mardi 18 janvier 2011

corps de femmes et sports d'hommes par Judith Depaule

Corps de Femmes
Rugby
J'ai assisté ce soir au deuxième volet du projet "Corps de Femmes", création en quatre parties de la compagnie mabel octobre, mis en scène par Judith Depaule.
Après Corps de Femmes.1 Le Marteau, c'était donc Corps de Femmes.2 Le Ballon ovale qui était joué au Nouveau Théâtre de Montreuil.
Avec ces pièces, Judith Depaule met le corps au centre de ses réflexions: le corps de femmes qui jouent au rugby, après avoir créé la première pièce autour du corps d'une lanceuse de marteau. Dans Le Ballon ovale, une actrice dit les mots de joueuses dont les portraits défilent en arrière-plan sur grand écran. Chacun de ces portraits fournit le prénom et l'âge de la joueuse, sa profession et le nombre d'années durant lesquelles elle a pratiqué le rugby. L'actrice reprend les paroles des joueuses sur le rugby, le jeu, la féminité, la maternité, la famille, l'engagement physique, la violence, le moment où, adolescentes, certaines ont dû arrêter de jouer avec les garçons, ce qui signifiait arrêter de jouer tout court... Puis viennent des images de ces femmes dans le jeu, plaquant, percutant, se jetant au sol, poussant, évitant l'adversaire, frappant le ballon au pied, le passant à la main...
Le montage de Judith Depaule alterne les images fixes, les corps en mouvement et les mots... La répétition des mêmes mots, des mêmes formules, "on pense rugby", "on mange rugby", "on dort rugby..." entraîne le spectateur au coeur d'une passion revendiquée comme telle par les joueuses.  La répétition des images bouscule les stéréotypes liés à la mise en scène du corps des femmes: les visages fermés, les cheveux collés par la sueur, les projections et les contacts interrogent les spectateurs non initiés. "Je suis une femme, mais j'suis pas une chochotte" prévient une joueuse.

Tout au long du spectacle, je me suis interrogé sur les manières de produire de la connaissance.
Judith Depaule définit sa production comme un "spectacle documentaire" qui repose sur une investigation. Pour en arriver à cette synthèse, elle a réalisé un travail dans la durée auprès des femmes dont elle s'est approprié le discours, les images, les ambiances pour en restituer un condensé.
Cette façon de faire m'a rappelé le travail de Corinne Miret et Stéphane Olry qui avaient enregistré 42 entretiens d'une heure pour écrire  mercredi 12 mai 1976, selon un dispositif très strict.
Dans les deux cas (mercredi 12 mai 1976 et Corps de femmes), le sport sert de support au récit.
Or, le travail préalable à la mise en récit n'est pas très éloigné de celui qui est nécessaire au recueil ethnographique. Pour mercredi 12 mai 1976, Corinne Miret et Stéphane Olry avaient demandé à chaque personne de venir pour l'enregistrement avec un objet vert avec lequel elle devait poser en fin d'entretien. Cette manière de mettre en scène un objet porteur de sens pour ces personnes renvoie à ce que dit l'anthropologue Jean Bazin dans Des clous dans la Joconde, notamment dans le chapitre "n'importe quoi", où il montre que le travail de l'ethnologue consiste à ramasser n'importe quoi, du moment que cela a servi, c'est-à-dire du moment que cela traduit un usage humain.
Dans Corps de Femmes.2 Le Ballon ovale, certaines portraits pris en salle de musculation restituent une ambiance. On n'y voit pas de corps au travail, mais la présence des joueuses de rugby en ce lieu indique ce travail en négatif.

