mercredi 30 mars 2011

lutte contre l'avortement et racisme

Aux Etats-Unis, la lutte contre l'avortement a pris une tournure résolument raciale, voire raciste, avec la campagne ci-contre, diffusée dans les 330 magasins de la marque Dillard's répartis dans trente états. La traduction est édifiante: "la place la plus dangereuse pour une afro-américaine, c'est dans un utérus". En ciblant explicitement une population, l'annonceur sous-entend que les femmes noires seraient plus enclines à l'avortement, oubliant les facteurs sociaux, notamment ceux liés à la pauvreté, aux conditions de vie, à l'éducation...
Une telle campagne – par son coût – atteste de la force dont disposent les lobbys anti-avortement aux Etats-Unis. Elle indique également que le racisme fonctionne comme argument. Dans le combat entre les "forces du bien" et "les forces du mal" d'une Amérique d'un autre âge, l'Autre est diabolisé (dans tous les sens du terme).

Ici, l'autre est l'Afro-américaine qui incarne le mal, par l'assimilation de l'avortement au meurtre. La petite fille en robe rose et au noeud dans les cheveux est présentée comme une survivante du corps des femmes noires. Dans un pays où la ségrégation raciale existait encore il y a moins de cinquante ans et où les droits civiques en faveur des Afro-américains ont été acquis de haute lutte, cette association est loin d'être anodine.

Elle joue sur les représentations les plus profondes du racisme qui associe les Noirs à une sexualité non contrôlée, bestiale, primitive... et au refus d'en assumer les conséquences. La campagne s'appuie donc sur les sentiments racistes les plus enfouis pour combattre un autre droit, celui à l'avortement, conquis lui aussi par les femmes ayant combattu pour obtenir la liberté d'user de leur corps.


Elle rejoint d'autres campagnes qui associent l'avortement à un génocide, en raison de la prévalence de l'avortement dans les groupes afro-américains. L'idée de race s'impose alors, évitant de penser les inégalités sociales criantes qui mène à une sur-représentation des avortements dans ces populations. Les réflexions sur la pénalisation de la misère (voir Loïc Waquant) pourraient ici se transformer en une racialisation de la misère...

Toutes les 21 minutes
notre possible futur président
est avorté

De telles campagnes rappellent que rien n'est jamais acquis et que la liberté comme le respect des différences, même inscrits dans le droit, sont toujours soumis à un combat pour des valeurs.
Ici, ce combat, esthétisé pourtant par une agence publicitaire, prend la forme d'un coup bas.

Pour en savoir plus sur la campagne et sur les réactions légitimes qu'elle a suscitées:
voir sur MS

une série d'articles à lire également:
par Lisa Wade, dans Sociological images
Re-framing the abortion debate
Racializing the abortion debate
Racialized abortion campaigns and rethinking choice

