhZGMLIKSUbn06dWhJnOm8IpBnwBaJfjama1FLuM7AT20nDIIlAkgYZM9pffDTnFuF8/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-06-28+a%25CC%2580+13.29.13.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="462" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0kyF-k0KFiMpyToSpeiQVmw-R2FQSBW_1n2VLWqJ5skOspdY9waFerOQhSnuwZmJZXQbWWl1EKhZGMLIKSUbn06dWhJnOm8IpBnwBaJfjama1FLuM7AT20nDIIlAkgYZM9pffDTnFuF8/s640/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-06-28+a%25CC%2580+13.29.13.png" width="640" /></a></div>
<br />
Le bon dessinateur est celui qui en quelques lignes montre ce qu'on ne voit pas.<br />
Le mauvais commentateur est celui qui y voit ce qu'il n'y a pas, c'est-à-dire ses propres fantasmes.<br />
<br />
Le dessinateur de rue, Goin, a réussi: sa fresque a été vandalisée.<br />
Ceux qui réclament le respect des forces de l'ordre ont dû utiliser les outils du désordre: le graffiti, ce <a href="https://lundi.am/Vandalisme-epigraphie" target="_blank">symbole de la chienlit</a>. <br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdySguiibUXQ6XQPme9ohgxe8GRNTRioJ_atSkCVFCKhkyruy3b2AoHKwBij5CKa2RCNO5zqjQSpiTYuLqbo5UbjNhr5_rqBlkuTadqk5uL-4YntGWXNR-PZGXlgFe8NANPB1lLrdpKg8/s1600/Hacked_Goin.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdySguiibUXQ6XQPme9ohgxe8GRNTRioJ_atSkCVFCKhkyruy3b2AoHKwBij5CKa2RCNO5zqjQSpiTYuLqbo5UbjNhr5_rqBlkuTadqk5uL-4YntGWXNR-PZGXlgFe8NANPB1lLrdpKg8/s400/Hacked_Goin.jpg" width="181" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiioM4nIDAj31jND4gRqCSrV1NHXcMU0wCPGdPP1j3l0nJYv4ZnD2ES2K3zZmehKbhsZtx47u_ts2hP51xS4S-7Pe3y8WFl6pU-fl6oh6A6QpNXf2676Ifp_0y_0oKORKe2CWNu6kFsP08/s1600/I+Spray+for+you.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiioM4nIDAj31jND4gRqCSrV1NHXcMU0wCPGdPP1j3l0nJYv4ZnD2ES2K3zZmehKbhsZtx47u_ts2hP51xS4S-7Pe3y8WFl6pU-fl6oh6A6QpNXf2676Ifp_0y_0oKORKe2CWNu6kFsP08/s400/I+Spray+for+you.png" width="195" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">I Spray for You</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhEERrM3ONW8Weiv1TVkYSkvATbnJOg4ZZP1V5pr5_2AMKgtzKXxvkZQFWNQdbyNnJ-FGRZOa4ClU6HDqaRpE4V7rLXjlc62kTb-WnIy6gYWFsuuh_b2pkOM8IfI-k7Y0iBYj318Tj5V0c/s1600/La+liberte+d-expression-Goin.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhEERrM3ONW8Weiv1TVkYSkvATbnJOg4ZZP1V5pr5_2AMKgtzKXxvkZQFWNQdbyNnJ-FGRZOa4ClU6HDqaRpE4V7rLXjlc62kTb-WnIy6gYWFsuuh_b2pkOM8IfI-k7Y0iBYj318Tj5V0c/s320/La+liberte+d-expression-Goin.jpg" width="214" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La Liberté d'expression<br />
guidant le peuple</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAighCydrThYJVIA_fMg-P_PwoZfz3bw1M-iuHOuxktTfDKqThN80U1mROxRzQmibYOPdFjSI0jlBjd0oNZ9Djb3ni7dpy77IB7SDK5ORsbEDzSWLQeyaI7z0ZPbFWELrcUaM5MNrp8SM/s1600/Merry+Crisis+and+Happy+end.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAighCydrThYJVIA_fMg-P_PwoZfz3bw1M-iuHOuxktTfDKqThN80U1mROxRzQmibYOPdFjSI0jlBjd0oNZ9Djb3ni7dpy77IB7SDK5ORsbEDzSWLQeyaI7z0ZPbFWELrcUaM5MNrp8SM/s320/Merry+Crisis+and+Happy+end.jpg" width="206" /></a></div>