Dans mercredi 12 mai 1976, l'histoire tourne autour des hommes sur le terrain. A onze contre onze. L'histoire est celle de l'émotion qui a été produite par des hommes jouant en vert sur un rectangle vert, lors d'une finale de coupe d'Europe de football.
Dans Corps de Femmes.2 Le Ballon ovale, ce sont des femmes qui jouent sur un rectangle de gazon. Elles n'auraient pas pu y jouer en 1976. Ni au rugby, ni au football d'ailleurs (Judith Depaule insère à ce propos un commentaire dans le spectacle qui rappelle très brièvement que le rugby, sous sa forme actuelle, n'est apparu qu'à la toute fin des années 1980).

Je me suis interrogé sur la manière de produire de la connaissance, car dans ces deux spectacles les artistes mettent en scène en l'espace d'une heure ce que les sociologues expriment péniblement à travers des centaines de pages.
L'interrogation est donc double: comment percevoir la réalité et comment en restituer la perception que l'on en a eue?
mercredi 12 mai 1976 est une pièce de théâtre à laquelle Pascal Charroin, historien et spécialiste de "l'épopée des Verts" ne rajouterait rien (voir sa thèse Allez les Verts, de l'épopée au mythe, thèse de doctorat. STAPS, Lyon 1, 1994), ou presque-rien (encore que le presque-rien n'est pas rien comme  le rappelle Vladimir Jankélévitch. Le voir en vidéo ici)
Corps de Femmes.2 Le Ballon ovale, illustre quant à elle les analyses de Christine Menesson sur les femmes se livrant à des sports que Catherine Louveau qualifierait de sports de tradition masculine.

En décrivant ce qu'est être une femme et jouer au rugby, Judith Depaule expose comment se construit une identité de genre. En voyant le rendu du spectacle, je l'ai imaginé sur le terrain, avec sa caméra et le regard qu'elle portait sur ces Indigènes des stades aux moeurs étranges. Car là où les ethnologues et les sociologues vont du terrain à la thèse, elle va du terrain à la scène.
La connaissance qu'elle produit échappe bien sûr aux canons de la production scientifique et à ses oripeaux académiques.
Elle est cependant une connaissance clinique, précise et juste.
Ce qui la différencie du travail universitaire, ça n'est pas la finesse de l'observation mais la manière de restituer la logique des actrices. Tout comme Corinne Miret et Stéphane Olry dans mercredi 12 mai 1976, elle permet d'accéder aux émotions. Les premiers exprimaient l'émotion des supporters de tout âge, et de toute condition. Judith Depaule expose celle des joueuses parlant du plaisir qu'elles expriment en allant jouer là où, en tant que femmes, leurs aînées ont dû faire leur place.
Corps de Femmes n'est pas une fiction, mais bien un documentaire vivant dont la mise en récit exprime la manière dont une pratique sociale se construit dans un discours. Ces corps de femmes engagées dans le rugby montrent comment, en apprenant à jouer au rugby on apprend autre chose que les gestes techniques, comment chaque actrice incorpore un système de valeurs et de significations. Au bout du processus d'incorporation, c'est un "être rugby" qui se dessine, qu'il faudrait désormais comparer avec celui décrit par Anne Saouter.

mise à jour:
le monde magazine a consacré un article à la création de Judith Depaule, repris en ligne sous le titre "Sports virils au féminin"

le 8 mars, la Ville de Lyon célèbre la journée internationale pour le Droit des Femmes en interrogeant le sport: le programme de Sport au féminin, en course vers l'égalité, événement auquel je consacre un billet.

Toujours à propos du corps de femmes dans le sport, j'ai trouvé "The Athlete", une série de photos de sportives (et de sportifs) de haut niveau dévoilant leur corps devant l'objectif d'Howard Schartz et de Beverly Ornstein, que vous pouvez aussi consulter partiellement, sous le titre Olympis perfect bodies Des corps de femmes dans des sports d'homme (l'haltérophilie par exemple) ou dans des sports féminins (comme la gymnastique rythmique) sont exposés dans leurs différences, jusqu'à Aimee Mullins, qui pose entre deux coureuses de fond.