mardi 22 mars 2011

jupe, string, foulard, corps des femmes sous surveillance

Hier, 21 mars 2011, dans le cadre de la Biennale universitaire pour l'égalité entre les Femmes et les Hommes, s'est tenue une journée de réflexion sur les violences sexuelles et sexistes.
Durant la journée, deux interventions ont porté sur la question de l'apparence vestimentaire des jeunes filles, celle de francine Duquet (dont on peut télécharger le rapport de recherche complet ici) et la mienne, qui portait sur un travail d'analyse de la presse féminine s'adressant aux adolescentes et aux jeunes femmes (un article co-écrit avec Sandrine Jamain-Samson paraîtra prochainement dans Sociologie et sociétés). La question de la jupe n'était pas centrale, mais elle a toutefois affleuré pour penser la notion venue du Québec d'hypersexualisation.
La veille, Alain Gresh, signait sur son blog, un article intitulé: Jupe et string obligatoires. Il y rapportait les injonctions faites à des lycéennes musulmanes à ne pas venir au lycée, vêtues d'une longue robe unie noire.
Hier, 21 mars 2011, toujours, le second Printemps de la Jupe et du Respect était lancé à Lyon. Lors de la soirée d'inauguration, la pièce de théâtre Ascenseur pour l'Egalité (qui est jouée le 23 mars à l'Université Lyon2) a servi de point de départ à un débat qui, s'il ne porte pas exclusivement sur la jupe, interroge les inégalités raciales, sociales, et, bien sûr, les inégalités entre les sexes.
Le même jour sur Mediapart, Claude Lelièvre relevait à son tour le rappel à l'ordre dont ont fait l'objet les lycéennes du lycée Blanqui de Saint-Ouen. Il la situe brièvement dans le cadre de l'histoire de l'école républicaine et note "une certaine obsession de la "robe" dans l'Ecole laïque"... Seul semble changer sa signification culturelle.
Enfin, après la question des poils, le site fauteuses de troubles mets en question, et donc en discussion, la question de la jupe.
Christine Bard ne s'y est pas trompé. La jupe soulève des questions sociales importantes liées à la liberté de paraître et à la manière dont le corps des femmes (et en amont celui des jeunes filles) est soumis à une surveillance constante.
Ce qui est commun à l'ensemble des prises de position autour de la jupe, du foulard ou du string, c'est la question du contrôle qui s'exerce sur les corps au nom de la pudeur. Cette question n'est pas nouvelle et ressurgit à chaque fois – dans l'histoire du vêtement – qu'une partie du corps se dévoile, qu'il s'agisse de la cheville, du genou, de la cuisse... Elle connait des variations culturelles qui amènent à couvrir la gorge, les épaules, les cheveux... et jusqu'au visage.
Elle est relancée aujourd'hui en raison de l'évolution des possibilités vestimentaires qui rendent acceptable, sinon souhaitable, le dévoilement de parties du corps que certains ou certaines peuvent considérer comme incorrect.
La pluralité des possibilités de se construire une apparence féminine est rapportée au jugement social qui associe la respectabilité d'une femme à sa manière de paraître.
La liberté de paraître constitue pourtant une dimension incontournable du respect de l'autre. Le jugement spontané porté sur autrui à partir de son apparence s'apparente à un racisme dès lors qu'il contribue à hiérarchiser des individus. Cette hiérarchie se construit sur les valeurs associées à cette apparence (respectable et honnête ou au contraire méprisable et haïssable).
Le regard porté sur les femmes est plein de ces jugements qui associent d'un côté les filles faciles à celles qui mettent en scène leur corps selon certains critères de féminité et, de l'autre, les filles respectables à celles qui effacent au contraire (ou contrôle pour le moins) ces mêmes critères.
Une des questions qui se pose se situe là: dans l'exercice de la surveillance sur le corps des femmes qui ressurgit à tout moment, et sous des formes bien différentes (surveillance qui amène à juger plus préoccupante la vision d'un string dépassant d'un pantalon taille basse porté par une fille, plutôt que celle d'un caleçon moulant le haut des fesses d'un garçon dont le pantalon tient miraculeusement... à mi-fesses précisément).
L'enjeu actuel réside sans doute dans la possibilité de choisir de s'habiller comme on le souhaite, de saisir les codes qui permettent d'infléchir son apparence, d'interpréter les contextes dans lesquels il est possible d'en jouer. Un autre enjeu réside dans la possibilité donnée à chacun de s'approprier des manières de paraître sans s'y fondre. Dit autrement: apprendre à ne pas confondre celle que je suis avec ce que je montre, ni celle que je vois avec ce que j'imagine.

le 25 mars, Fauteuses de trouble poursuit le débat sur le contrôle des apparences en milieu scolaire: La jupe, laïque ou politique?

mercredi 9 mars 2011

Corps, humains, machines, le mélange des genres

Le festival Science et Manga 2011 est consacré aux robots. Il se tient du 14 au 19 mars (voir le programme)  à la Bibliothèque Universitaire de la Doua (Université Lyon 1).
Cette année, il a noué un partenariat avec la Biennale Universitaire pour l'Egalité entre les Femmes et les Hommes, ce qui a donné ça:

Le mardi 15 mars de 12h15 à 13h45, salle de conférence.  Une conférence-débat réunira sur la question «Corps, humains, machines : le mélange des genres» Bernard Andrieu, Université Henri Poincaré de Nancy, Stéphane Lallé, INSERM- Université Lyon 1, Stem Cell and Brain Research Institute, et Philippe Liotard, Université Lyon 1, Mission Egalité.