<br />liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-54641119799634648972016-06-26T11:15:00.000+02:002016-06-26T11:59:03.565+02:00La société footballitaire: Sécurité, Autorité, Marché<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNA13OFjC-SbYZ7Jdq-4SXD1AjX5ComxdzmRg9v64QBRVNJzebB1iDR1B3l6daBzikPQnCvvTt5G7aez332surLpzinLeM6bw966w2WnOigXkdrXk05kELdjeBXDQGAHY9Dh8TxOxUHlU/s1600/13509031_10154387998353028_3030294068689205611_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNA13OFjC-SbYZ7Jdq-4SXD1AjX5ComxdzmRg9v64QBRVNJzebB1iDR1B3l6daBzikPQnCvvTt5G7aez332surLpzinLeM6bw966w2WnOigXkdrXk05kELdjeBXDQGAHY9Dh8TxOxUHlU/s400/13509031_10154387998353028_3030294068689205611_n.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Sur le TGV on fête l'Euro<br />
au bar TGV, on boit de l'eau</td></tr>
</tbody></table>
TGV Montpellier-Lyon, début d'après-midi, samedi 25 juin 2016. Le train circule avec du retard. Je me rends au bar pour acheter un sandwich. Le bar est presque vide. Rien, ou presque, n'est exposé sur le zinc. Juste quelques canettes de soda et de l'eau. Pas de bière, pas de vin, pas de mignonnettes d'apéritif. Je demande au barman s'il y a eu un problème de livraison. Il me répond:<br />
"<i>On n'a pas le droit de vendre de l'alcool pendant l'Euro</i> [de football]<br />
<i>C'est n'importe quoi, de toute façon, ils </i>[les supporteurs] <i>viennent avec leurs provisions</i> [d'alcool]"<br />
<br />
Le barman a l'air très contrarié.<br />
Je retourne m'asseoir, sans manger et sans boire.<br />
Perplexe.<br />
<br />
Je pense aux interdictions prises le 13 juin par le préfet de Lyon d'interdire la vente d'alcool à emporter dans la ville pour éviter les "débordements" de supporteurs, décision prise suite aux violences qui se sont produites deux jours plus tôt à Marseille en début de tournoi (et dont on sait que les plus graves ont été le fait de milices russes entrainées au combat et ne buvant pas afin de garder leur vigilance face aux supporteurs anglais qu'ils ont agressés... et à la police qu'ils ont évité).<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4E1mOGfRxd-7HguX_Nzl4CECNxB3co0ipmtl3TQ3QTE1BfQENn5YxTK5ju4Em5U6k-2FHvqKC5BqHGOhPI2670ggKuOeZRGajoN33ixef6O2sQsoIc70ClCrYD5qeTSqagTnUgcsVOmY/s1600/euro-2016-un-supporter-anglais-entre-la-vie-et-la-mort.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4E1mOGfRxd-7HguX_Nzl4CECNxB3co0ipmtl3TQ3QTE1BfQENn5YxTK5ju4Em5U6k-2FHvqKC5BqHGOhPI2670ggKuOeZRGajoN33ixef6O2sQsoIc70ClCrYD5qeTSqagTnUgcsVOmY/s320/euro-2016-un-supporter-anglais-entre-la-vie-et-la-mort.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Un supporteur anglais entre la vie et la mort,<br />
suite à l'agression par des milices russes </td></tr>
</tbody></table>
Le préfet de Lyon a donc interdit la vente d'alcool en ville, sauf dans les bars et dans la fan zone, ce nouvel espace dans lequel les gens se rendent en masse pour regarder ensemble un match sur grand écran, en plein air mais dans un espace clos dont l'entrée est conditionnée à une fouille minutieuse.<br />
<br />
L'Euro c'est donc la fête du football. Mais la fête où on vous dit de faire.<br />