jeudi 13 janvier 2011

Surveiller et jouir - le Genre et le Sexe selon Gayle Rubin en français

Gayle S. Rubin
Surveiller et jouir
Anthropologie politique du sexe
Dans Le Monde du 13/01/2011, Eric Fassin signe une note de lecture de la traduction de Surveiller et jouir. Anthropologie politique du sexe, de Gayle S. Rubin, édité par EPEL dans la collection des Grands Classiques de l'Erotologie Moderne. Il y a près de dix ans, cette même collection avait déjà publié Gayle S. Rubin en diaolgue avec Judith Butler sous le titre de Marché au sexe (2001). Ce premier recueil livrait également une traduction française de son article "Thinking sex" publié initialement en 1984: "Penser le sexe: pour une théorie radicale de la politique de la sexualité".

Les textes présents dans cet ouvrage viennent donc compléter une première initiative dont l'intérêt résidait dans la rencontre Rubin-Butler. Ceux de Surveiller et jouir ont été rassemblés par Rostom Mesli (qui a assuré une partie de la traduction et a conçu l'ouvrage). Ont également contribué à la traduction des textes présentés: Nicole Claude-Mathieu, Flora Bolter et Christophe Broqua.
Avec cette livraison, les éditions EPEL continuent leur travail de mise à disposition, en français, de textes classiques, connus des initiés, mais jusqu'alors accessibles uniquement en anglais. Elles poursuivent également la constitution d'un corpus qui articule la question du genre à celle du sexe, entendu comme pratique sociale dont la finalité est le plaisir de la chair.
Les textes proposés situent en effet la sexualité comme une organisation sociale qui génère de l'ordre et contribue à la classification et à la hiérarchisation des individus. Avant ce Surveiller et jouir, EPEL a, par exemple, édité L'invention de l'hétérosexualité, de Jonathan Ned Katz, Saint Foucault, de David Halperin, mais aussi Le mouvement transgenre. Changer de sexe, de Pat Califia ou encore La performance sado-masochiste. Entre corps et chair de Lynda Hart.
Avec l'arrivée de cette traduction de Gayle S. Rubin, EPEL continue son travail de diffusion de textes qui intègrent la question du genre à partir de la sexualité, de la prostitution, de la pornographie et qui, pour le dire autrement, alimentent la pensée queer en interrogeant des pratiques politiques, artistiques, mais aussi quotidiennes. Tous ces textes interrogent la manière dont la sexualité contribue à la mise en oeuvre d'un ordre social tout en illustrant la force qu'elle contient pour bousculer cet ordre.

Sommaire de Surveiller et jouir:
"Préface. Notre amie Gayle Rubin" de David M. Halperin et Rostom Mesli
"Le Marché aux femmes", traduction de Nicole-Claude Mathieu;
"Le Péril cuir", traduction de Rostom Mesli;
"Penser le sexe", traduction de Flora Bolter;
"Les Catacombes", traduction de Rostom Mesli;
"La nostalgie, c'est l'arme du faible", interview de Gayle Rubin par Rostom Mesli;
"Elégie pour la Vallée des rois", traduction de Rostom Mesli;
" Étudier les subcultures sexuelles", traduction de Christophe Broqua.
Et un article de 1993 sur les polémiques anti-porno dans le mouvement féministe américain.


L'intégralité de "Notre amie Gayle Rubin" de David M. Halperin et Rostom Mesli est accessible ici

Une fiche de lecture de Surveiller et jouir dans le menu "lectures" de liens socio:
L'anthropologie queer de Gayle Rubin par Florian Voros

mardi 11 janvier 2011

Assistance sexuelle: la lettre ouverte de Marcel Nuss à Roselyne Bachelot


Marcel Nuss
La réaction de Marcel Nuss sous forme de lettre ouverte à Roselyne Bachelot sur la question de l'assistance sexuelle:
"Bachelot opposée aux assistants sexuels pour les handicapés", paru dans Libération du 6 janvier 2011