La vidéo et des images de la conférénce, suivez le guide.

Alors, voilà, je reviens à des réflexions qui peuvent se situer dans une anthropologie de l'imaginaire, à partir desquelles j'avais produit un article dans le n°6 de la revue Quasimodo (Fictions de l'étranger):
"Fictions de l'étranger: le corps soupçonné".
Dans cet article, j'avais réalisé une analyse des figures de l'autre radical, l'alien, l'extra-terrestre.

Le 15 mars, je vais construire ma réflexion à partir d'un autre support de fiction, le manga (sur lequel j'avais déjà griffonné quelques notes sur Gen d'Hiroshima)
que je vais interroger les figures de genre, le genre étant entendu selon deux niveaux:


• d'une part le genre humain, qui se construit en opposition avec les machines, c'est-à-dire les robots, mais qui devient cyborg lorsqu'il se couple à la machine. La question de l'humain et des limites de l'humanité sera ainsi abordée. La question de l'incarnation de l'humain le sera également: que faire d'une pure intelligence, d'une entité numérique pensante, si elle n'est pas humaine (car elle n'en a pas la chair) mais douée de raison, voire d'émotion. Peut-on accorder l'asile politique à un avatar...
Nous serons en plein fiction, mais une fiction qui pose des problèmes d'ordre éthique (la vie humaine est-elle supérieure aux autres vies? la domination des humains sur les robots autorise-t-elle les mauvais traitements?) autant qu'ontologique (qu'est qu'un humain? qu'est-ce que la vie? l'intelligence?...)

• par ailleurs, à l'intérieur du genre humain, la question du genre qui distingue le féminin et le masculin. Une place particulière sera faite à la manière dont ces fictions mettent en scène le genre et figurent le sexe des protagonistes. Le cyborg est-il toujours un super-flic sur le modèle de Robocop ou peut-il échapper à ces schémas stéréotypés de la puissance virile? Les travaux de Donna Haraway dans son Cyborg manifesto (dont je conseille l'anthologie établie par Laurence Allard, Delphine Gardey et Nathalie Magnan: Donna Haraway. Manifeste Cyborg et autres essais, Paris, Exils, 2006), ont-ils permis l'émergence de nouvelles figures identitaires?

Parmi les références qui serviront de support à ma réflexion:
les films
Ghost in the Shell de Mamoru Oshii (d'après le manga de Masamune Shirow)
Metropolis d'Osamu Tezuka
Parasite dolls d'Hazuto Makazawa
Appleseed de Shinji Arakami

les bd
– Gunnm Last Order de Yukito Kishiro
Pluto d'Osamu Tezuka

et puis, si ce ne sont pas des mangas, mais des BD qui intègrent la question du genre dans les deux sens posés plus haut:
Meka de Morvan et Bengal
Yiu de Téhy, Vax et J. M. Vee

mardi 8 mars 2011

Sport et Violences sexuelles - Brandao en garde à vue

Brandao en garde à vue le 8 mars pour une histoire d'agression sexuelle, c'est une actualité qui ne s'invente pas.
Alors que je viens de terminer mon billet sur la manière d'appréhender le sport pour saisir les inégalités entre les femmes et les hommes, je tombe sur une information indiquant que Brandao, l'attaquant de l'Olympique de Marseille est en garde à vue, depuis le matin de ce 8 mars 2011, suite à une plainte déposée contre lui.