On peut boire de la bière dans les bars et dans la fan zone mais de la <i>Carlsberg</i>, en contrat avec l'UEFA. Buvez, là où on vous dit de boire, saoulez vous mais à la <i>Carslberg</i>, sponsor officiel. Et chantez, hurlez... <br />
(à écouter de Nathalie Bourrus <a href="http://www.franceinfo.fr/emission/c-etait-comment/2015-2016/la-fan-zone-des-bourres-17-06-2016-19-55" target="_blank"><i>La fan zone des bourrés</i></a>: <i>Carslberg</i> bat <i>Tourtel</i> à plate couture)<br />
<br />
Cette succession de décisions qui n'entrainent pas de véritables tracas (ne pas boire de bière dans le TGV n'est pas vraiment problématique) traduit la manière dont le spectacle sportif (en l'occurrence celui du football) préfigure une société de contrôle non seulement des foules mais aussi de leurs loisirs. La combinaison des décisions politiques et des dispositifs de spectacle (ici les fans zones et les stades) constituent en effet une formidable machine à produire collectivement du désir:<br />
désir de se retrouver entre soi (principalement entre hommes), uniformément vêtu des couleurs de la nation, désir de regarder un match ensemble, de se saouler ensemble, de chanter, de crier et de pisser ensemble, et pour ceux dont la virilité ne s'est pas encore affranchi de ses manifestations animales, de se battre ensemble.<br />
La machine à produire collectivement du désir oriente aussi le désir de sécurité, de police partout pour tout, d'interdiction de circuler, de canalisation et de surveillance des masses.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj14eEtRnu_28pvRb_g-Bnb2IIWPKa2qgjlciv_jps8imHp8JtWGTDOmBD2R0AyNOLkevuB5aVbDfkFkQMKQ0PgtKCTZ5SmjIWN5O7B2jbDYYkIllPZVeRDsD1w8BVBcn92OR0J59SVc9A/s1600/Tardi-Vautrin-commune-de-Paris-Le_Cri_du_peuple.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="173" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj14eEtRnu_28pvRb_g-Bnb2IIWPKa2qgjlciv_jps8imHp8JtWGTDOmBD2R0AyNOLkevuB5aVbDfkFkQMKQ0PgtKCTZ5SmjIWN5O7B2jbDYYkIllPZVeRDsD1w8BVBcn92OR0J59SVc9A/s400/Tardi-Vautrin-commune-de-Paris-Le_Cri_du_peuple.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Illustration de Tardi pour "Le Cri du peuple" sur la Commune de Paris, 1871</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
Ce ne sont plus les "hordes de barbares descendant de Belleville" de la Commune de Paris arborant le drapeau rouge qui inquiètent mais celles, plus bariolées et argentées, de supporteurs venus en France, touristes nomades circulant de stades en stades et priant de fan zones en fan zones.</div>
Le désir de contrôle et d'interdiction se généralise alors à toutes celles et à tous ceux qui n'en sont pas: contrôle aux frontières, contrôle dans les gares, dans les centres villes, désir d'interdiction de manifestations parce que pendant l'Euro nos policiers sont fatigués...<br />
<br />
Et puis, surtout, de manière insidieuse mais tout aussi désirée collectivement, désir de surveillance technologique, de vidéo surveillance de plus en plus fine, de contrôle des décisions et des comportements humains par la machine.<br />
