Le sport est une machine à produire réglementairement de la ségrégation...
C'est ce que rappelle l'affaire Lindsay Vonn, privée de pouvoir participer à une compétition sportive avec des hommes. Elle ne pourra donc pas se mesure aux étalons des pistes qui incarnent l'excellence sportive à partir de laquelle se déclinent les fragilités. Que voulez-vous, c'est la loi du sport dirait avec ironie Daniel Denis (auteur du désormais collector Aux chiottes l'arbitre, 1978)...
Ce qu'a rappelé la Fédération Internationale de Ski, c'est que le sport fédéral n'est pas fait pour jouer ensemble: les femmes avec les femmes, les invalides d'un côté les valides de l'autre, les jeunes sans les vieux, les gros dans leur catégorie... C'est ce que j'appelle l'économie sportive de la différence corporelle: cloisonnement, classification et ségrégation réglementaires avec interdiction de sortir des cases ou alors, à quel prix (cf. Oscar Pistorius et Caster Semenya)
Bref, à l'heure où des désirs voient le jour de changer de catégorie ou bien de jouer dans plusieurs catégories (Oscar Pistorius aux Jeux olympiques et aux Paralympiques; des sportives lesbiennes aux Gay Games et dans les championnats nationaux), les fédérations sportives rappellent le cloisonnement – nécessaire pour elles – sur lequel repose tout l'édifice sportif.
Pourtant, d'autres manières de jouer émergent. D'autres envies de s'affronter se dessinent.
Le "jouer ensemble" suppose d'autres logiques que le "jouer contre".
Comme le note Rosarita Cuccoli, l'égalité des sexes est un sport pour tous...