Brandao est en garde à vue.
Il n'est pas question d'en faire un coupable. La justice se prononcera en son heure.
(D'autant qu'à l'issue de la garde à vue, il a été mis en examen pour viol et laissé libre sous contrôle judiciaire selon son avocate Patricia Clusan. mise à jour du 10 mars)

Néanmoins, l'information tombe à pic pour rappeler que les violences sexuelles constituent une autre entrée pour penser les rapports entre les femmes et les hommes dans le sport. Depuis Sport et virilisme, en 1999 (Frédéric Baillette et Philippe Liotard), la question peut désormais être abordée. Catherine Moyon de Baecque (La Médaille et son revers, Albin Michel, 1997), puis Isabelle Demongeot (Service volé, Michel Lafon, 2007) ont l'une et l'autre rendu compte dans un ouvrage des violences dont elles ont été victimes.

Suite à la parution de l'ouvrage d'Isabelle Demongeot, des groupes de travail ont été mis en place sous la responsabilité de Roselyne Bachelot qui ont débouché en 2008 sur un programme de lutte contre les violences sexuelles dans le sport.
Ce travail à donné lieu à
• l'élaboration d'une charte contre les violences sexuelles, sexistes et homophobes, signée par le CNOSF (qui rend compte de la campagne ici) et les fédérations sportives françaises. Il n'y a plus qu'à interpeller ces fédérations pour savoir comment elles la mettent en place (notamment la fédération française de football)
• la désignation d'un numéro d'appel national: 08VICTIMES (0884284637)
• la réalisation d'un dépliant à des fins de prévention
• la mise en place de journées de sensibilisation auprès des jeunes sportifs et sportives des pôles espoirs (filières d'accès au haut niveau)
• la réalisation de courts métrages de prévention
• la mise en oeuvre de journées de formation à destination des cadres sportifs...
• la réalisation d'une enquête piloté par Greg Descamps... et dont l'intégralité des résultats n'a pas été rendue publique à ma connaissance.

"Affaire Brandao", suite
• la victime présumée maintient sa plainte pour viol (article du Monde)
• Brandao est "mis au repos" mais "mérite une sanction" selon son président... parce qu'il était alcoolisé à quelques heures d'un entraînement ! (article du Monde)
• Brandao a bénéficié d'un non lieu (article du Progrès du 28/09/2012)

Mise à jour du 9 juin 2011: L'Equipe consacre un dossier aux violences sexuelles dans le sport. Plus d'info ici.

Sport au féminin en course vers l'égalité


Ce jour, 8 mars 2011, je participe à la soirée organisée à l'Hôtel de Ville de Lyon par Thérèse Rabatel, adjointe à l'égalité des femmes, aux temps de la ville et aux handicaps, dans le cadre de la Journée Internationale pour le Droit des Femmes.
Cette année, le thème choisi pour réfléchir à cette question du Droit des femmes est celui du sport, activité futile et anodine... en apparence tout au moins. Car il importe de rappeler que jusqu'à une période très récente, les femmes n'avaient pas le droit de pratiquer les sports (interdiction réglementaire).
La pratique des sports constitue ainsi un révélateur des inégalités entre les femmes et les hommes, tant au plan historique que sociologique ou économique.
Il suffit d'observer les inégalités d'accès à cette pratique de loisir pour s'en convaincre. Il suffit, de même, de constater que le sport professionnel est sans doute le dernier lieu dans lequel – pour un travail égal – l'existence d'écarts de salaires hallucinants entre celui des hommes et celui des femmes semble ne pas poser de problème.


Les trois axes retenus pour discuter cette "course vers l'égalité" présentent chacun une entrée originale pour comprendre ce que révèle le sport, dès lors qu'on l'interroge du point de vue du sexe et du genre.