Surtout, oui surtout que l'arbitre ne se trompe pas, que ses décisions soient prises après le recours à la vidéo, que la main de Thierry Henry ou celle de Maradona soient sanctionnées (enfin, non pas celle de Thierry Henry), une vidéo dont les ralentis permettent de voir ce que l'oeil humain ne peut pas percevoir, sous des angles impossibles à la perception ordinaire (de face, de profil, par derrière, par au-dessus, au raz du sol)... Avec arrêt sur image: et là, tu la vois la main, et le hors-jeu, tu le vois le hors-jeu?<br />
Le désir de surveillance technologique commence dans sa revendication à des fins aussi futiles que celles de savoir si – à 1/2 centimètre près et à la 1/2 seconde près – il y avait "bien" hors jeu...<br />
Ce désir là, cette demande de l'image couplée au numérique, constitue finalement l'aboutissement totalement obscène du désir d'inhumanité où le radar flashe qui franchit la limite où les gestes de chacun peuvent être vus et commentés de tous.<br />
<br />
Le spectacle du football préfigure une société désirée dans laquelle les contraintes sur les libertés ne seront pas imposées par un état totalitaire mais réclamées par un peuple soumis au désir d'être contraint.<br />
"<i>Et c'est là, dit sentencieusement le Directeur, en guise de contribution à cet exposé, qu'est le secret du bonheur et de la vertu, aimer ce qu'on est </i>obligé<i> de faire. Tel est le but de tout conditionnement: faire aimer aux gens la destination sociale à laquelle ils ne peuvent échapper.</i>"<br />
Aldous Huxley, <i>Le Meilleur des mondes</i> (<i>Brave New World</i>, 1932) liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1512624131110755840.post-32420678241944204062016-06-04T10:44:00.002+02:002016-06-19T09:34:47.442+02:00Muhammad Ali corps insoumis<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUJIVSGHarC461B_Tk1WRzdbSsCIXsiaxgH7niTB1sH_mwJTCnN-N5lHuuW_9wvn0C5jUexYNUWtNBhBr6A91a6Z4468PBdC6kZG_8U8XMQS8mraUVJ9ESVdcgzWn5aRt5Q_YHH1z9Jt8/s1600/enhanced-buzz-5869-1364782903-0.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUJIVSGHarC461B_Tk1WRzdbSsCIXsiaxgH7niTB1sH_mwJTCnN-N5lHuuW_9wvn0C5jUexYNUWtNBhBr6A91a6Z4468PBdC6kZG_8U8XMQS8mraUVJ9ESVdcgzWn5aRt5Q_YHH1z9Jt8/s400/enhanced-buzz-5869-1364782903-0.jpg" width="311" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Muhammad Ali en Saint-Sébastien, 1968</td></tr>
</tbody></table>
Ali est mort. The Greatest is dead.<br />
Soixante-quatorze ans… Peu surprenant.<br />
C’était un vieil homme, fatigué par la maladie.<br />
Tremblant, murmurant, aux mouvements restreints.<br />
<br />
En 1996, déjà, j’avais pleuré de cette image d’Ali affaibli. C'était pour les Jeux olympiques d’Atlanta.<br />
J’ai pleuré lorsque je l’ai vu s’avancer, flamme olympique à la main, portée à bout de bras, tremblant, dos voûté, s’avançant à pas comptés. Une flamme qui paraissait si lourde pour lui ancien champion du monde des lourds.<br />
<br />
J’ai pleuré de le voir si faible mais surtout rattrapé par l’ordre sportif, lui, l’insoumis, utilisé comme symbole par la multinationale qu’est le Comité International Olympique (CIO).<br />
