Yann Brënyàk était un bodmodeur, un de ces artisans qui sculptent le corps à coup de scalpel. Il avait une tronche de punk qu'on n'oublie pas: visage tatoué, piercings, oreilles, comment dire... c'était Yann. Et quand il n'était pas là, il manquait.
Yann Brënyàk |
*(ce billet a été commencé le 3 novembre 2020 et, comme celui sur HannaH Sim, je n'ai pas pu le finir, trop affecté par leur décès. Le fait que je sois moi-même arrêté quelque temps pour des raisons de santé me permet d'y revenir, avec sans doute moins d'émotion mais tout autant d'intensité dans ce que j'ai conservé de leur rencontre)
J'ai appris la mort de Yann moins de six mois après qu'il m'a accordé l'interview dont je viens de parler.
La nouvelle m'a sauté aux yeux, déchiré le coeur. C'est difficile de dire comment une réalité d'une telle violence nous arrive, ce qu'elle produit en soi. Yann, je l'avais senti fragile, parfois bien paumé – et il le disait. Là, de nos échanges, je l'avais trouvé fort; il avait pris de la distance avec certaines personnes car elles étaient éloignées de ses valeurs. Il était amoureux. De l'amour qu'il vivait une petite vie avait déjà pris forme dans le corps de Laura. Depuis, Shayahn est né qu'il n'a pas connu.