La question de la liberté est celle de l'accès de toutes à toutes les pratiques sportives. Cette question invite à interroger la manière dont les femmes ont dû conquérir cette citadelle masculine qu'est le sport, citadelle inventée par des hommes pour former des hommes, à partir d'un passe-temps dans lequel ils allaient chercher à produire un "effort superflu" (de Coubertin) et duquel les Femmes étaient exclues. L'accès de toutes à toutes les pratiques n'est pas allé de soi, et il faut attendre les années 1980 pour que des activités comme l'haltérophilie, la boxe ou certaines spécialités comme le triple saut ou le lancer de marteau leur soient réglementairement accessibles.
D'ailleurs, l'entrée des femmes dans ces pratiques connotées comme des pratiques masculines engendre résistances, interrogations ("ces femmes sont-elles bien des femmes?"), jugements ("c'est quand même pas joli des femmes qui se roulent par terre" ou, variante, "le foot, ou le basket, c'est quand même pas beau quand c'est joué par des nanas") et mise en question ("c'est pas fait pour elles", à moins que les femmes ne soient "pas faites" pour ça...). Sur ce point, je renvoie au "documentaire vivant" mis en scène par Judith Depaule dans Corps de femmes et sports d'hommes.
La question de l'égalité est donc celle du choix mais aussi celle des plaisirs. Et sur ce point, le 8 mars constitue un moment de la réflexion. Le droit de choisir ses loisirs, le droit de choisir son plaisir, fut-il connoté comme un plaisir masculin, semblent en effet des droits aujourd'hui difficilement contestables. Et pourtant, ces droits se heurtent encore aux représentations sexistes voire homophobes.

La question de la parité constitue une autre entrée pour penser l'égalité. Le monde des sports est historiquement un monde d'hommes. Et il l'est encore, tant au plan de ses dirigeants (voir sur ce point l'interpellation des Féministes de La Barbe au Comité Olympique), qu'à celui des entraîneurs ou des arbitres.

Thérèse Rabatel
Enfin, la question de la notoriété, est, dans le sport sans doute bien plus révélatrice que dans d'autres domaines. Qui connaît, en dehors des spécialistes, le nom de la capitaine de l'équipe de France de Football? Qui sait que les joueuses de l'Olympique lyonnais ont joué une finale européenne, ce que leurs homologues hommes n'ont encore jamais réalisé?


Le programme complet de l'ensemble des manifestations organisées par la ville de Lyon pour la Journée Internationale pour le Droit des Femmes.

Des données de l'INSEE sur le taux de pratique sportive et de licences associées selon le sexe.

Pour prolonger le débat: L'égalité femme/homme dans la pratique sportive : l'exemple américain. Le propos est un peu biaisé par le fait que l'auteur parle des établissements scolaires et universitaires. L'organisation des sports aux Etats-Unis est en effet très différente et s'appuie prioritairement sur ces structures, alors qu'en France, elle passe principalement par des structures privées associatives (les clubs) ou marchandes.
Pour comparer ce qui est comparable, il faut voir ce qui se fait aux plans scolaire et universitaire. Voir sur ce point les objectifs de l'UNSS (Union National du Sport Scolaire), qui se définit comme la première fédération sportive féminine en France.

dimanche 6 mars 2011

le poil, l'intime et le social



Je vous invite à aller sur anthropo-body.com, une petite réflexion sur le poil, du crâne au pubis, en passant par les aisselles et les pattes...

Cette réflexion reprend le travail journalistique de Stéphane Rose et sa réception médiatique.
Elle s'inscrit dans celle que je mène sur les modifications contemporaines du corps.

L'attention portée aux poils illustre la manière dont la culture se transmet et s'incorpore, par une série d'influences diffuses et non nécessairement perçues. Elle traduit le débat qui se joue autour de ce qui est naturel (ou qui le devient, ce qui n'est pas la même chose) et de ce qui est désirable ou condamnable. Bref, autour des jugements et des significations dont le corps est porteur dans une société.

Cette réflexion sur les modifications banales de l'apparence s'inscrit aussi, plus largement, dans ses conséquences politiques liées à l'exercice du pouvoir et à son incorporation par les individus.

mise à jour du 5 mai 2011: un article publié sur owni analyse la publicité Veet sur l'épilation intime: Quand mon minou est tout doux, il fait miaou, publicité qui, a semble-t-il été retirée dans la journée...!
Le clap de fin de cette pub expliqué sur rue 89: "Epilation intégrale: critiquée, Veet coupe son “minou tout doux”"

Le jour où j’ai stoppé les Popovs dans le Bugey* « Comme il faut mal aimer son peuple pour l’envoyer à des choses pareilles. À présent je...