Mes pleurs (incompréhensibles, de ces pleurs qui vous saisissent par surprise) étaient des pleurs de rage et de tristesse.<br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjU99fgmr3_VYqRWP7nkcXFjAPVLjCQUVkgTMkd6CjiuUzPHS0nARl7XhkwpGS1m9G0oXxxuWffLOC5MkL2EiglA5J1gGRxmA968p3jzrxzO_THcpb9J6A3JHWx-szV4661jLexkLAd_qE/s1600/muhammad+Ali+Atlanta+1996.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjU99fgmr3_VYqRWP7nkcXFjAPVLjCQUVkgTMkd6CjiuUzPHS0nARl7XhkwpGS1m9G0oXxxuWffLOC5MkL2EiglA5J1gGRxmA968p3jzrxzO_THcpb9J6A3JHWx-szV4661jLexkLAd_qE/s200/muhammad+Ali+Atlanta+1996.jpg" width="170" /></a></div>
La tristesse venait de son corps altéré par Parkinson, épuisé de trop de coups reçus. Ce corps de déjà vieillard était en rupture totale avec les images de ce jeu de jambes flamboyant qui transformait Ali en danseur, mais en danseur-tueur, en rupture aussi avec son allonge, sa vitesse de bras. Sa force vive.<br />
<br />
La tristesse de voir la lenteur de celui qui déclarait « I’m fast, I’m so fast ».<br />
En 1996, il a 54 ans. Il en fait bien plus… on avait désormais envie de le prendre dans ses bras pour le soutenir. Et pour lui murmurer à l’oreille: monsieur Ali, que faites-vous-là, vous, l’insoumis?<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
La rage venait de là, de l’effacement de la révolte, celle du gamin de Louisville, grande gueule, belle gueule. De cet insoumis condamné à cinq ans de prisons pour avoir refusé de partir faire la guerre aux Vietnam parce qu’aucun Vietnamien ne l’avait jamais traité de nègre… C’est ce combat contre les Etats-Unis blancs et guerriers que figure la couverture d’Esquire, Muhammad Ali en Saint-Sébastien.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhGsZQJ7XtBBFZ4zq87P_nXHm_J16PVsI8HEg4YfJv-DdF3_BvsDhU7FgyXD3Zg443HAaOPpTkF3eX3LiQF6QXQAi74e9WdQe1c-FtqcnkWdYfz1YvePYucmSnV8eGHgpczd_BQDV5YVU/s1600/ali_mirror_final_3560526k.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="199" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhGsZQJ7XtBBFZ4zq87P_nXHm_J16PVsI8HEg4YfJv-DdF3_BvsDhU7FgyXD3Zg443HAaOPpTkF3eX3LiQF6QXQAi74e9WdQe1c-FtqcnkWdYfz1YvePYucmSnV8eGHgpczd_BQDV5YVU/s320/ali_mirror_final_3560526k.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
Ali, la légende de l’insoumission du peuple noir qu’aucun sportif n’a autant incarné, au point que les Zaïrois, à Kinshasa en 1974 pour « le match du siècle » pensaient que son adversaire Georges Foreman, Big Georges, était blanc. Ali qui a – selon la légende car avec Ali tout, ou presque, est légende – jeté sa médaille d'or dans le fleuve Ohio, quelques années après l'avoir remportée en 1960 aux Jeux olympiques de Rome, parce qu’on avait refusé de le servir dans un restaurant pour Blancs.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjW0HBdKZobuSJ03_O8CF5kX-vTJJ8yUIHHaWcFRPgklHU8q5I8a0JMnh3QYxv0600pxQclDKMnjZqnjnjmedmDTV1S7JeHl2jBHP2-qARqHs6r3T8Aj1Kl-ylEIWlQ96S1gf_BlFwLbh4/s1600/Muhammad_Ali-Ernie_Terrell-Whats-my-name-1967.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="230" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjW0HBdKZobuSJ03_O8CF5kX-vTJJ8yUIHHaWcFRPgklHU8q5I8a0JMnh3QYxv0600pxQclDKMnjZqnjnjmedmDTV1S7JeHl2jBHP2-qARqHs6r3T8Aj1Kl-ylEIWlQ96S1gf_BlFwLbh4/s400/Muhammad_Ali-Ernie_Terrell-Whats-my-name-1967.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">What's my name<br />