Article en lien sur le blog: "le sexe c'est pour la vie"

Articles connectés:
Par Causette, le mensuel qui y consacre un dossier spécial dans son n°16. Les articles qui suivent sont repris sur Rue 89 le 2 septembre 2011:

Et une réaction aux deux articles ci-dessus, toujours sur Rue 89:
"Handicapé, votre vision de la vie sexuelle me donne envie de crier"


Et puis une page facebook créée par l'Association des Paralysées de France:
Oui à l'assistance sexuelle des personnes en situation de handicap

Près de deux ans après la lettre ouverte, Marcel Nuss publie Je Veux faire l'amour. Handicap, sexualité, liberté.
Pour une présentation audio de l'ouvrage, écouter l'émission les choix de France Info du 20 novembre 2012.


mardi 4 janvier 2011

trafic d'organes au Kosovo. Du corps ennemi aux corps d'occasion

Couverture de Quasimodo n°8
dessin de Bed-Deum
Dans la Valise diplomatique de ce jour, Jean-Arnault Dérens signe un article intitulé "Trafic d'organes au Kosovo: un rapport accablant". Il s'appuie pour cela sur le rapport remis par Dick Marty au Conseil de l'Europe, le 12 décembre 2010 au titre inquiétant: Traitement inhumain de personnes et trafic illicite d'organes humains au Kosovo.
Ce rapport a donc été rendu public il y a maintenant plus de trois semaines et son écho dans la presse a été relativement faible.
La lecture de cet article fait écho aux deux numéros de la revue Quasimodo, "Corps en guerre" dans lesquels plusieurs articles analysent le traitement réservé au corps de l'ennemi en tant de guerre.
Ici, le corps de l'ennemi aurait servi de pièces détachées, jouant à grande échelle le trafic mis en scène dans le film de Stephen Frears Dirty pretty things.
Des corps d'occasion, en quelque sorte, rendus disponibles par l'exploitation d'une population vulnérable, celle de jeunes hommes prisonniers, maintenus au secret par la force armée...