Muhammad Ali -Ernie Terrell 1967</td></tr>
</tbody></table>
Ali qui devient Ali après avoir choisi d’abandonner son nom de baptême – qu’il appelait son nom d’esclave – et qui lors du combat de 1967, à chaque coup qu’il porte à Ernie Terrell qui persistait à l’appeler Cassius Clay, lui crie « what’s my name? » (quel est mon nom?)<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2-AP-e6eOd1f8jYCHPgGZ1f0eRdvjRV5nFh_NiRGUXs_cX5OvLu-NNBP85E1B48UkRPK-NxvCTaqAHsrKlvQ_YI3_R0FFxTh-TWuOmgNbEkIoCeED9w2C-_wt28mCNG89DK5X-QtXHLc/s1600/222EEC4100000578-3484098-Ali_is_gagged_with_a_piece_of_tape_and_a_padlock_in_1963-a-202_1457541990974.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2-AP-e6eOd1f8jYCHPgGZ1f0eRdvjRV5nFh_NiRGUXs_cX5OvLu-NNBP85E1B48UkRPK-NxvCTaqAHsrKlvQ_YI3_R0FFxTh-TWuOmgNbEkIoCeED9w2C-_wt28mCNG89DK5X-QtXHLc/s200/222EEC4100000578-3484098-Ali_is_gagged_with_a_piece_of_tape_and_a_padlock_in_1963-a-202_1457541990974.jpg" width="157" /></a></div>
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Ce qu’il reste d’Ali aujourd’hui, ce sont bien sûr quelques combats d’anthologie (Foreman, Frazier…) mais surtout des images, des photos de la première star sportive véritablement planétaire. Et des punchlines, que les plus belles plumes de rappeurs peuvent lui envier…<br />
"<i>I have wrestled with an alligator<br />I done tussled with a whale<br />I done handcuffed lighting<br />Thrown thunder in jail<br />Only last week, I murdered a rock<br />Injured a stone, hospitalized a brick.<br />I’m so mean, I make medicine sick</i>." (<a href="https://www.youtube.com/watch?v=ejE-Do9PeJw" target="_blank">la vidéo</a>)<br />
ces phrases qu’il déclamait pour, dès avant le combat, affaiblir psychologiquement ses adversaires, ces mots qui prolongeaient son corps arrogant, ce corps qui flottait comme un papillon, piquait comme une guêpe. (Quand même en VO, ça claque mieux: <a href="https://www.youtube.com/watch?v=bNpFiZDqcog" target="_blank">« Float like a butterfly, sting like a bee »</a>).<br />
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L’icône Ali incarne le corps insoumis, regard fier, menton haut, parole cinglante, le sportif qui parle, qui pense et se rebelle, et qui a livré ses plus beaux combats contre l’éthique de la soumission.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgh5trvF1XEVwamA2jMGqrpOtk-Vj7v1T5Cl7jABs7-KWkczTnl-uoyLG0Nu9tanNRZ6C5eOM0_-v891t73jEgqYHc9u1xEo-smLUTAZt0rob_liX8yHcOj2wZsX_yKKPfwUKacJnNth8/s1600/muhammad-ali-.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgh5trvF1XEVwamA2jMGqrpOtk-Vj7v1T5Cl7jABs7-KWkczTnl-uoyLG0Nu9tanNRZ6C5eOM0_-v891t73jEgqYHc9u1xEo-smLUTAZt0rob_liX8yHcOj2wZsX_yKKPfwUKacJnNth8/s320/muhammad-ali-.jpg" width="245" /></a></div>
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sur Ali, lisez <i>Alias Ali</i> de Frédéric Roux (Fayard, 2013) et regardez <a href="http://www.dailymotion.com/video/xo4kp3_leon-gast-1996-when-we-were-kings-partie-1_sport" target="_blank"><i>When we were king</i></a>, le documentaire de Leon Gast, 1996liotwebhttp://www.blogger.com/profile/13095942977631095850noreply@blogger.com0