dimanche 2 janvier 2011

Jour de l'an à la demeure du chaos

L'entrée de la Demeure du Chaos
Le premier janvier 2011, je suis passé faire un tour à la Demeure du chaos, à Saint-Romain au Mont d'Or, sur les berges de la Saône, au nord de Lyon. N'y ayant pas mis les pieds depuis de longs mois, j'ai profité de la première journée de l'année pour aller y flâner. Le 1-1-11, j'allai donc me ballader  du côté d'une oeuvre créée le 9-9-99. La symbolique des chiffres, peut-être, a guidé mes pas.  J'y suis allé surtout histoire de voir du monde, sans penser toutefois trouver grand monde si ce n'est Luc et Chantal qui y accueillent régulièrement le public, week-ends après week-ends. J'étais sûr de les voir tout en pensant que ce jour là, la Demeure du Chaos serait sans doute déserte.
Arrivé vers 15h30, je me suis en effet trouvé un peu seul. Une poignée de visiteurs marchaient timidement dans la cour, le nez levé ou le regard posé sur les messages peints un peu partout. Quelques appareils photos captaient des images, visant à enregistrer l'ambiance du lieu. J'ai fait un tour pour découvrir les changements opérés depuis mon dernier passage. Des Vanités géantes, gris argent, siègent en quelques endroits et semblent surveiller la Demeure du Chaos aussi sûrement que les caméras de surveillance symbolisant la société d'Orwell. De nouveaux portraits ont été peints sur les murs d'enceinte, complétant la gallerie des intellectuels, des artistes, des hommes politiques qui, d'une manière ou d'une autre, ont contribué ou contribuent à changer le monde, par leurs actes, par leurs idées, par leur création.
Assange bâillonné
Peinture de Pierrick Cart
Et puis j'ai pu constater que, comme à chaque fois que je suis venu, l'actualité la plus brûlante participe à la création de la Demeure du Chaos. En ce début d'année, c'est "l'affaire" WikiLeaks qui sert de thème majeur. Trois portraits de son fondateur, Julian Assange, ont été peints, dont un où il est bâillonné par le drapeau américain. De nombreux slogans figurent sur les murs qui interprètent les effets de WikiLeaks sur les démocraties. Les analyses de Paul Virilio sur la vitesse de l'information et sur ses conséquences politiques, et donc historiques, trouvent ici une remarquable illustration, tout comme le "terrorisme poétique", cher à Hakim Bey.Tout en pensant à la manière dont la Demeure du Chaos s'approprie l'actualité et la digère au plan esthétique (une esthétique soutenue par une dimension analytique constante), je constatais que la Demeure s'était considérablement emplie, malgré le froid. Les visiteurs affluaient, par couple, par famille ou par groupe... Mon questionnement s'est alors porté sur les raisons qui pouvaient bien pousser autant de gens (si différents) à venir se promener dans un lieu aussi noir pour démarrer l'année.Si une ethnographie des visiteurs de la Demeure du Chaos reste à faire, il me semble que deux éléments permettent de comprendre une telle fréquentation: la curiosité et la gratuité.Les personnes qui viennent à la Demeure du Chaos, veulent voir la bâtisse. Ils en ont entendu parler, en bien ou en mal, par la presse ou par des amis, et elles veulent se rendre compte de ce que c'est. C'est la curiosité qui pousse à venir, même si elle est nourrie de plusieurs motivations.Le second aspect, la gratuité, fait de la Demeure du Chaos une destination privilégiée pour promenade dominicale. Tout le monde peut y venir. Il suffit de s'y rendre pour pénétrer les lieux. Le choix de la gratuité est un choix politique. Selon Hakim Bey, "pour fonctionner, le Terrorisme Poétique doit absolument se séparer de toutes les structures conventionnelles de consommation d’art ". Le fait de rendre accessible les lieux à toutes celles et à tous ceux qui ont la curiosité de les découvrir, celui de distribuer gratuitement un certain nombre de ce que le marketing de la culture appelle ailleurs des "produits dérivés" comme les affiches, les DVD, les numéros spéciaux de Lyon poche (le dernier annonce la 3ème Borderline Biennale de septembre 2011 et peut être téléchargé ici), participe à la mise en question du marché de la culture. La gratuité est un acte surprenant, pour les institutions comme pour les visiteurs. Un couple de personnes qui exprimait son avis sur la démarche de Thierry Ehrmann ( le propriétaire et concepteur des lieux, le traitant au passage de "couillu" sans toutefois adhérer à son esthétique), disait par exemple que faire payer un euro par personne, ça ne coûterait pas grand chose, mais ça rapporterait quand même un peu...La gratuité...  voilà où se situe le chaos, dans une société où la valeur d'une chose se réduit à sa valeur marchande et celle d'une personne à son salaire ou son patrimoine....
Enfin, un lien vers un texte lu pour les dix ans de la Demeure du Chaos.


Pour suivre l'actualité autour de la Demeure du Chaos, vous pouvez suivre les dépêches d'Art Press Agency, agence de presse conçu comme une "cellule de crise à durée déterminée" autour d'un "consortium d'artistes, d'auteurs, de pirates et de professionnels des médias traditionnels ou/et numériques.Ou bien consulter le blog de Thierry Ehrmann.
Yvan Collona sur les murs de la Demeure du Chaos

samedi 1 janvier 2011

Meilleurs voeux pour 2011

Bon, c'est symbolique. Mais pour celles et pour ceux qui viendront faire un tour par ici dans les prochains jours, je vous souhaite une très belle année.

Le jour où j’ai stoppé les Popovs dans le Bugey* « Comme il faut mal aimer son peuple pour l’envoyer à des choses pareilles. À présent je...